MARIAGE SOUS CONTRAT

CHAPITRE 21 : CHASSE À L'OMBRE

Le manoir d’Alexandre semblait plus silencieux que d'habitude, comme si chaque pièce était imprégnée d'une tension invisible, une attente palpable. Léna reposait toujours dans son lit, son visage pâle contrastant avec la noirceur des événements qui se déroulaient à l'extérieur. Depuis l’arrivée de Nathan, l'atmosphère s'était alourdie. Cet homme n’était pas un simple allié : il incarnait le mystère, l’efficacité, et surtout, un passé trouble que même Alexandre avait du mal à comprendre.

Dans le grand salon, l’équipe se réunissait à nouveau. Alexandre, Lucas, Clara, Alana, et Nathan étaient assis autour de la grande table en bois massif. Les dossiers, cartes et notes s’étalaient devant eux, semblant former un puzzle dont les pièces ne s’imbriquaient toujours pas parfaitement. Nathan était debout, observant une carte accrochée au mur avec des marques indiquant plusieurs localisations. Il fit un pas en arrière, les bras croisés, un air pensif sur le visage.

— Nous avons suffisamment d’informations pour faire un mouvement, commença-t-il, brisant le silence. Si nous continuons à attendre, ils prendront l’avantage. Il faut les forcer à sortir de l’ombre.

— Mais comment ? demanda Lucas, perplexe. Ils sont trop bien cachés. On sait à peine où chercher.

Nathan tourna légèrement la tête, un sourire en coin.

— C’est justement là qu’intervient notre plan. Nous allons leur tendre un piège.

Clara, qui était restée silencieuse jusqu'à présent, hocha la tête, l’air concentré.

— Un piège ? Quelle est ta stratégie ? Si nous nous trompons, ils pourraient riposter et attaquer à nouveau Léna ou même Alexandre.

Nathan se pencha sur la table, posant les deux mains fermement sur le bois poli.

— Nous allons les faire croire que Léna est morte.

Un murmure de surprise traversa la pièce. Alexandre se redressa brusquement.

— Hors de question ! s’exclama-t-il. Léna est en vie, et je refuse qu’on utilise son état pour les manipuler. C’est trop risqué.

Nathan le regarda, imperturbable.

— Je comprends ton attachement à Léna, mais tu dois voir au-delà de cela. Nous ne pouvons pas continuer à jouer la défensive. Ces gens sont dangereux, et ils ont des ressources que nous n’imaginons même pas. Si nous ne les déstabilisons pas, ils gagneront.

Le silence retomba, pesant. Alexandre ferma les yeux, ses mains tremblantes sous l’angoisse et l’incertitude.

— Combien de temps cela prendrait-il ? finit-il par demander.

Nathan sourit légèrement, ayant perçu l'hésitation.

— Juste assez pour les attirer dans notre filet. Nous organiserons une fausse annonce publique, un accident tragique. Et une fois qu'ils croiront avoir réussi, ils se dévoileront, pensant que leur objectif est atteint. À ce moment-là, nous pourrons riposter.

— Cela reste risqué, intervint Lucas. Si l’un d’eux découvre la vérité avant qu’on ne les neutralise, nous serons encore plus exposés.

Alana, qui observait Nathan avec méfiance depuis le début, prit enfin la parole.

— Et comment comptes-tu protéger Léna pendant tout ce temps ? Si jamais l'un d'entre eux découvre où elle se trouve, elle sera encore plus vulnérable qu’elle ne l’est déjà.

Nathan esquissa un sourire énigmatique.

— J’ai prévu une cachette sûre pour elle, bien loin de tout ce qu’ils pourraient imaginer. Une ancienne base de l’agence où j’ai travaillé. Ils ne la trouveront jamais.

Alexandre fronça les sourcils. Son instinct le poussait à se méfier, mais il savait qu'ils étaient à court d'options. Ce plan pouvait être leur seule chance de prendre l'avantage sur leurs ennemis.

— Très bien, dit-il finalement, la voix grave. Mais je veux être impliqué dans chaque étape.

Nathan hocha la tête.

— D’accord, nous allons préparer les détails.

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Deux jours plus tard, la fausse nouvelle de la mort de Léna fut diffusée discrètement par des canaux privés. Elle devait rester secrète, mais accessible à ceux qui cherchaient attentivement. Alexandre avait les traits tirés par le stress, mais il savait qu’il devait maintenir son calme.

Pendant ce temps, dans une ancienne base située à des kilomètres de la ville, Léna reposait toujours dans son coma, surveillée de près par un médecin fidèle à Nathan. C’était un endroit isolé, au milieu des montagnes, et bien que le bâtiment soit délabré de l’extérieur, il possédait encore un réseau de surveillance sophistiqué. Nathan y avait envoyé deux de ses hommes de confiance pour assurer la sécurité.

Alexandre, pourtant, ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Chaque jour sans elle lui semblait une éternité, et l’idée de la savoir seule et dans cet état le rendait presque fou. Lucas tentait de lui changer les idées, mais Alexandre n’était pas d’humeur à se laisser distraire. Tout ce qu’il voulait, c’était voir cette histoire se terminer, et que Léna revienne à ses côtés.

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Pendant ce temps, ailleurs, dans les bas-fonds d’une ville lointaine, une réunion secrète avait lieu. Sofia, l’ancienne alliée d’Alexandre, était présente. Elle avait accepté de donner des informations à l’organisation, espérant ainsi protéger sa propre vie. Mais ce qu’elle ne savait pas, c’est que cette réunion marquerait un tournant dramatique.

— Léna est morte, déclara l'un des hommes en jetant un coup d'œil aux documents devant lui. Ils n’ont plus de levier. Alexandre est vulnérable.

Un murmure approbateur traversa la salle, mais une autre voix s’éleva.

— Nous devons être sûrs. Je ne crois pas à cette mort. Cela pourrait être une ruse.

Sofia regarda l'homme avec méfiance. Ce dernier, un certain Viktor, un homme de grande taille aux traits durs, était connu pour sa méfiance et son esprit acéré.

— Si c’est une ruse, nous le découvrirons vite, ajouta Viktor. Mais en attendant, nous devons continuer à pousser Alexandre jusqu’à la rupture. Il ne doit plus avoir d’alliés ni de ressources.

Le plan se mettait en marche, mais quelque chose ne collait pas. Sofia sentit une froideur grandissante en elle. Elle savait qu’en jouant sur deux tableaux, elle risquait gros. Pourtant, elle n'avait pas d’autre choix. Soit elle trahissait Alexandre, soit elle risquait sa propre vie.

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Au manoir d'Alexandre, la tension était à son comble. Nathan avait commencé à envoyer des messages cryptés à certains membres de l’organisation, feignant un intérêt pour un accord de paix. Les réponses étaient lentes à venir, mais cela faisait partie du plan. Nathan savait que la patience était une arme, et il comptait bien la maîtriser.

Le soir, alors que tout semblait calme, une alerte retentit. Un mouvement suspect avait été détecté près de l’ancienne base où reposait Léna. Immédiatement, Nathan et Lucas se regardèrent, conscients que les choses allaient bientôt prendre un tournant décisif.

— Ils ont mordu à l’hameçon, déclara Nathan, un sourire en coin. Il est temps de frapper.

Alexandre, qui observait la scène avec inquiétude, sentit son cœur s’accélérer. L’heure de la confrontation approchait.