Chapitre 20

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PDV Dewey

    Elle me manquai déjà. C'était peut-être mieux ainsi : elle était auprès de ceux qu'elle aime. Sa famille. Elle. Vicky. Victoria MC DUGH. La seule femme au monde que j'avais aimé après ma mère. Pourquoi l'aimais-je autant ? Pourquoi elle ? Elle m'avait transporté, avait pris mon cœur en otage comme je l'avais fait avec elle. Vicky était la seule personne pour laquelle je ferai n'importe quoi. Elle était la plus belle et la plus précieuse chose au monde même si elle ce n'était pas une chose mais une magnifique personne. Ses cheveux transpercés par le soleil qui les rendaient, avec elle, lumineux. Elle était le soleil, mon étoile, mon univers. Cela sonne peut-être cliché pour vous mais c'était ce que je ressentais au plus profond de mon être. Je me mis à marcher dans la forêt après que son ai démarré leur voiture. Je ne pouvais m'empêcher de penser à elle même si je pensais aussi à Derek. Il était mon meilleur ami... Mais dès que je pensais à lui, je pensais également à elle.

    J'étais tellement dans mes pensées que je fonçai dans un arbre sans m'en rendre réellement compte. Je me frottai le nez : ça fait mal !

    Je regardai autour de moi pour faire face à une maison. Je n'étais pas rentré dans un arbre mais dans une maison ! Comment étais-je arrivé ici ? Pourquoi ? Je ne pouvais plus avancer. Donc théoriquement je pouvais encore reculer ou peut-être tourner ! Je tournai sur moi-même. Derrière moi se trouvais la route et à gauche se trouvait une petite ruelle. Jamais je n'étais venu ici. Je ne savais pas où j'étais, ce que je faisais ici, ce qui m'avais amené ici. Je ne comprenais même pas le fait que je ne sois pas mort. 

    La ruelle était sombre et étroite et, pourtant, elle m'attirait irrésistiblement, inconsciemment. Un pas dans cette ruelle, puis un second, puis un troisième, un quatrième, en core un de plus, encore et encore jusqu'à m'arrêter. M'arrêter devant une maison mitoyenne délabrée qui paraissait totalement abandonnée. M'arrêter devant une porte à moitié arrachée qui avait la peinture écaillée. M'arrêter dans cette ruelle que je ne connaissais pas. M'arrêter ici, sans savoir pourquoi. Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi devant cette maison ? Aucune réponse. Que faire ? Entrer ? Partir ? Continuer mon chemin dans la ruelle ? cette réponse au moins me paraissait évidente : entrer. 

    Je m'aventurai donc à l'intérieur, sur la pointe des pieds, sans faire de bruit, doucement. Il y avait des trous dans le plancher, par-ci par-là et le papier des murs était parfois arraché, parfois tombé sur le sol, les cadrans en bois des portes craquaient et étaient cassés, les portes, elles, étaient soit par terre, soit elles n'étaient plus là -je ne sais pas où elles sont mais elles ne sont pas là en tout cas-, le plafond s'était écroulé dans une pièce et les lattes de celui-ci étaient visibles dans les autres pièces, les murs étaient fissurés pour la plupart, les lampes accrochés au plafond menaçaient de tomber sur ma tête et éclairaient vraiment très mal ci-bien que je ne pouvais voir à plus loin d'un mètre autour de moi, des débris de verre crissaient sous mes baskets, les pièces étaient presque vides mais j'aurai été capable de dire laquelle était la chambre, car un lit à baldaquin dont les poutres s'étaient effondrés trônait au milieu de celle-ci, laquelle était le bureau, car un fauteuil était renfermé et des livres étalés par terre, et laquelle était la salle de bain, car des toilettes brisés y étaient encore. 

    Une porte se trouvait au bout du couloir. Celle-ci, bien que sale et délabrée tout autant que la maison, tenait debout et était bizarrement fermée... Hésitant, je l'ouvris quand même, tout en retenant ma respiration. Elle s'ouvrit dans un grincement et je gardai les yeux fixés sur ce qui apparaîtrait derrière. Je soufflai. Un autre couloir. Sombre et encore plus étroit celui-ci. Mes épaules touchaient presque le mur : j'avais à peu près cinq centimètres de chaque côté. 

ChangementsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant