CHAPITRE 4 : LES OMBRES DU PASSÉ

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Les jours suivants furent une épreuve pour Léna, qui tentait de s'habituer à sa nouvelle vie. La demeure d'Alexandre, bien que magnifique, lui semblait froide et impersonnelle. Elle passait ses journées à explorer les différentes pièces, essayant de trouver un sens à ce mariage arrangé.

Un matin, alors qu'elle se promenait dans le jardin, elle entendit des éclats de voix provenant du bureau d'Alexandre. Curieuse, elle s'approcha discrètement et se cacha derrière un buisson proche de la fenêtre ouverte.

— Tu ne comprends pas, Alexandre ! Cette situation devient intenable ! criait une voix masculine.

— Calme-toi, Jean. Tout est sous contrôle, répondit Alexandre d'une voix ferme.

— Sous contrôle ? Tu plaisantes ? Les menaces augmentent et ta nouvelle épouse est en danger !

Léna sentit un frisson lui parcourir l'échine. De quelles menaces parlaient-ils ?

— Je sais ce que je fais, Jean. Léna est en sécurité ici. Personne ne pourra l'atteindre, répondit Alexandre avec assurance.

Jean, visiblement agité, répliqua avec véhémence.

— Si tu tiens tant à sa sécurité, pourquoi ne pas lui dire la vérité ?

— Parce que cela la mettrait encore plus en danger, répondit Alexandre, sa voix se faisant plus douce. Elle ne doit pas savoir.

Léna, le cœur battant à tout rompre, recula lentement. Elle devait parler à Alexandre, obtenir des réponses. Prenant une grande inspiration, elle fit le tour de la maison et entra par la porte principale. Elle se dirigea résolument vers le bureau d'Alexandre et frappa à la porte.

— Entrez, dit la voix d'Alexandre.

Léna entra et vit Jean, un homme grand et mince avec des cheveux grisonnants, se tourner vers elle. Alexandre, assis derrière son bureau, leva les yeux, surpris de la voir.

— Léna ? Que fais-tu ici ? demanda-t-il.

— Je veux savoir la vérité, Alexandre. Quelles sont ces menaces dont vous parlez ? Et pourquoi suis-je en danger ? dit-elle, sa voix tremblant légèrement.

Jean jeta un regard interrogateur à Alexandre, qui hocha la tête.

— Très bien, Léna. Assieds-toi, dit Alexandre en indiquant une chaise près de son bureau.

Elle s'assit, les yeux fixés sur Alexandre.

— Jean est mon conseiller en sécurité, commença Alexandre. Nous avons récemment reçu des menaces de la part d'un groupe criminel qui en veut à ma famille. Ce mariage est une manière de protéger nos deux familles en créant une alliance solide.

Léna se mordit les lèvres, essayant de comprendre.

— Mais pourquoi suis-je une cible ?

Jean prit la parole, ses yeux posés sur elle avec compassion.

— Parce que vous êtes maintenant l'épouse d'Alexandre. Les ennemis de sa famille savent que la meilleure manière de l'atteindre est de s'en prendre à ceux qu'il aime. Et cela inclut vous, Léna.

— Mais je n'ai rien à voir avec leurs affaires ! s'exclama Léna. Pourquoi moi ?

Alexandre se leva, s'approchant d'elle.

— Parce que tu es ma faiblesse maintenant, Léna. Ils pensent qu'en te menaçant, ils peuvent me faire plier.

Léna le regarda, les larmes aux yeux.

— Alors tout cela, ce mariage... c'était juste pour les empêcher de m'atteindre ?

— Non, Léna, ce mariage est réel, dit Alexandre doucement. Mais oui, il a aussi un aspect stratégique.

Jean se racla la gorge, attirant leur attention.

— Je vais vous laisser discuter, dit-il en se dirigeant vers la porte. Alexandre, Léna, prenez soin de vous.

Lorsque Jean eut quitté la pièce, Alexandre s'assit à côté de Léna, prenant sa main dans la sienne.

— Léna, je sais que tout cela est difficile à comprendre. Mais je te promets que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te protéger.

Léna retira sa main, ses yeux remplis de douleur et de confusion.

— Comment puis-je te faire confiance, Alexandre ? Tu m'as entraînée dans ce monde sans même m'expliquer les risques.

Alexandre baissa les yeux, visiblement affecté par ses paroles.

— Je sais que j'ai été égoïste. Mais je ne pouvais pas te laisser dehors, vulnérable. Tu comptes plus pour moi que tu ne le crois.

Léna se leva, ses mains tremblant légèrement.

— Je veux bien te croire, Alexandre. Mais tu dois être honnête avec moi. Si nous devons faire face à ces menaces ensemble, je dois savoir tout ce qu'il y a à savoir.

Alexandre hocha la tête, se levant à son tour.

— Très bien. À partir de maintenant, je te dirai tout. Nous affronterons cela ensemble.

Léna le regarda, cherchant une lueur de sincérité dans ses yeux. Elle y vit une détermination qui la réconforta légèrement.

— D'accord, Alexandre. Mais sache que je ne pardonnerai pas facilement les mensonges. J'ai besoin de vérité et de transparence.

— Tu as ma parole, Léna, dit-il avec une intensité qui la surprit.

Les jours suivants, Alexandre et Léna commencèrent à passer plus de temps ensemble, discutant des menaces qui pesaient sur eux et des stratégies pour les contrer. Alexandre lui expliqua les alliances complexes entre les familles et les ennemis qu'il s'était fait au fil des années. Léna, bien que terrifiée par cette nouvelle réalité, se sentit peu à peu plus forte grâce à la transparence d'Alexandre.

Un soir, alors qu'ils dînaient ensemble dans la grande salle à manger, Alexandre posa une main sur celle de Léna.

— Je sais que c'est beaucoup à accepter, dit-il doucement. Mais je veux que tu saches que je ferai tout pour te protéger.

Léna hocha la tête, reconnaissante de cette nouvelle honnêteté entre eux.

— Merci, Alexandre. Je sais que ce ne sera pas facile, mais nous devons nous soutenir.

Alexandre sourit légèrement.

— Exactement. Et n'oublie pas que tu n'es pas seule. Nous avons des alliés, et nous sommes plus forts ensemble.

Léna se sentit pour la première fois depuis leur mariage un peu plus en sécurité. Peut-être que, malgré les circonstances, elle pourrait trouver un moyen de vivre cette nouvelle vie sans perdre sa propre identité. Elle se promit de rester forte, pour elle-même et pour ceux qu'elle aimait.

MARIAGE SOUS CONTRATOù les histoires vivent. Découvrez maintenant