• Chapitre 28 - Ses gardiens

5 1 0
                                    

Effie, les yeux fatigués, mais résolus, se trouvait blottie entre les deux chevaux. Leur présence, bien qu'imposante, lui apportait un réconfort étrange, presque familier. Elle leva doucement la main pour caresser la robe blanche de la jument, son geste tremblant mais plein de tendresse. Elle se sentait à sa place. Entourée d'une chaleur qu'elle n'avait jamais connue auparavant qu'avec son frère.

- Je sais que c'était un accident, murmura-t-elle, sa voix brisée, mais déterminée.

Tu as tué mon frère... mais je comprends. Tu voulais protéger ton petit, n'est-ce pas ?
Tu voulais protéger Cluaran.

Tu as sauvé le Docteur, continua-t-elle. Si tu voulais nous faire du mal, tu ne l'aurais pas fait, pas vrai ?

Morag baissa légèrement la tête, comme pour approuver ses paroles. Elle se pencha doucement vers Effie, pressant son museau contre sa joue. Un geste qui, malgré la différence d'espèces, traduisait un profond sentiment de compréhension et de réconfort. Effie ferma les yeux, ressentant toute la tristesse et la sincérité de ce contact.

- Je... je crois que tu ne voulais pas que ça arrive. Tu n'as pas tué mon père, tu as juste essayé de protéger les tiens, comme toutes les mères. Et Cluaran... il m'a sauvée. Pourquoi voudrais-tu me faire du mal après tout ça ?

***

Cluaran, qui n'avait cessé de veiller sur elle, se rapprocha encore, frottant doucement sa tête contre son épaule. Il sentit la force de son attachement, et la douleur qui résonnait en elle, celle d'avoir été reniée, d'avoir perdu son frère, et d'avoir toujours été séparé de sa mère. Il était jeune, mais il comprenait que leur situation était bien plus complexe que ce qu'il y avait d'existant dans son monde.

***

- Je ne peux pas t'en vouloir, dit-elle finalement, les larmes coulant sur ses joues. Je ne peux pas. Parce que si je le faisais, ce serait comme renier ce que je ressens pour vous maintenant. Je sais que vous ne vouliez pas ça. Je sais que vous avez juste... essayé de survivre.

***

Morag renifla doucement, posant son front contre celui d’Effie. Elle ne pouvait parler sous cette forme, mais ce geste était assez puissant pour que l’enfant sache qu’elle était entendue et comprise.

Effie leur offrit un petit sourire, le cœur lourd, mais apaisé.

***

Alors qu'une légère brise soufflait autour du groupe, les dernières traces de fumée étaient emportées au-dessus des arbres. Le silence régnait, seulement troublé par les respirations calmes et profondes des chevaux.

C’est alors que le Docteur, toujours dans les bras de Yaz, commença à se réveiller.

Elle ouvrit les yeux, ses paupières clignant contre la lumière du jour qui filtrait à travers le nuage de fumée. Quelques résidus de cendres traînant dans sa gorge la firent tousser. Confuse et désorientée, elle essayait de comprendre où elle se trouvait.

Elle tenta de se redresser, croyant toujours être en proie aux flammes. Yaz la reteint, l'empêchant de gaspiller le peu d'énergie qu'elle avait encore.

- Doucement, Docteur, murmura Yaz, sa voix tremblante d’émotion. Vous êtes en sécurité maintenant. On a réussi à vous sortir de là, vous êtes dehors.

Effie est là, elle va bien. Cluaran l’a sauvé… et Morag, elle... elle vous a ramené et soignée.

- Mo.. Morag ?

Le Docteur se redressa lentement, cette fois-ci avec plus de détermination, son regard scrutant les alentours jusqu’à ce qu’elle aperçoive Effie, entourée par les deux chevaux. Un mélange de soulagement et de surprise traversa son visage alors qu'elle observait la scène.

- Morag... Morag mon... mirage. Elle la remercia d'un hochement de tête, devinant que les mots n’étaient pas nécessaires. Puis elle se tourna faiblement vers Yaz.

Morag s’inclina légèrement.

Tout est tellement confus… mais je crois que… que vous avez réussi à aboutir à une trêve... sans moi ?

Raconte-moi tout, Yaz. J'ai l'impression d'avoir raté beaucoup de choses... là.

Yaz prit une profonde inspiration, prête à tout lui expliquer. Mais Effie se leva.

Cluaran posa sa tête contre son torse, pour que la petite se rattrape et se stabilise. Son père, qui était resté silencieux jusque-là, prit alors la parole.

- Peut-être, que Dieu me laisse une dernière chance. Il se leva. S'approcha de sa fille et lui tendit les mains.

Je suis Murthag Chisholm, j'ai une fille, et je promets, à présent, de m'occuper d'elle comme Dieu et ma femme l'auraient souhaité depuis le début.

Effie regarda ses gardiens, attendant peut-être... Leur accord ? Elle ne savait.

Doctor who - Un dernier voyageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant