Doctor who - Un dernier voyage

• Chapitre 17 - Un dernier voyage

De retour dans le TARDIS, Yaz et le Docteur se laissèrent tomber sur les sièges, un chocolat chaud à la main. Yaz observait le Docteur, une question non dite dans ses yeux. Le silence, lourd de ce qui s'était passé, était palpable.

Le Docteur leva les yeux, lisant l'émotion dans le regard de Yaz.

- Yaz ?

- Ce baiser... je...

Le Docteur la coupa doucement.

- Je sais très bien ce que tu ressens pour moi, Yaz. Mais tu le sais, c'est compliqué... Et... Je ne suis pas douée pour parler de ce que je ressens. À chaque fois que j'essaie, les mots ne sortent pas. Ou... ou je me ridiculise par des métaphores... ridicules.

Yaz prit sa main, la serrant doucement, mais ses yeux trahissaient ses propres peurs.

Je vais devoir me régénérer, Yaz. À un moment où à un autre, ça arrivera. Je... Je suis comme un funambule sur une corde. Mais, je vois que... le bout la corde est sur le point de céder. Ses fils sont entrain de lâcher prise ; indépendamment de ma volonté. C'est irréparable. Et avancer ne changera rien sachant qu'il m'est impossible de reculer. Et toi tu es sur cette corde avec moi. Tu m'accompagnes comme tu l'a toujours fait.

Mais toi, tu as un parachute.

Yaz sentait son cœur se serrer à cette idée. Elle savait ce qu'impliquait une régénération. Elle avait vu le Docteur devenir le Maître. Elle avait pu la ramener. Mais pas cette fois.

Elle avait peur de l'inconnu, de ce que cette régénération offrirait en conséquence.

Pour elle, le Docteur était unique, une personne qui comptait plus que tout. Comment pourrait-elle accepter un changement aussi radical ? Elle baissa la tête.

- Je... je ne suis pas sûre de vouloir l'ouvrir.

Après votre régénération, ce sera différent. Vous changerez, et je ne sais pas si je pourrais vous aimer de la même manière.

Le Docteur ferma les yeux un instant. Puis releva de sa main, le menton de Yaz .

- Je ne t'obligerai jamais à rester. Mais pour toi, tu le dois, ouvre-le.

Yaz sentit une vague de soulagement et de tristesse à la fois. La possibilité de partir la déchirait, mais elle appréciait que le Docteur comprenne sa peur.

- Merci... merci de me comprendre.

Yaz secoua la tête, des larmes perlées au coin des yeux. Ses pensées tourbillonnaient, mêlées d'inquiétude et d'amour. Elle avait toujours trouvé une force tranquille auprès du Docteur, une présence qui la faisait se sentir en sécurité malgré les aventures périlleuses. L'idée de perdre cela la terrifiait.

Je ne suis pas prête à vous perdre, Docteur. Je ne suis pas prête à ce que vous changiez.

Le Docteur posa une main réconfortante sur sa joue.

- Peu importe mon visage ou ma personnalité, Yaz, je serai toujours le Docteur. Les souvenirs, les sentiments, tout cela restera. Je n'oublierai rien.

- C'est justement ça qui fait le plus mal.

Yaz baissa les yeux, essayant de retenir ses larmes. Elle voulait croire que tout irait bien, mais la peur la tenaillait. Elle n'était pas sûre de pouvoir gérer ce changement, de pouvoir continuer à aimer quelqu'un qui ne serait plus là. Quelqu'un qui avait pris sa place.

Je veux croire que ça ira, mais j'ai peur.

Le Docteur prit une profonde inspiration, cherchant les mots justes.

- Yaz, je te promets que peu importe ce qui arrive, si tu t'en vas, je ne t'en voudrais pas.

Yaz hocha lentement la tête, avant de se lever et de lâcher ses mains. Elle savait qu'elle devait profiter de chaque instant avec le Docteur tel qu'elle la connaissait. La peur était toujours là, mais elle était déterminée à ne pas la laisser gâcher ce temps précieux.

- D'accord, Docteur.

Ensemble. Profitons de ce dernier voyage.

Yaz essaya de graver ce moment dans sa mémoire, de savourer la chaleur du chocolat chaud, la proximité rassurante du Docteur. Elle voulait se souvenir de chaque détail, chaque instant, avant que tout ne change.

Et Docteur, votre métaphore.

Elle n'était pas stupide.