Effie tremblait de peur, blottie contre le flanc de Cluaran, cherchant désespérément un réconfort face au chaos qui régnait. Le rugissement du feu se mêlait aux cris des animaux paniqués, et au battement frénétique de son propre cœur. Elle avait fermé les yeux, espérant que tout cela n'était qu'un cauchemar dont elle se réveillerait.
Les oreilles en arrière, Cluaran se redressa sur ses jambes.
La petite s'accrocha à sa crinière, essayant de rationaliser la situation en palpant quelque chose de familier. Les flammes dansantes au loin l'hypnotisaient autant qu'elles la terrorisaient.
Il se déplaça légèrement, invitant Effie à suivre son mouvement et grimper sur son dos. Mais elle n'en fit rien ; restant parfaitement paralysée. Il lâcha une plainte qui lui fit ouvrir les yeux, essuyant machinalement les larmes séchées qui avaient coulé sur ses joues.
Sentant la légère pression de ses mains sur ses épaules lorsqu'il tourna sur lui-même, Cluaran utilisa sa substance naturelle pour les maintenir en place.
Elle sentit la texture collante sous ses doigts, mais plutôt que de s’en effrayer, elle se laissa faire. Elle voulut prendre une bouffée d'inspiration, mais celle-ci resta bloquée dans sa gorge et elle toussa.
Cluaran se redressa doucement, prenant garde à ne pas secouer Effie trop brutalement. Une fois sûr qu’elle était bien accrochée, il se mit à avancer vers les flammes. Elle s'agita enfin. Mais il teint bon et renforça sa prise.
- Effie écoute m... suis-le... voix, éloigne-toi des bottes de foin et suis ma voix ! Effie se laissait entraîner par Cluaran, ses jambes flageolantes peinant à suivre le mouvement.
- Docteur... C'est le Doc... Cluaran. La chaleur écrasante, combinée à l’air épais de la fumée, commençait à avoir raison d’elle. Elle se remit à tousser violemment. Perdant l'équilibre, elle bascula en avant, ses jambes se dérobant complètement. Ses mains collées l’empêchèrent de chuter lourdement, mais elle se retrouva suspendue, accrochée aux épaules de Cluaran.
Sans hésiter, le poulain s’accroupit et plia ses membres pour se rapprocher du sol. D’un mouvement calculé, il passa son encolure sous les bras d’Effie. Utilisant la viscosité naturelle de sa peau, le poulain fit glisser doucement Effie le long de son cou et releva lentement son corps pour ajuster sa posture jusqu'à ce qu'elle soit complètement soutenue par son dos.
Effie, à moitié consciente, sentit la force tranquille du poulain sous elle, son corps se moulant contre le sien.
Cluaran avança alors prudemment, ses sabots s’enfonçaient dans le sol brûlant. Mais il ne ralentit pas. Sa progression était méthodique, chaque pas étant placé avec soin afin d'éviter les obstacles enflammés qui jonchaient le sol de la grange.
Effie, désormais incapable de bouger d'elle-même, fut portée tel un sac sur une mule. L’air était saturé de chaleur et de cendres, mais le poulain semblait imperturbable, se faufilant comme un serpent. Prenant garde à ce que la robe de l'enfant ne touche les flammes.
Lorsqu’ils atteignirent l’extérieur, Cluaran ralentit, évaluant rapidement l'environnement. Avec une précaution infinie, il inclina son corps pour laisser glisser Effie au sol, libérant doucement ses mains ; la relâchant progressivement pour lui permettre de descendre doucement. La petite fille, à peine consciente, se retrouva allongée sur un tapis de feuilles fraîchement tombées, ses paupières lourdes, mais les poumons respirant enfin de l’air pur.
Elle sentait le monde tourner autour d’elle, mais la présence rassurante de Cluaran ; qui lui poussait délicatement la tête afin qu'elle reste éveillée ; la maintenait ancrée dans une réalité qui n’était plus un tourbillon de chaleur et de lumière.
Exténué, Cluaran respirait lourdement, ses flancs se soulevant et s'abaissant avec effort. Son pelage luisait faiblement sous la lueur des flammes qui dévoraient la grange derrière lui. Mais malgré la fatigue, quelque chose le poussait à rester alerte.
Le père d'Effie se tenait droit.
Face à lui.
Une fourche à la main.
***
La chaleur intense se dissipa alors que l'air frais frappait son visage, elle sentit qu'on la portait hors de la grange. La voix familière, mais lointaine, murmura à ses oreilles alors qu'elle se laissait une nouvelle fois glisser dans l'obscurité.
- Elle va bien, ne vous en faites pas. Reposez-vous, Docteur. Respirez. Vous avez besoin de reprendre des forces. Vous devez rester avec nous.
Dans une semi-conscience, elle sentit sa propre main glisser, mais elle fut rattrapée et portée à ses cœurs. Quelqu'un la soutenait alors qu'une autre prenait sa place.
- Docteur c'est moi, Yaz, vous m'entendez ? Effie va bien. Docteur, vous êtes avec moi ?
- Y...yaz.
- Continuez de garder la constance.
- Tu es... tu...
C'est toi ma... constance, Yaz.
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Doctor who - Un dernier voyage
Fanfiction"Tout va bien Yaz. Un dernier voyage ? Où va-t-on ? À quel parfum la glace ?" Le Docteur, mortellement blessée, sait que le moment est venu. Malgré la régénération proche ; elle promet à Yaz un dernier voyage. Ce qui devait être une simple mission p...