Chapitre 12

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12. Louise

5 semaines plus tard...

Je sens le froid sur mes doigts. L'epais brouillard recouvre ma vue et malgré mes efforts, je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez. C'est mon premier cours de sport qui se déroule aujourd'hui. Bon... À vrai dire, je préfère celui d'un collège normal. Parce que là, l'éducation sportive, c'est s'amuser à détruire des monstres avec nos pouvoirs.

Moi, soit, je les brûlent avec mon feu ardent, sois j'ouvre des brèches immenses sous leurs pattes ou sois, je leur envoie une vague de plusieurs tonnes sur la tête. Mais bon, j'ai tout de même de la peine pour ses pauvres monstres...

Soudainement, j'entends un long coup de sifflet enroué qui résonne à travers la forêt. Ah, c'est enfin la fin. Je descends la pente doucement, évitant de tomber dans cette brume ardue puis rejoins les autres élèves.

Katja se précipite vers moi et le fais un gros câlin. Je ris et lui dis doucement:

« Tu as failli mourir, non?

— Euh... Non pourquoi? demande-t-elle, pour réponse.

— Parce que ton câlin était presque pareil que celui de quelqu'un qui venait d'échapper à la mort! »

Nous rigolons toutes les deux de bon cœur. Le professeur nous fait un bref récapitulatif de la séance puis nous lâche en récréation. Je retrouve Ruby et Ylenia, toutes deux toujours aussi amoureuse.

Pourtant, malgré le fait que ma journée se déroule bien, un petit détail me chiffonne: je n'ai rien appris de plus sur les Mutants depuis tous ces jours écoulés. Et, honnêtement, ça m'énerve beaucoup.

J'ai essayé d'enquêter auprès de mes amies, mais elles m'ont maugréé un semblant d'information qui ne vaut rien du tout. Je suis aussi passée par l'intermedaire de mes ensaignants mais tous ont fait une grimace horrifié avant de répondre: "C'est un sujet interdit, Louise." Au final, je suis ressortie de cette affaire les mains vides.

J'ai aussi essayé de chercher des livres qui parlaient de ce sujet dans la bibliothèque mais les rares pages qui abordaient ce sujet était soit censuré ou m'apportait de biens trop maigres précision. Donc, je me suis retrouvée sans plus d'informations que Madame Miza m'avait donné...

Très vite, la recréation se finit et je me hâte d'aller en cours suivie de près par mes amies. Nous arrivons devant la salle, première, et la professeur nous fait entrer. C'est ma matière préférée qui va se dérouler: le renforcement de ses pouvoirs. J'adore ça, en plus on peut découvrir le pouvoir des autres. Aujourd'hui c'est Melissy, une fille de ma classe, qui passe en première.

Je ne l'aime pas vraiment, elle. Elle est toujours avec ses talons de 15 cm, ses manucures de trop, ses faux ongles, faux cils et tout le tralala. Vraiment, je ne la supporte pas.

Elle s'avance sur scène avec un sourire prétentieux et bien énervant, puis commence à se concentrer. D'un coup, jaillit, de ses mains, des roses rouges sangs, immenses et au épines démesurément grandes.

La jeune femme de tourne vers la professeur avec le même sourire idiot puis rejoins ses amies, aussi ennuyante qu'elle.

Petit à petit, le reste de la classe passe. Enfin, j'entends mon enseignante m'appeller. Je soupire un long coup, sous le petit clin d'œil de Katja. Puis, j'arrive sur la scène. J'entends et je sens déjà les autres dire derrière moi: "Oh, elle, c'est une hors du commun...", "Je l'envie trop, Louise!", "Son pouvoir est incroyable". Pourtant, je reste insensible à tous ces commentaires, même s'ils me touchent et lance mon pouvoir.

Lentement, un espèce de compression se fait sentir autour de moi puis un relâchement total, et des papillons dans mon ventre se réveillent. Alors, l'eau apparaît.

Douce, lente et fluide, elle m'entoure, me chuchote ses bruits apaisants, me calme. Puis le feu, rugissant, détruisant, me coupant le souffle. L'air prend place, invisible, légère, elle me caresse les joues. Enfin, la terre, matérialisée sous des plantes, qui m'enserrent mais me libèrent.

Et, juste grâce à un clignement de mes yeux, tous s'arrête. Avant, j'étais esclave de mon pouvoir. Mainentant, j'en suis la maitresse et ceci me rends vraiment fière.

Madame Cara m'appalaudit un peu avant de me donner quelques conseils. C'est elle qui m'a apprit à faire ce magnifique tour, que l'on pourrait considérer comme magique.

Enfin, la fin de l'heure retentit. Les élèves s'eparpillent dans les couloirs en criant. Katja arrive vers moi, avec une mine pâle et étrange qui m'inquiète. Je fronce les sourcils. Pourquoi irait-elle mal? Elle a pourtant réussi à faire de sa magie...

Mon amie me prends par la main sans que je puisse dire quoi que ce soit. Malgré tout, je la suis, bien obligée, sous le regard mi-étonné, mi-content de Irina.

Elle me fais descendre faire la petite cour derrière l'établissement, dehors, endroit ou très peu de personne reste. Nous nous plaçons sur une partie éloignée, enfin, tout du moins, Katja. Je vois qu'elle est stréssée, anxieuse. Alors je lui demande gentiment:

« Ça va pas, Jaja?

— Si... Mais enfin... Non... Si... Je sais pas... bégaye-t-elle difficilement.

— Que se passe-t-il?

— ... Louise ... Je voudrais te dire que...

— Que? »

Je la regarde fixement. Et soudainement, elle relève sa tête aux cheveux bruns, aggripe mon menton et dépose un baiser sur mes lèvres.

Je sens mon sang battre dans mes tempes. Il se passe quoi, là?! Le goût fraise de son gloss se disperse dans ma bouche. Malgré moi, je lui rends son baiser. Et quand je me rends compte de cette terrible erreur, je me recule brutalement. Elle me regarde, surprise.

Je hoche la tête plusieurs fois, cligne des paupières au bord des larmes, puis pars en courant.

STRANGERSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant