CHAPITRE 1 : LA TRAHISON

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Le crépuscule s'installait doucement sur la petite ville, plongeant les rues pavées dans une lueur dorée. Léna, assise sur le porche de leur modeste maison, admirait les derniers rayons du soleil avec un mélange de sérénité et de mélancolie. Elle savait que son père, Paul, était en retard pour le dîner, mais elle s'efforçait de ne pas s'inquiéter.

Ce soir-là, l'attente prit fin de manière abrupte lorsque Paul rentra précipitamment, l'air hagard et le visage marqué par la fatigue.

— Papa, tu vas bien ? demanda Léna en se levant pour l'accueillir.

Paul évita son regard et entra dans la maison sans répondre. Léna sentit son cœur se serrer. Quelque chose n'allait pas.

— Papa, qu'est-ce qui se passe ? insista-t-elle en le suivant dans le salon.

Paul s'assit lourdement sur le canapé, enfouissant son visage dans ses mains. Après un long moment de silence, il releva la tête, révélant des yeux emplis de désespoir.

— Léna, j'ai fait quelque chose de terrible.

Léna s'agenouilla devant lui, posant une main réconfortante sur son bras.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

Paul inspira profondément, cherchant les mots pour expliquer l'inexplicable.

— J'ai contracté une énorme dette, murmura-t-il. Et je n'ai aucun moyen de la rembourser.

Léna sentit une vague de panique la submerger. Leur situation financière n'avait jamais été idéale, mais elle ignorait que les choses étaient à ce point désastreuses.

— Combien devons-nous ? demanda-t-elle, la voix tremblante.

— Plus que nous ne pourrons jamais payer, répondit Paul. Mais... il y a une solution.

Léna fronça les sourcils, méfiante.

— Quelle solution ?

Paul évita à nouveau son regard, jouant nerveusement avec ses mains.

— Un homme est venu me voir. Un homme riche et puissant. Il m'a proposé de racheter ma dette.

Léna sentit une lueur d'espoir naître en elle, mais elle s'éteignit rapidement à mesure que Paul poursuivait.

— En échange... il veut t'épouser.

Léna recula, abasourdie. Les mots de son père tournaient en boucle dans son esprit, semblant irréels.

— Quoi ?! Papa, tu ne peux pas être sérieux !

Paul la regarda avec des yeux suppliants.

— Léna, je n'avais pas le choix. Cet homme, Alexandre, il... il peut nous sauver. Sinon, nous perdrons tout.

Léna secoua la tête, les larmes aux yeux.

— Comment as-tu pu faire ça ? Comment as-tu pu me vendre comme ça ?

Paul se leva brusquement, sa voix se brisant sous le poids de la culpabilité.

— Je suis désolé, Léna. Je suis vraiment désolé. Mais je ne voyais pas d'autre issue.

Léna se détourna, incapable de contenir ses larmes. Elle se sentait trahie par l'homme qu'elle aimait le plus au monde. La porte d'entrée claqua soudainement, et une voix grave résonna dans le couloir.

— Je vois que vous avez commencé sans moi.

Léna se retourna pour voir un homme entrer dans le salon. Il était grand, avec des cheveux noirs impeccablement coiffés et des yeux froids et perçants. Il portait un costume sombre qui semblait taillé sur mesure, ajoutant à son allure intimidante.

— Qui êtes-vous ? demanda-t-elle d'une voix étranglée.

L'homme sourit, mais ce sourire ne parvint pas à adoucir son expression glaciale.

— Alexandre Leblanc, répondit-il en tendant une main qu'elle ignora. Votre futur mari.

Léna recula d'un pas, le cœur battant à tout rompre.

— Je ne vous épouserai jamais, dit-elle avec détermination.

Alexandre haussa les sourcils, amusé.

— Vous n'avez pas le choix, Mademoiselle. Votre père a accepté mon offre. Vous êtes à moi maintenant.

Léna sentit la colère monter en elle. Comment cet homme pouvait-il parler d'elle comme si elle n'était qu'une marchandise ?

— Je ne suis pas une chose qu'on peut acheter, dit-elle en le défiant du regard.

Alexandre s'avança, réduisant la distance entre eux. Son regard intense la fit frissonner.

— Vous apprendrez bientôt que, dans ce monde, tout a un prix.

Paul se leva, tentant de calmer les choses.

— S'il vous plaît, Léna, essaye de comprendre. C'est la seule façon de nous sauver.

Léna le regarda avec une tristesse infinie.

— Nous sauver ? Papa, tu es en train de me perdre.

Elle tourna les talons et courut vers sa chambre, ses larmes brouillant sa vision. Derrière elle, elle entendit la voix froide d'Alexandre résonner dans le salon.

— Nous nous marierons dans une semaine. Préparez-vous.

Enfermée dans sa chambre, Léna se laissa tomber sur son lit, le cœur brisé. Elle ne pouvait pas croire ce qui venait de se passer. Son propre père l'avait vendue à un homme qu'elle ne connaissait même pas. Un homme qui semblait aussi impitoyable que le monde dans lequel il évoluait.

Mais une chose était sûre : elle ne se laisserait pas briser si facilement. Elle trouverait un moyen de reprendre le contrôle de sa vie, même si cela signifiait affronter Alexandre Leblanc et tout ce qu'il représentait.

MARIAGE SOUS CONTRATOù les histoires vivent. Découvrez maintenant