Doctor who - Un dernier voyage

• Chapitre 33 - Un dernier tour de magie ?

Le TARDIS vrombissait doucement, une mélodie à la fois apaisante et angoissante qui résonnait dans l’esprit tourmenté d’Effie. Ses mains agrippaient les plis de sa robe avec une telle force que ses jointures en devenaient blanches.

Toujours adossée à la porte, ses yeux gonflés et rougis témoignaient des larmes qu’elle avait versées. Chaque son produit par la cabane bleue la ramenait à la réalité de ce qu’elle venait de perdre, l’éloignant inexorablement de Morag et de Cluaran, une des rares vraies figures familiales qu’elle avait jamais connues.

Le souvenir de Cluaran, son meilleur ami, et de Morag, cette femme qui avait inconsciemment pris l’apparence de la mère qu’elle n’avait jamais eue.

***

Le père d’Effie, grand ignorant qu'il était en cet instant, voyait toujours dans ces événements la main de Dieu.

Chaque son du TARDIS était un signe divin, une preuve que sa foi aveugle avait un sens, que le Seigneur et ses Messagers le guidaient enfin sur le droit chemin.

De ce qu'il avait entendu, son fils allait ressusciter. Dieu l'avait entendu, pardonné et béni.

Mais il ne comprenait pas que ce qu'il prenait pour des signes célestes n’étaient en réalité que les prémices d’un paradoxe d'une ampleur colossale, une divergence temporelle sur le point d’émerger, qu'il faudrait absolument contrôler pour éviter que tout ne s'effondre.

***

Concentrés, les doigts de Yaz glissaient rapidement sur les commandes tandis qu’elle recalculait les coordonnées temporelles, découvertes grâce à la suite de Fibonacci. Elle savait que chaque instant comptait, que le moindre faux pas pourrait sceller le sort de cette famille déjà bien fragile.

Le Docteur s’approcha d’Effie, sa voix douce, mais empreinte d'une gravité que la jeune fille ne pouvait ignorer.

- Effie… murmura-t-elle, sa main se posant délicatement sur l’épaule de l'enfant. Je sais que tout cela te paraît insupportable, que tout ce que tu as aimé semble s’éloigner de toi. Mais tu es une enfant intelligente, tu comprends. Ce que nous faisons ici est nécessaire ma grande.

Effie se retourna brusquement, les yeux plein de larmes, mais aussi d’une colère sourde qui grondait en elle depuis trop longtemps.

- J'aurais préféré que ce soit Père que la Mort aurait choisi au lieu de Mère, répliqua-t-elle, la voix tremblante, mais déterminée.

***

Son père sentit ces mots le transpercer comme un poignard. Ses lèvres tremblèrent alors qu'il tentait de trouver une réponse, mais rien ne sortit.

Le regret et la culpabilité s’emparaient de lui. Il voulait lui dire qu'il avait changé pour elle, pour être un meilleur père.

Le Docteur, voyant son désarroi, fit un pas en avant et tendit son bras ; lui barrant le passage pour l’empêcher d'approcher davantage.

- Effie… Je sais que c’est difficile, et je sais que tu te sens terriblement seule, dit-elle avec douceur. Mais tu n’es pas seule. Yaz va veiller à ce que ton frère soit en sécurité. Pour toi, Effie.

Et même si ton père a changé, il a changé pour toi, pour essayer d'être quelqu'un de meilleur. Tu dois lui donner une chance, vous devez vous donner une chance.

Mais Effie secoua la tête, ses larmes redoublant de vigueur.

- Non, ce n’est pas pour moi qu’il change, cria-t-elle, la voix pleine de désespoir. Il change pour se racheter auprès d’une entité qu’il n’a jamais vue !