Cela faisait plus d'une semaine que Anna tournait en rond chez elle comme une âme en peine. Anna repassait en boucle dans sa tête les mots que lui avait dit Leon, et elle avait bien du mal à ne pas s'empêcher d'interpréter chaque syllabes qu'il avait prononcé. Y-avait-il vraiment sur cette terre un homme qui s'estimerait chanceux d'être avec elle ? Cette idée lui semblait parfaitement saugrenue.
Ne pouvant rester en place tant elle tournait et retournait ces mots dans sa tête, la jeune fille avait décidé d'aller promener Olly dès que son esprit commençait à déborder de toutes ces pensées qui l'empêchaient de se concentrer sur autre chose. Cela faisait donc une semaine qu'elle marchait plusieurs kilomètres par jour, la petite chienne peinant à suivre sa maîtresse angoissée.
Malgré tout, Anna avançait bien sur son manuscrit, et elle avait pu rassurer son agente qui lui avait envoyé un e-mail un peu inquiet sur l'avancée de la suite de sa saga. Elle serait capable de fournir les cents premières pages à son équipe éditoriale, ainsi qu'à l'équipe de Leon.
Ce dernier était repartit à Londres le lendemain de leur sortie à Versailles. Les seules nouvelles qu'il avait donné avait été un SMS particulièrement agaçant où il écrivait : « L'horloge tourne Duchemin, j'espère pour toi que les pages seront sur mon bureau à mon retour ».
Et voilà, disparu le Leon à la charmante sensibilité, et bonjour l'homme d'affaire arrogant et détestable. Décidément, il disparaissait aussi vite comme un fichu prestidigitateur en pleine performance. Anna pensait sincèrement que Leon ferait mieux de laisser tomber sa carrière de directeur éditorial et de se lancer en tant que magicien, ou clown. Au moins, il la ferait rire pour de bonnes raisons.
Ignorant la vision qu'elle avait du jeune homme avec un grand nez rouge, Anna s'était contentée de laisser son message en « vu ». Elle aurait adoré lui envoyer un message bien cinglant bourré d'insultes, mais elle ne pensait pas que son agente aurait forcément apprécié d'apprendre qu'elle avait insulté celui qui voulait acheter ses droits. Et puis, pour elle, il n'y avait pas plus horripilant que la condescendante mention « vue » sur une conversation. Cela voulait clairement dire qu'on avait bien été mis au courant du message mais qu'on s'en tapait royalement. C'était une victoire un peu mesquine, mais une victoire malgré tout.
Alors que Anna faisait un énième tour du pâté de maison qu'elle connaissait désormais comme sa poche, son téléphone avait vibré.
- Anna, ma belle, comment tu vas ?
Anna se demandait comment son agente faisait pour être toujours aussi enthousiaste. Elle ne vivait donc jamais ces moments où elle détestait la terre entière sans raison ?
- Ça va, répondit-elle en s'arrêtant in-extremis au passage piéton qui venait de passer au rouge, manquant de se faire renverser par un scooter.
- Au top. Bon, c'est super l'avancée de ton roman ! Sincèrement, l'espace d'un instant j'ai cru que tu ne sortirais jamais la suite.
Ciri éclata de rire au bout du fil, comme si elle venait de lui raconter la blague de l'année. Anna grimaça en silence, bien à l'abris derrière son téléphone. Si seulement elle savait...
- Bref, je t'appelle pour te rappeler que la réunion avec Rising Stars est dans deux jours. Je te l'avait mis dans ton agenda partagé. J'espère que tu seras présente au dîner ce coup-ci.
- Au dîner ?
- Oui Anna, répondit son agente avec patience. Celui auquel nous sommes invitées après la réunion. Tout est écrit dans ton agenda.
Anna nota pour plus tard qu'elle devait vraiment consulter ce stupide agenda partagé dont elle oubliait constamment l'existence.
- Ça sera dans un restaurant assez huppé près de la tour Eiffel ? Je t'ai noté l'adresse dans l'agenda. Donc habille toi chic pour l'occasion. Mais pas trop, genre chic-décontracté, tu vois ?
VOUS LISEZ
Le Second choix
Literatura FemininaUne nuit d'été, un inconnu qu'elle ne pensait jamais revoir. Anna, jeune autrice de 27 ans, ne pensait pas être du genre à se contenter d'un "coup d'un soir". Et pourtant, lorsqu'elle rencontre Leon ce soir-là, elle décide de se laisser tenter. Aprè...