Chapitre 8 : Mort de la démocratie

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Le jour se lève lentement alors que nous roulons loin du drame en direction de l'autoroute où nous avons laissé des provisions pour Sophia. Rick pense que le reste du groupe y est mais quand nous arrivons, nous sommes seuls. Carl se précipite hors de la voiture en cherchant sa mère. Rick rejoint son fils. Hershel et moi inspectons les alentours. Le soleil fraîchement levé me fait mal aux yeux. L'adrénaline est redescendue mais mon ventre est toujours noué. Je suis inquiète pour les autres, pour Maggie, Beth, Daryl. La violence de l'attaque me fait craindre de les avoir perdus.

- Où est maman ?, demande Carl. Tu as dit qu'elle serait ici ! On doit retourner là-bas.

Le ton du petit garçon monte sous le coup de la colère et de la peur. Son père pose une main sur son épaule.

- Carl, fais-moi confiance, supplie-t-il.

Le regard du shérif indique qu'il est aussi perdu et inquiet que lui. Il tente de faire bonne figure mais le petit ne se laisse pas avoir. Il dégage son épaule et se dirige avec colère dans la voiture. Hershel dit à Rick de partir avec Carl pour le mettre en sécurité. Il lui explique que nous attendrons les autres et que nous les retrouverons. J'approuve d'un signe de tête mais le shérif refuse catégoriquement que l'on se sépare. Il ordonne qu'on reste ensemble et que l'on attende. Il demande à Hershel de garder la foi : les autres vont arriver. Il faut que l'on garde espoir.

Nous attendons longtemps au soleil. Personne ne vient. Mon corps me fait mal et je suis vaseuse de fatigue. Grâce aux provisions laissées pour Sophia, nous pouvons boire un peu d'eau et manger. L'eau est chaude d'être restée en plein soleil et la nourriture maigre, mais cela nous requinque un peu. Nous guettons les alentours avec inquiétude. L'attente est longue et éprouvante. Des rôdeurs passent de temps à autre et nous devons nous cacher. Les morts sont seuls, mais leurs passages se font de plus en plus réguliers.

Alors que nous sommes cachés derrière une voiture pour en éviter un, une nouvelle discussion s'engage entre Rick et Hershel. Ils débattent pour savoir si nous devons rester ou partir. L'ancien pense que la priorité est de mettre l'enfant en sécurité, tandis que le père veut encore patienter. Je dis que, moi aussi, je veux rester mais Hershel trouve les bons mots et Rick se penche vers Carl pour lui expliquer en douceur la raison de notre départ. Il dit que l'autoroute est un lieu trop dangereux, que l'on doit trouver un endroit sûr. J'hésite à me désolidariser d'eux. Alors que je réfléchis et que Rick tente vainement de convaincre l'enfant en colère, on attend un bruit de moto se rapprocher. Mon cœur fait un bond. Je sors de notre cachette et, au loin, je vois Daryl arriver avec Carole. Avant même qu'il ne puisse se garer, une voiture entre dans notre champ de vision, c'est Maggie et Glenn. Ils sont suivis de près par T-dog, Beth et Lori. Alors que tous se garent à quelques mètres, nous marchons vers eux. Carl me dépasse, il se précipite dans les bras de sa mère. Mes jambes me font trop mal pour courir, mais j'accélère. Daryl se relève à peine de sa moto quand je l'attrape. Je le sers de toutes mes forces. Un de ses bras entoure timidement mes épaules. Notre étreinte ne dure pas longtemps mais ça me suffit. Il est vie.

- Content que tu aies survécu, dit-il discrètement.

Maggie, qui lâche son père et sa sœur, me saute dans les bras avant que j'aie le temps de répondre. Je la serre de toutes mes forces restantes. Le groupe se retrouve dans une douce mélodie mêlant tristesse, joie et fatigue.

- Où est Andréa ?, demande Rick.

- On l'a vue se battre avec un rôdeur. Ils sont tombés à terre, elle ne bougeait plus, explique tristement T-Dog.

- Vous l'avez vu mourir ?, demande Glenn.

Personne ne répond.

- Je vais la chercher, dit Daryl.

L'odeur de nicotine dans mes cheveuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant