CHAPITRE 16 : L'OMBRE DU DESTIN

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Le soleil déclinait lentement à l'horizon, baignant la grande maison dans une lumière dorée. Léna observait les derniers rayons du jour à travers la fenêtre du salon, son esprit embrouillé par les événements des derniers jours. L'accalmie apparente qui avait suivi leur victoire contre l'organisation criminelle lui paraissait presque irréelle. Pourtant, une ombre pesante planait encore, tapie dans l'obscurité.

Alexandre entra dans la pièce, interrompant ses pensées. Il la trouva debout près de la fenêtre, son visage marqué par la fatigue et l'inquiétude.

— Léna, tu as l'air préoccupée, murmura-t-il en s'approchant d'elle.

Elle se retourna, forçant un sourire pour le rassurer.

— Je pensais juste à tout ce qui s'est passé, et à ce qui nous attend, répondit-elle doucement.

Il prit sa main, la serrant avec tendresse.

— Nous avons surmonté tant d'épreuves, Léna. Maintenant, nous devons avancer, ensemble. Je veux que nous construisions une vie loin de tout ce chaos.

Elle hocha la tête, mais quelque chose dans son regard trahissait son anxiété.

— Alexandre, je… j'ai un mauvais pressentiment. Comme si tout cela n'était pas vraiment terminé, dit-elle, sa voix tremblante.

Il la tira doucement contre lui, caressant ses cheveux.

— Je comprends que tu sois inquiète. Mais nous devons croire que le pire est derrière nous, et que nous pouvons enfin avoir la paix.

Léna se blottit contre lui, cherchant du réconfort dans ses bras. Pourtant, l'inquiétude persistait, tapie dans les recoins de son esprit.

La nuit tomba rapidement, et après un dîner silencieux, Alexandre proposa de se détendre un peu dans le jardin. Ils s'installèrent sous la pergola, entourés par la douceur de la nuit d'été. Les étoiles brillaient au-dessus d'eux, mais Léna ne parvenait pas à se détendre.

Soudain, le téléphone d'Alexandre sonna, brisant le calme de la nuit. Il décrocha rapidement, l'air sérieux.

— Allô ? Oui, c'est moi… Quoi ? Quand ? D'accord, j'arrive tout de suite.

Léna se redressa immédiatement, l'angoisse montant en elle.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle, sa voix tremblant d'appréhension.

Alexandre se tourna vers elle, son visage pâle et fermé.

— C'est la police. Il y a eu un incident… Je dois y aller, dit-il d'une voix tendue.

— Je viens avec toi, répliqua Léna, décidée.

— Non, Léna, c'est trop dangereux. Reste ici, je reviendrai dès que possible, la supplia-t-il.

Elle voulut protester, mais il posa une main ferme sur son épaule.

— Fais-moi confiance, je reviendrai vite. Je t'aime, Léna, murmura-t-il avant de l'embrasser rapidement.

Il se précipita ensuite vers la sortie, la laissant seule dans l'obscurité du jardin. Léna resta figée un moment, le cœur battant à tout rompre. Un sentiment de terreur sourde l'envahissait. Elle voulait croire en ses paroles, mais une part d'elle-même savait que quelque chose de terrible était en train de se produire.

Les minutes s'écoulèrent, longues et silencieuses. Léna n'arrivait pas à se calmer. L'angoisse grandissait en elle, chaque seconde semblant peser des tonnes. Elle essaya de se raisonner, de se convaincre que tout irait bien, mais en vain.

Finalement, incapable de rester en place, elle se leva et se dirigea vers la maison. Elle monta à l'étage, espérant trouver un peu de réconfort dans leur chambre. Mais à peine eut-elle franchi la porte qu'un bruit sourd retentit en bas, suivi de bruits de pas rapides.

Le cœur battant, Léna se précipita vers l'escalier. Elle s'arrêta net en apercevant la silhouette d'un homme encapuchonné, qui montait lentement les marches.

— Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? cria-t-elle, la panique montant.

L'homme ne répondit pas. Il continuait à avancer, implacable. Léna recula instinctivement, cherchant une issue. Mais elle était piégée.

Soudain, l'homme sortit une arme, la pointant vers elle. Léna sentit son sang se glacer.

— Ne bougez pas, ordonna-t-il d'une voix froide.

Elle leva les mains, le cœur tambourinant dans sa poitrine. Sa voix trembla lorsqu'elle essaya de parler.

— Qu'est-ce que vous voulez ? murmura-t-elle, désespérée.

— Ce que je veux ? répliqua l'homme avec un sourire glacial. C'est simple : je veux détruire Alexandre, et vous êtes la clé pour y parvenir.

Léna comprit alors. C'était une vengeance. Un dernier coup porté par l'organisation, ou par un ennemi d'Alexandre. Le souffle court, elle chercha désespérément une échappatoire.

Mais avant qu'elle ne puisse faire un mouvement, un autre bruit retentit en bas. Des voix, des pas précipités. L'homme se retourna, distrait. Léna en profita pour essayer de fuir, mais il la rattrapa d'une main de fer, la forçant à reculer vers la fenêtre.

— Ne faites pas ça, supplia-t-elle, sentant la terreur la paralyser.

Mais l'homme la força contre la vitre, l'obligeant à regarder par-dessus son épaule.

— Dites adieu à votre cher Alexandre, murmura-t-il, un rictus cruel sur le visage.

Et avant qu'elle ne puisse comprendre ce qui se passait, il la poussa brusquement en arrière. Léna perdit l'équilibre, bascula en arrière, et sentit le vide l'engloutir.

Tout se passa en un éclair. Le monde tourna autour d'elle, les étoiles disparurent, et le choc brutal du sol mit fin à sa chute. La douleur explosa dans tout son corps, avant que l'obscurité ne l'emporte.

En bas, la porte s'ouvrit en fracas, Alexandre se précipitant à l'intérieur. Il se figea en voyant la scène devant lui, le corps inerte de Léna étendu sur le sol du jardin, sous la fenêtre.

— Léna ! hurla-t-il, courant vers elle, le cœur déchiré par la terreur.

Il tomba à genoux à côté d'elle, la prenant dans ses bras. Son visage était pâle, ses yeux clos, et une mince trace de sang coulait de sa tête.

— Non, non, non, Léna, reste avec moi ! Je t'en prie, ne me laisse pas ! s'écria-t-il, les larmes roulant sur ses joues.

Mais elle ne bougeait pas. Le monde sembla s'effondrer autour de lui, tout ce pour quoi il avait lutté, tout ce qu'il aimait, lui échappant dans un instant cruel.

Les sirènes de la police et des ambulances retentirent au loin, mais pour Alexandre, le temps s'était arrêté. Le destin avait frappé, implacable, et rien ne serait plus jamais comme avant.

La première lueur de l'aube pointait à l'horizon, mais pour lui, ce jour nouveau n'apportait qu'une seule chose : un cauchemar sans fin.

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Voilà ce qui marque la fin du tome 1 de : MARIAGE SOUS CONTRAT

MARIAGE SOUS CONTRATOù les histoires vivent. Découvrez maintenant