Chapitre 9

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Andreï


La voir paniquer ainsi ma retourner l'estomac, je ne m'attendais pas à une telle réaction de sa part. Mon cœur s'est serré, une boule d'angoisse se formant dans ma gorge. Je ne savais pas comment agir, le coup des chiens avec une perruque m'est venu naturellement. Je suis tombé dessus l'autre jour sur un moteur de recherches et c'était tellement improbable que ça m'a fait rire.

Lorsque je suis revenu d'Irak, j'ai vu beaucoup de mes amis faire des crises d'angoisses ou être atteint d'un SPT. Désamorcer la situation pouvait être compliqué parfois, mais j'ai vite compris que pour les crises d'angoisses, il fallait détourner l'attention. Et je suis ravi d'avoir eu la bonne réaction, parce que j'ai un peu paniqué. Quand c'est d'autres soldats, c'est autre chose quand c'est la femme qui fait battre ton coeur.

M'extirper de son corps a aussi été une épreuve, mais la culpabilité me tenaille. Je n'aurai pas dû la présenter ainsi, mais les journaux people ne font pas dans la dentelle. Ils m'avaient vu lui tenir la main lorsque nous sommes sortis de la voiture, ça aurait fait le tour du monde dans tous les cas.

— Est-ce que tu veux que je te trouve un autre job ? demandé-je sans aucune envie.

Ses prunelles émeraudes se posent sur moi, je vois la surprise sur ses traits et une touche de mécontentement.

— Non, Andreï. Je dois juste me faire à tout ça. En plus, c'est mon père qui m'en a parlé...

— Ton père ? la questionné-je.

Cela dit, elle a pris le nom de son beau-père, donc ça ne devrait pas m'étonner.

— Philippe le mari de maman. Il m'a adopté juste après leur mariage.

J'acquiesce d'un signe de tête.

— Je suis content pour toi. Je sais que ça te pesait de ne pas avoir de père.

— Je n'ai pas connu Bryan et puis je ne t'ai jamais vu comme un potentiel père.

Ça me rassure un peu, je n'aimerais pas qu'elle puisse me voir ainsi.

— Philippe a pris soin de nous, il m'a dorloté, il m'a tout de suite considéré comme sa fille. Nous avons tellement de choses en commun que cela en est flippant.

— Comme quoi ?

Elle rit doucement, et ce son m'apaise.

— Comme c'est un lève tôt, moi aussi, sauf ce matin, rit-elle. Il aime le beurre sur du pain avec du chocolat. Nous aimons les vieux films des années quatre-vingt / quatre-vingt-dix. Philippe lève les yeux au ciel aussi souvent que moi.

Je vois la joie sur son visage lorsqu'elle parle de lui. Je suis vraiment heureux pour elle.

— Il prend soin de toi et c'est une bonne chose.

— Oui.

Ma curiosité refait quand même apparition.

— Et comment a-t-il pris les gros titres ?

Prudence prend une gorgée de son café, je dois me faire violence pour ne pas fixer ses lèvres que j'ai envie de mordre.

— Il a demandé si tu me protégeais, murmure-t-elle. Je lui ai dit que tu avais engagé un garde du corps pour moi et il a été soulagé.

Elle se pince les lèvres, ce mouvement est involontaire, mais il me fait bander dur. Par chance, mon jeans cache la preuve flagrante de mes pensées impures.

— Je te protégerai toujours, réponds-je du tac au tac.

Ses jolies joues se colorent.

— Alors que faisons-nous aujourd'hui ? m'interroge-t-elle en détournant la conversation.

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