Chapitre 2

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Andreï


Le réveil fut une horreur, mais ma nuit un terrible bonheur. Je crois que c'est avec mes moments sur scènes, les seuls instants de bonheur de ma vie. Sauf que l'existence reprend ses droits et mon emploi du temps est chargé. J'ai fait quelques photos pour des sponsors et là, je patiente pour un show télévisé. J'ai conscience que ce sont des opportunités incroyables, mais je ne ressens pas l'euphorie des autres pourtant je le souhaiterais. J'aimerais tellement me satisfaire de toute cette superficialité, mais ça n'a jamais suffit.

La maquilleuse me pomponne un peu, mais je n'aime pas particulièrement ça. Je patiente en répondant sur les réseaux sociaux. Je gère moi-même mon instagram, alors je prends le temps pour mes fans. Je fais pas mal de story de remerciements, j'interagis avec les remix... enfin j'essaie d'être proche de mon public.

— Andreï, m'interpelle Quill.

— Salut, réponds-je en levant la tête.

Sauf que je me fige en voyant le visage de la jeune femme qui l'accompagne.

Merde ! Merde ! Merde !

Si Dieu existe, je me demande ce que j'ai bien pu foutre dans ma vie antérieure !

— Je te présente Mademoiselle Brower, c'est ta nouvelle assistante.

Je me lève, retire le papier sur mon col, puis tends la main vers la jeune rouquine qui me scrute en ne montrant aucune émotion.

— Ravi de vous rencontrer, mademoiselle.

— Moi de même, murmure-t-elle d'une petite voix.

Je ne m'attarde pas sur ses traits, c'est ce qu'il y a de mieux, autrement je vais péter un plomb. Mon attention se reporte sur mon manager.

— Quill est ce que...

J'ai besoin que nous discutions, parce qu'il vient d'amplifier mon enfer personnel.

— C'est à vous, monsieur, annonce l'un des membres du staff.

— Ok, réponds-je. Seras-tu là après l'émission ?

— Oui, mon frère, je te lâche pas pour les deux prochaines semaines.

Je hoche la tête, puis me détourne. Mon cœur bat comme un forcené dans ma poitrine, j'essaie de me recentrer dans les coulisses, sauf que ce n'est pas efficace. Je suis déstabilisé et ce n'est pas une chose courante. Une jeune femme m'installe un micro pendant que je prends une grande inspiration. Je patiente encore quelques secondes puis c'est à mon tour. La lumière est forte sur le plateau, mais je ne m'en préoccupe pas. Je salue le public avant d'en entreprendre autant avec la présentatrice. Béatrice est quelqu'un que j'apprécie en dehors des plateaux, elle est pétillante et pleine de vie.

— Ravie de te recevoir, déclare Béatrice.

— Merci, je suis enchanté d'être là.

L'émission est plutôt cool, j'essaie de rester concentré et je me fais violence jusqu'à ce que la question que l'on me pose à chaque interview revienne.

— Et au niveau vie privée, une femme ? Parce que bon, nous sommes des milliers à nous le demander, ricane-t-elle.

Le public rit aussi. Je sais qu'ils tentent souvent d'en apprendre plus, d'habitude j'aurais détourné, mais aujourd'hui je n'y parviens pas.

— C'est fou ce que ma vie sentimentale peut intéresser, rié-je faussement.

— En même temps, tu es l'un des célibataires les plus convoités.

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