Le prix

Chapitre 1 : Une histoire de ménage

En cette après-midi d'automne, je me suis retrouvée plongée dans mes pensées, assise au milieu d'un amphithéâtre bondé. Les mots du professeur résonnaient faiblement dans mes oreilles, comme un murmure lointain, noyé par le flot de mes réflexions. Depuis que j'ai commencé mes études, j'ai toujours trouvé un certain réconfort dans la routine des cours. Cette routine, bien que parfois monotone, me permet de sortir de ma zone de confort et d'être en présence d'autrui. Mais aujourd'hui, quelque chose semblait différent.

Peut-être que la fatigue accumulée me rendait plus sensible à l'ennui, à cette routine où rien ne change et où chaque jour ressemble au précédent. Je commençais à en avoir marre de cette répétition incessante, de ce cycle où l'enthousiasme avait cédé la place à une lassitude profonde.

- Léria, tu viens ? Le cours est terminé, dit Zoey en me tapotant sur l'épaule.

- Oui, désolée, j'étais perdue dans mes pensées, répondis-je, secouant la tête pour chasser mes réflexions.

Zoey est toujours là pour me ramener à la réalité. Ensemble, nous formons un duo inséparable, affrontant les aléas de la vie étudiante avec humour et résilience. Avec son énergie débordante et son optimisme inébranlable, elle apporte une lumière dans mes journées. Son dévouement en tant que bonne copine, contraste avec mon caractère plus déterminé et autocritique. Mais c'était cette complémentarité qui rend notre amitié si précieuse.

- Allez viens, on va chez moi, dit-elle en sortant de la salle.

- Tu me payes des chaussons aux pommes avant ? dis-je en prenant une voix mignonne pour la convaincre.

- Ok, mais seulement si tu m'aides à faire les tâches ménagères que ma mère m'a confiées, répond Zoey en souriant.

- Marché conclu, dis-je en lui serrant la main.

Nous quittons l'amphithéâtre où je n'ai absolument rien suivi du cours. Mon esprit était ailleurs, loin des théories ennuyeuses que je devrai réviser plus tard. Heureusement avec les notes de Zoey, ce sera plus facile. Elle prend toujours des notes impeccables, détaillées et claires, un véritable trésor pour quelqu'un comme moi, souvent perdu dans ses pensées.

Comme prévu, nous faisons un arrêt à la boulangerie. Les deux chaussons aux pommes dans mes mains me font sauter de joie intérieurement. La chaleur et le parfum sucré qui s'en dégagent éveillent en moi une sensation de réconfort. Il est déjà 18 heures, je n'ai rien mangé depuis le déjeuner mais je décide d'attendre d'être chez Zoey pour les savourer.

En chemin, Zoey babille joyeusement sur tout et rien, sa voix légère et son rire cristallin résonnant dans l'air frais du soir.

Arrivées chez elle, nous nous installons sur le canapé pour une petite pause goûter. Les chaussons aux pommes sont encore meilleurs que dans mon imagination. La pâte feuilletée est parfaitement dorée et croustillante, et la compote de pommes chaude et sucrée fond dans la bouche, chaque bouchée est un pur délice. Nous dégustons nos pâtisseries en silence, savourant chaque bouchée comme une petite victoire contre la fatigue de la journée.

Une fois répués, nous nous mettons au travail. Zoey, avec son énergie habituelle, se lève pour lancer la machine à laver. Elle enlève le linge propre de l'étendoir, pliant chaque vêtement avec soin. De mon côté, je prends l'aspirateur.

Alors que je me déplace vers la salle à manger pour continuer le ménage, j'entends la porte d'entrée claquer soudainement. Des pas lourds montent directement l'escalier, résonnant dans la maison.

Zoey apparaît dans l'embrasure de la porte, exaspérée. 

- Je te préviens, s'il est rentré avec ces chaussures et qu'il a sali partout, je vais le chercher par la peau du cul si il le faut, dis-je en sentant la colère monter en moi.