Le soleil danse au centre du ciel lorsque je vois enfin le toit de la ferme des Greene apparaître au loin. La chaleur écrasante du milieu de journée alourdit le poids des affaires que je transporte depuis plusieurs jours. Mon sac me scie les épaules, un désagréable filet de transpiration me coule le long de la colonne vertébrale. Mes pas sont lourds de fatigue. Je me sens collante, faible et vaseuse. Sans arrêter de marcher de peur de ne pouvoir repartir, je pose mes yeux sur la ferme qui se rapproche de plus en plus. Je cherche à tâtons la poche latérale de mon sac à dos dans l'espoir d'y trouver ma gourde.
Merde, elle est vide. Pas grave, je suis presque arrivée.
La taille de la maison s'agrandit à chacun de mes pas. Bientôt, je passerai le portail de la propriété. Cette idée réconfortante envoie une décharge d'énergie dans mon corps. Je reprends des forces. J'y suis presque. Une victoire. Ce monde de pourri a bien changé ! Toutes les boutiques ont été dévalisées et les morts rôdent partout. J'ai mis du temps à atteindre la maison de mon père. Le troisième jour, mon cheval s'est fait bouffer par un groupe de ces merdes. Ça fait une semaine que je suis partie, sept jours de solitude...
J'avance péniblement, mon regard vitreux fixé sur le sol pour ne pas trébucher. Mes longs cheveux blonds sont relevés, mais des mèches rebelles me tombent devant les yeux. Je souffle dessus. Elles restent collées à la transpiration de mon visage. Ignorant cet inconfort, je fais les derniers mètres qui me séparent de la maison blanche. Cette oasis immaculée parait irréelle quand on a vu l'état des villages alentours. Fébrilement, je grimpe les marches qui mènent au perron lorsque Beth ouvre la porte.
- Izzy ! Dit-elle en me sautant dans les bras.
Son poids me fait tressaillir, mes jambes peinent à tenir. L'odeur de ses cheveux propres envahit mes narines.
- MAGGIE, PAPA, IZZY EST RENTRÉE !, crie la petite blonde à travers la porte, donne ton sac, poursuit elle, je vais le vider. Tu as l'air épuisée, va te laver et te changer ! Je dis à Maggie de t'apporter à boire. Mon père va être content de te voir. On s'est inquiétés, tu en as mis du temps. On avait peur de ne plus te revoir, tu sais. Maggie n'arrêtait pas de dire qu'elle avait foi en toi, mais j'ai vu qu'elle était soucieuse. Elle est restée tous les soirs de longues heures à guetter ton arrivée.
Comme toujours avec Beth, c'est délicat d'en placer une. Son énergie débordante me fait rire autant qu'elle me met mal à l'aise. Un sourire de gratitude comme unique réponse, je lui tends mon sac et me dirige en silence vers les escaliers qui montent à l'étage. J'ai hâte de retrouver mon lit... et la douche ! Je ne sais d'ailleurs pas par quoi commencer. Mes pensées s'égarent dans ce dilemme draconien alors que mes pieds grimpent lentement les marches une à une.
- Izzy !
C'est Maggie. Je n'ai pas besoin de lever les yeux pour reconnaître la voix franche de mon amie. Elle dévale l'escalier pour arriver à ma hauteur et passe son bras autour de ma taille pour m'aider à monter. Mon état doit être encore plus lamentable que ce que je ressens.
- Ça va, t'inquiète, lui dis-je doucement alors qu'elle m'aide à m'asseoir sur mon lit, oooh puuutain, ça fait du bien !
Je me laisse tomber en arrière. La sensation du matelas sous mon dos endolori a un arrière-goût de paradis.
- Ça va ? Tu n'as rien de cassé ? Tu as pu trouver ton père ?, s'enquiert inquiète mon amie.
- Maggie, ça va je t'ai dit. C'était fatiguant mais tout s'est bien passé. J'ai eu de la peine à trouver de l'eau, rien de bien grave. Le cheval s'est fait attaquer, j'ai dû continuer à pied. J'ai mis du temps à atteindre la maison de mon père. Il n'était pas là. J'ai attendu deux jours, puis je suis partie. J'ai peu dormis et beaucoup marché, c'est tout. Je ne suis pas blessée.
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L'odeur de nicotine dans mes cheveux
FanficDès la saison 2 - Daryl x OC friendstolovers / slow et sombre / romance 《 - Il faut que vous parliez, dit-elle durement. Je ris jaune sans lever les yeux. Je ne veux pas croiser son regard. Du coin de l'œil, je vois que son visage est sérieux. Ell...