CHAPITRE 24 : RÉVÉLATION

18 1 0
                                    

Le vent soufflait fort dans la nuit, faisant vibrer les vitres du manoir. À l’extérieur, une lune pâle, presque fantomatique, baignait la scène de son éclat argenté. Les voitures blindées d'Alexandre et de son équipe s'élançaient sur la route sinueuse menant à leur cible. C’était une opération minutieusement préparée, une attaque éclair pour neutraliser une menace qui pesait depuis trop longtemps sur leurs vies.

À l’intérieur du véhicule principal, Alexandre serrait la mâchoire. Il était concentré, le regard rivé sur le chemin devant lui, mais ses pensées ne cessaient de revenir à Léna. La peur pour elle le rongeait de l’intérieur. Il ne voulait pas qu’elle souffre davantage, et surtout, il ne voulait pas qu’elle découvre l’ampleur du complot qui se tramait dans l’ombre.

Lucas, assis à ses côtés, consultait une carte numérique avec Nathan.

— L’endroit est juste à quelques kilomètres, confirma Nathan. Ils ne s’attendent pas à une attaque ce soir, c’est notre meilleure chance de les surprendre.

Alexandre hocha la tête en silence. C’était leur moment. L’ennemi avait semé la terreur, ils allaient maintenant lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais ce qui l’inquiétait plus que tout, c’était le fait qu’ils ne savaient toujours pas qui était le cerveau derrière tout ça. Ils avaient neutralisé des lieutenants, des hommes de main, mais jamais la tête pensante. Ce mystère était une ombre qui planait sur leurs actions.

Pendant ce temps, dans une maison isolée à plusieurs kilomètres du manoir, Léna errait dans les couloirs faiblement éclairés. Après avoir quitté la petite chambre où on l’avait installée, elle cherchait des réponses, poussée par une angoisse qu’elle ne parvenait pas à chasser. Quelque chose ne collait pas. Ce lieu, soi-disant sûr, lui donnait un sentiment oppressant, comme si elle était surveillée.

Ses pas la menèrent jusqu’à une grande pièce au fond du couloir, une sorte de bureau. Les murs étaient tapissés de livres anciens, et sur le bureau, une lampe de bureau était allumée, projetant une lumière jaune sur une pile de documents. Intriguée, Léna s’approcha lentement et parcourut du regard les papiers éparpillés. Son cœur s’accéléra lorsqu’elle reconnut des photos d’elle, des rapports détaillés sur ses déplacements, ses rencontres… et, pire encore, des schémas d’un plan visant à la capturer.

— Mais… qu’est-ce que c’est que ça ? murmura-t-elle, incrédule.

Elle feuilleta rapidement les documents, son souffle devenant de plus en plus court à mesure qu’elle comprenait que tout ce qui lui était arrivé jusqu’ici n’était pas dû au hasard. Elle n’était pas simplement une victime prise dans un jeu de pouvoir entre Alexandre et ses ennemis. Non, elle était au centre de tout ça, mais pourquoi ? Pourquoi tant d’intérêt pour elle ?

Elle s’arrêta net lorsqu’elle tomba sur une lettre. Une lettre manuscrite qui la fit vaciller. La signature au bas du papier lui glaça le sang. Il était impossible que ce soit vrai. Impossible que la personne à l’origine de cette lettre soit liée à tout cela.

La lettre portait la signature de son père.

Le choc fut tel qu’elle recula, comme si le simple fait de lire ce nom lui avait brûlé les yeux. Son père, cet homme qu’elle admirait tant, qu’elle avait vu lutter pour sauver leur entreprise familiale, pouvait-il vraiment être lié à ce complot ?

Un bruit dans le couloir la fit sursauter. Elle glissa rapidement la lettre dans sa poche et se retourna juste à temps pour voir une silhouette entrer dans la pièce. C’était le médecin, celui qui l’avait soignée plus tôt.

— Léna, vous ne devriez pas être ici, dit-il calmement en refermant la porte derrière lui.

Elle le dévisagea, le cœur battant la chamade.

— Qui êtes-vous vraiment ? Et pourquoi est-ce que je trouve ça ici ?! cria-t-elle en brandissant un des dossiers.

Le médecin resta impassible, mais un léger sourire passa sur ses lèvres.

— Vous commencez à comprendre, je vois.

Léna sentit la panique monter en elle. Il y avait quelque chose de profondément inquiétant dans le calme du médecin, dans cette manière détachée qu’il avait de répondre. Il savait qu’elle avait découvert quelque chose d’important.

— Vous ne deviez pas savoir tout ça avant que le plan ne soit achevé, continua-t-il. Mais il semblerait que les événements se précipitent.

— Qu’est-ce que vous racontez ? Mon père… il ne peut pas être impliqué dans tout ça, pas vrai ?

Le médecin haussa les épaules avec un calme glaçant.

— Vous êtes plus importante pour lui que vous ne le pensez, Léna. Ce mariage, cette alliance avec Alexandre… tout faisait partie d’un plan. Mais ce n’était pas un plan pour vous sauver, non. C’était un plan pour assurer son propre avenir.

Léna tituba sous le poids de ces révélations. Chaque mot du médecin résonnait en elle comme un coup de marteau. Son père, l’homme qu’elle croyait honnête, droit, avait orchestré toute cette machination. Mais pourquoi ? Pourquoi aurait-il voulu la mettre dans une telle situation ?

— Il vous a toujours vue comme une pièce maîtresse, Léna. Un moyen de sécuriser sa place dans un monde où le pouvoir se négocie. Vous, vous étiez la clé. En vous mariant à Alexandre, il savait qu’il pouvait influencer les affaires de l’empire Laroche. Mais ce n’était qu’une partie du plan.

Léna secoua la tête, refusant d’accepter ce qu’elle entendait. Ce n’était pas possible. Son père n’aurait jamais fait une chose pareille. Il l’aimait… n’est-ce pas ?

— C’est faux, murmura-t-elle. Il n’aurait jamais fait ça… pas pour… pour des affaires !

Le médecin croisa les bras, un sourire triste se dessinant sur ses lèvres.

— Parfois, Léna, le pouvoir et l’argent comptent plus que l’amour.

Elle recula, cherchant un moyen de fuir, mais ses jambes semblaient de plomb. Tout en elle criait de quitter cet endroit, de se sauver, mais elle était paralysée par l'horreur de la situation.

---

De retour à l’extérieur, l’équipe d’Alexandre se préparait à pénétrer dans la cachette de leurs ennemis. Ils s’étaient approchés en silence, les armes prêtes, mais un malaise régnait. Alexandre ne pouvait s’empêcher de sentir que quelque chose n’allait pas.

Ils entrèrent dans le bâtiment en ruine, avançant prudemment à travers les couloirs sombres et délabrés. Mais au lieu de trouver des ennemis en masse, ils tombèrent sur un seul homme, assis calmement dans une pièce centrale. Un homme qu’Alexandre n’avait pas vu depuis des mois, mais qu’il reconnaîtrait entre mille.

Le père de Léna.

Il se tenait là, vêtu d’un costume impeccable, un sourire froid sur les lèvres.

— Je me demandais quand tu viendrais, Alexandre, dit-il d’une voix suave.

Alexandre resta figé, le souffle coupé.

— Vous… tout ce temps, c’était vous ? Vous êtes derrière tout ça ?

L’homme hocha lentement la tête.

— Bien sûr. Qui d’autre pourrait jouer cette partie avec autant de précision ? Léna était la clé de tout. Mais toi, Alexandre, tu as toujours été un pion utile.

Le choc de la révélation fit trembler Alexandre. Le père de Léna avait manipulé tout le monde depuis le début, se cachant dans l’ombre, orchestrant chaque mouvement pour servir ses propres intérêts.

Mais maintenant, le masque était tombé.

---

MARIAGE SOUS CONTRATOù les histoires vivent. Découvrez maintenant