L'odeur de nicotine dans mes cheveux

Chapitre 17 : fuite

Dans la nuit, nous traversons en courant les rues d'une ville quand Rick me tire dans une maison. Les autres sont à l'intérieur. Daryl, arme à la main, monte la garde dos à nous. Avant qu'il puisse voir ma blessure, je remonte ma chemise.

- Où est la femme avec le sabre ?, demande Maggie à bout de souffle.

Rick regarde autour de lui et remarque qu'elle a disparu. Il jure.

- Pas le temps de l'attendre, finit-il par cracher mécontent.

Maggie observe, horrifiée, les blessures de Glenn. Il est vrai que son visage ne ment pas, il a vécu d'horribles heures. Un énorme coquard marque son œil gauche et du sang maquille ses vêtements et son visage. Daryl, qui avait disparu, revient.

- Il n'y a pas de porte derrière, dit-il, on va devoir ressortir par-devant.

Dehors, la rue est agitée. On pourrait croire que toute la ville est à nos trousses.

- Merle est ici. C'est lui qui nous a fait ça, lâche Glenn.

Daryl se retourne enfin vers nous. Son regard plonge dans le mien. J'acquiesce à contrecœur. Je sais que le rapport entre Daryl et son frère est particulier. C'est comme s'il ne voyait pas l'homme dangereux qu'il est. Face à lui, le chasseur redevient un petit garçon.

- Alors c'est lui le Gouverneur ?, demande-t-il.

- Non, c'est son bras droit ou quelque chose du genre, explique Maggie avec dégoût.

Le silence se fait. J'ai envie de dire quelque chose, mais je ne sais pas par où commencer. Daryl me regarde.

- Tu lui as parlé ?

Toujours sans pouvoir dire un mot, je hoche la tête. Je sens le regard de Maggie et Glenn sur moi. Ils savent, ils ont entendu.

- J'y vais, déclare t'il en se dirigeant vers la porte.

Je me précipite pour l'empêcher de sortir mais Rick est plus rapide.

- C'est du suicide, dit le shérif, ils t'ablateront dès que tu sortiras.

- C'est mon frère, Rick. Je vais lui parler. On va trouver une solution.

- Non Daryl. C'est des malades ici, dis-je en plantant mon regard affolé dans le sien.

Je veux lui faire comprendre le danger. Il secoue la tête, perdu. Dans la précipitation, ma chemise est tombée, dévoilant la marque que m'a faite Merle. Daryl, perturbé par son dilemme, ne voit rien mais le regard de Rick se pose sur ma blessure. Il fronce les sourcils. Je remonte ma chemise précipitamment. Dehors, de nombreuses voix nous cherchent dans la nuit. Rick tente de calmer la situation :

- L'objectif, c'était Izzy, Maggie et Glenn. Ils sont avec nous, il faut qu'on dégage maintenant. Daryl, tu sais où est ton frère. On trouvera une solution, mais nous, on a besoin de toi maintenant. Il faut qu'on retourne à la prison. Sans toi, on y arrivera pas.

Daryl piétine nerveusement, il hésite dangereusement. Je pose une main sur son bras. Il me repousse en soufflant. Rick insiste :

- J'ai besoin de toi ! Nous lâche pas. S'il te plaît, ne me lâche pas !

Daryl regarde le shérif, puis ses yeux balaient la pièce et les membres présents. Nous le regardons tous, implorant son aide. Ses yeux plongent dans les miens. Je ne les baisse pas, lui faisant comprendre l'urgence de la situation.

- Ok, finit-il par dire.

Rick respire un peu mieux lorsqu'il nous donne les ordres pour la suite. Il sort des fumigènes et nous nous préparons à filer. Daryl me regarde. J'ai peur, mais je tiens bon. Je dois tenir. Nous ne sommes pas encore sortis de cette horreur. Il voit la terreur qui déforme mon visage. Ses yeux glissent sur ma chemise, sur laquelle une tache de sang a pris forme à l'endroit de ma blessure. De colère, sa mâchoire se serre. J'attrape le col pour éviter que le tissu ne dévoile la scarification. Je lui en parlerai, mais ce n'est pas le moment.