Chapitre 10

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Andreï


La journée est passée rapidement, j'ai laissé Quill digérer ce qu'il se passe dans sa tête. Il a besoin d'un peu de temps pour faire le point sur ce qu'il veut ou non.

Lorsque j'approche, j'entends des voix distinctes. Prudence et Quill sont en train de discuter et je vois qu'ils ne sont pas seuls. Je reconnais Annabelle, l'une des gardes du corps remplaçante lorsqu'un gars est malade.

— Annabelle, la salué-je en lui souriant.

— Monsieur Nowak, je suis ravie de vous revoir.

— Moi de même.

Puis mon attention se reporte sur les deux membres de mon équipe.

— Que vous arrive-t-il ?

— Quill veut qu'Annabelle me suive tout le temps et je pense que dans quelques semaines...

— Non, il a raison, la coupé-je.

Prudence me scrute comme si j'avais perdu la tête, mais elle doit comprendre que les choses ne vont pas se tasser ainsi. À moins que ce ne soit pour une autre raison qu'elle ne veuille pas de garde du corps en permanence ?

— Tu es sérieux ? s'énerve-t-elle.

— Laissez-nous, leur ordonné-je.
Je n'ai pas vraiment envie que qui que ce soit entende ce qui suivra. Une fois que nous sommes seuls, je reprends la parole.

— Pru, les rumeurs ne vont pas se tasser en deux jours.

— Je me doute...

— Non, grondé-je.

Je prends sa main et la tire vers la terrasse. Ma main pousse la porte, puis je la rapproche de la rambarde.

— Regarde, déclaré-je abruptement.

Elle se penche pour observer ce qui se déroule en bas et il y a une armée de journalistes. Ils mitraillent toutes les personnes qui entrent et sortent de l'immeuble. J'ai envie de leur envoyer les flics, mais ça ne servirait pas à grand-chose puisqu'ils reviendront demain. Prudence blêmit, parce qu'ils sont vraiment nombreux.

— Ça va durer des semaines, voire des mois, tant que tu travailleras pour moi et crois-le ou non, mais tu n'iras bosser pour personne d'autre que moi.

— Je...je...

Sa respiration se complique de nouveau, je pose mes mains sur ses bras afin d'essayer de la calmer.

— Dans mon travail, je les ai souvent sur le dos comme toutes les stars ou encore les sportifs.

Son regard devient encore plus livide. Je me doute qu'elle doit penser à ce Marius qu'elle a rencontré hier soir. Le souci, c'est que les choses changent vraiment rapidement dans ce monde, sauf une réputation.

— Si tu veux sortir, c'est avec Annabelle.

Elle hoche la tête au bord de la crise de nerfs. Je sors de nouveau mon téléphone pour lui montrer de nouvelles images. Cette fois ce sont des animaux déguisés, elle sourit jusqu'à franchement rire et je m'apaise. Deux crises en une seule journée, c'est beaucoup.

— Écoute, ce soir tu vas te reposer ok ? Pas de portable, juste toi et un bon film dans ta chambre et si tu t'endors, tu t'endors.

Elle acquiesce avant de s'humecter les lèvres. Ce geste nerveux ne m'a absolument pas échappé.

— Reste avec moi, murmure-t-elle. Nikki et Quill vont sûrement discuter...

Je devrais dire non, mais je suis incapable de la laisser dans cet état.

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