Chapitre 15

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Andreï


Je regarde mon portable comme un con depuis que Quill est sorti, il y a une heure. J'hésite à écrire à Prudence, même si je sais pertinemment que je ne dois la contacter sous aucun prétexte, sauf professionnel et si l'initiative vient d'elle.

La porte de mon appartement s'ouvre, l'un de mes gardes a donné l'accès à Maria comme d'habitude. elle pénètre dans mon appartement avec une telle grâce que je devrai la trouver captivante. Pourtant, la seule chose qui me vient à l'esprit c'est que Prudence possède une démarche bien plus belle et bien plus naturelle.

Faut vraiment que je me la sorte de la tête !

Maria est une magnifique femme de trente-trois ans. Le teint caramel, les cheveux longs, ondulés et noirs. Des traits fins et délicats, une bouche qui appelle aux baisers... D'habitude la simple évocation de cette dernière sur ma peau m'aurait troublé, mais là rien. Le calme plat... Je ne ressens rien. Satya a raison, je pourrai avoir plus d'amantes que ça ne me comblerait jamais...

— Salut, Andreï.

— Maria, soufflé-je en l'enlaçant.

Ses bras me rendent mon étreinte, mais je la relâche en déposant un baiser sur sa joue. Maria me sourit avant de s'asseoir. Je lui propose de quoi boire et manger comme à nos habitudes et elle accepte.

— Je te sens tendu, déclare-t-elle en me scrutant avec ces deux prunelles noires.

— Je...

Je ne sais pas comment aborder le sujet. Ce soir, nous devions nous voir pour une raison précise et je ne peux pas honorer ma part du marché.

— Andreï, murmure-t-elle en posant sa main sur la mienne. Ça va, j'ai compris en entrant.

— De quoi ?

Un petit sourire s'inscrit sur ses lèvres, puis elle se penche vers moi pour déposer un baiser sur ma joue.

— Tes pensées sont ailleurs, énonce-t-elle.

— Oui, réponds-je un peu surpris.

— Écoute, les choses ont toujours été claires, tu n'es pas disponible et je ne désire pas me caser. Et je suis ton amie, alors je te connais bien plus que les autres.

Ma main trouve la sienne, nos doigts se lient.

— Est-ce qu'elle sait que tu la désires de cette façon ?

Je fronce les sourcils sans comprendre.

— De qui parles-tu ?

— De ton assistante.

La surprise s'inscrit sur mes traits. Comment peut-elle être au courant ? Même Quill ne le savait pas avant il y a quelques heures ! Maria continue de me sourire avant de sortir son téléphone et de me montrer la photo de Prudence et moi.

— Je ne t'ai jamais vu regarder une femme comme tu l'admires elle.

Je ne vois pas de différence avec d'habitude. Je suis sur le point de démentir ce que mon amie vient de suggérer, je ne souhaite pas que tout le monde soit au courant de mon dysfonctionnement.

— Je t'arrête tout de suite, commence-t-elle, ne me mens pas parce que je le prendrai vraiment personnellement cette fois.

Aïe... Je n'ai pas envie de me brouiller avec elle.

Un grondement sort de ma bouche, je me lève pour m'installer au piano, sauf que Maria m'y rejoint. Ses doigts accompagnent les miens, sa voix se met à résonner dans la pièce. Elle a vraiment l'une des plus belles voix qu'il m'ait été donné d'entendre.

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