Chapitre 19

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Andreï


J'avais envie de l'embrasser et je suis passé à deux doigts de me jeter sur elle, de la plaquer contre cette porte pour me nourrir d'elle. La soirée a ensuite été compliquée, je l'ai vu passer son temps à discuter par message, faire abstraction de ça a été difficile. j'ai rongé mon frein parce que c'était la seule chose à entreprendre.

Ma chambre est un refuge extrêmement plaisant, la journée a été agréable, mais j'ai besoin de ce temps. J'ai envie de rester enfermé dedans, de ne pas sortir de là, pour ne pas voir ses yeux me fusiller ou ses mains pianoter sur son portable. Je m'empare de ma guitare qui traîne dans un coin pour jouer dessus. Mes doigts s'égarent, je me laisse porter ce qui m'apaise. Je joue pendant près d'une heure avant de la reposer et de sortir sur ma terrasse privée. Le jacuzzi pourrait être utilisé, en fait je vais me laisser tenter. Je retire la protection, puis le lance. Je file prendre une bonne douche après cette journée à crapahuter dans Fira. Les filles ont voulu s'arrêter à presque tous les stands, elles ont fait pas mal d'achats et j'ai trouvé ce temps sympa. Néanmoins j'avais hâte de rentrer.

Une fois que je me suis lavé, je file directement dans le jacuzzi et j'entre dedans nu. L'eau a chauffé rapidement et c'est agréable. Je me prélasse quelques minutes avant qu'une furie rousse entre dans la pièce. Un vrai feufolet !

— Je t'en prie entre, soufflé-je.

— Je venais voir si tu voulais manger avec nous.

Ma tête se penche sur le côté, je réfléchis une seconde.

— Vraiment ?

Elle soupire avant de jouer avec une mèche de ses cheveux.

— Je venais voir si tu allais bien, avoue-t-elle.

— Comme tu peux le voir, je suis en vie.

Ses yeux se fixent sur moi, visiblement ma boutade est tombée à l'eau.

— Tu peux y aller, je vous retrouve tout à l'heure.

Mais Prudence ne bouge pas. Ses superbes prunelles prairies continuent de me fixer avec intensité. Mon corps commence à pulser, mon esprit rêve de lui donner tellement de plaisir qu'elle ne pourrait pas se relever le lendemain.

— Nous sommes demain, annonce-t-elle simplement.

— Et ?

Je ne suis pas dupe, il est clair qu'elle souhaite discuter de ce qui s'est déroulé hier soir.

— Andreï, nous sommes adultes et nous pouvons parler de ton comportement d'hier. J'ai attendu toute la journée que tu ouvres la bouche.

— Prudence, soupiré-je.

— Andreï, tu n'es plus mon beau-père et j'ai déjà un père, je n'ai pas besoin que tu prennes ce genre de décision pour moi.

Si tu savais à quel point, je ne me vois pas dans ce rôle. Oh non, ma petite Prud, tu n'es pas prête pour un mec comme moi.

— Tu as été agressée par ton ex, en plus de ça tu dois faire avec les rumeurs qui courent sur nous. Tu étais si pressée que ça de te retrouver de nouveau seule avec un mec ? demandé-je en me rapprochant de son côté du bassin.

Elle me toise, me détaille. Je vois le moment où une lueur de désir apparaît dans ses iris, sauf que je ne céderai pas. Même si son corps est une putain de tentation, son esprit et son sale caractère un aphrodisiaque puissant.

— Ça n'était pas des raisons suffisantes...

— Eh bien pour moi si ! Si tu ne me comprends pas, c'est que tu ne me connais pas si bien que ça.

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