chapitre 13

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Un museau humide touchant la joue de l'adolescente, la tira d'un sommeil agité. Elle sursauta et se releva d'un bond. Alayne mit un certain temps à s'habituer au noir, et cligna des yeux afin de voir Hienna debout à côté d'elle. La jument désigna l'entrée d'un geste de la tête. Quand elle voulu vérifier si les deux nains dormaient, elle constata qu'ils n'étaient plus là. Surprise, elle se releva et s'habitua doucement à la pénombre.

- Ou sont ils ? Demanda-t-elle.

- Écoute. Répondit la jument.

Les yeux d'Alayne se remplirent de larmes quand elle entendit à nouveau la voix de son amie. Sans réfléchir, elle s'approcha de l'animal dorée, et enroula ses bras autour de son encolure.

- Tu m'a manquée... Chuchota-t-elle, la voix remplie d'émotions.

Hienna se raidit pendant une seconde mais très vite, elle se relâcha et rendit l'étreinte, sans répondre. Un silence s'installa, et la jeune fille comprit aussitôt ce que voulait dire la jument avec écoute. Des bruits retentirent à l'extérieur. Des voix s'élevèrent, des bruits de lames fendant l'air, un hurlement de douleur.

Instantanément, elle recula et se dirigea vers l'entrée. Méfiante, Hienna la suivit, prête à intervenir à la moindre menace. Mais quand elle vit, elle resta bouche bée. Les deux nains étaient ligotés à un arbre. Un homme se tenait devant eux, une épée contre la gorge d'un des deux bonhommes.

- Ou sont-elles ? Menaça-t-il, rapprochant la lame de la nuque du nain.

Tandis que Chell regarda l'homme avec dégout sans se soucier de l'épée contre sa gorge, Boshet pointa un doigt tremblant vers Alayne. La tête de leur agresseur pivota vers eux, et la jeune fille vit deux yeux se remplir de soulagement. Il abaissa sa capuche, et la rejoignit pour la serrer dans ses bras.

- Par la crinière d'Aslan, tu n'as rien... Murmura-t-il.

- Caspian... Je peux plus respirer ...

Il la lâcha, et sourit en regardant la jument derrière elle.

- Vous êtes toutes les deux saines et sauves.

Hienna s'approcha, et baissa la tête en guise de remerciement. Alayne ne put s'empêcher de voir l'air abattu qu'elle avait, et ça lui brisa le cœur. Le temps qu'elles avaient passer, captives avait affecter la jument plus qu'elle ne pensait. Ne sachant pas quoi faire d'autre, elle posa sa main sur son encolure, sentant son poil doré, doux sous sa paume.

Caspian se détourna, et regarda les deux nains avec colère. Son épée appuya contre la gorge de Chell, mais il ne l'a coupa pas.

- Pour qui travaillez vous ? Demanda-t-il fermement.

Chell cracha à ses pieds, le degout sur son visage bien clair.

- Ce n'est pas à vous que je le dirais, Telmarin. Il appuya sur le dernier mot avec dégoût.

Caspian fronça les sourcils, visiblement pas content. Ce ne fût pas la réponse qu'il attendait. Mais une autre épée se posa sur la nuque Dr Boshet. Celui-ci déglutit et équarcilla les yeux. Quand l'adolescente releva les yeux, elle croisa brièvement le regard d'Edmund avant qu'il se concentre sur le prisonnier. C'était brève, mais la colère bouillonnait dans les prunelles sombre du roi.

- Répond à la question. Pour qui travaillez-vous ?

Il exerca de la pression avec la lame, juste assez pour qu'un filet de sang s'échappe de la gorge. Ce ne fut pas beaucoup, mais Boshet se mit à pleurnicher, secouant la tête.

- Pitié, me faites pas de mal... Plaida-t-il.

Edmund n'y preta aucune attention et enfonca la lame un peu plus. Un cri déchira l'air, et Alayne recula contre le flanc réconfortant de Hienna.

- La... la sorcière blanche !

Chell lui lança un regard meurtrier, mais Boshet ne le vit pas. Il pleurnicha, suppliant qu'on l'épargne. L'épée sabaissa finalement de son cou. Tremblotant, le nain soupira de soulagement. Le chock s'installa sur les autres. La réalisation s'installa lourdement sur leurs épaules. Caspian ressera sa prise sur son épée, et un silence s'installa. Edmund recula d'un pas, son regard fixé sur le nain.

- Non... Murmura-t-il.

- Si ! Et elle est plus forte que jamais ! Intervient Chell.

Le regard de la jeune fille passa de Caspian à Edmund. Ce dernier sembla en conflit avec lui-même, alors que Caspian fut plus calme. Il porta deux doigts à sa bouche et siffla. Aussitôt plusieurs narnians sortirent des buissons, les encerclant.

- Emmenez les. Ordonna-t-il, désignant les deux prisonniers.

Tous hocherent la tête, et détacherent les nains. Avec un soupir, le roi passa sa main sur son visage. Celle qu'ils croyaient tous morte, était bien la sorcière blanche. Le premier à revenir à lui fut Edmund. Marchant jusqu'à sa monture, il se hissa dessus.

- Rentrons. On en parlera après. Dit-il.

Caspian soupira, inquiet mais finit par hocher la tête. Appelant son destrier, il mit son pied dans l'étrier et s'assit sur la selle. Alayne tourna la tête vers Hienna, le cœur lourd. Ses blessures risqueraient de se rouvrir, et elle ne semblait pas présente mentalement. Le hongre alezan s'approcha et renifla la jument. Elle tourna les oreilles vers lui, et hennit doucement. Edmund la regarda avec un air confus avant de porter son regard sur l'adolescente.

- Elle va bien ?

Ne sachant pas trop quoi dire, elle regarda la jument avant de secouer discrètement la tête. Il sembla réfléchir un instant avant de déscendre de son hongre.

- Monte.

Il désigna son cheval de la tête, et elle secoua hâtivement la tête.

- Je sais marcher. Protesta-t-elle.

Caspian s'approcha, du haut de son hongre et les fixa avec un sourire au coin des lèvres.

- On discute pas un ordre du roi. Remarqua-t-il.

Alayne ouvrit la bouche pour répliquer mais rien ne sortit. Fussilant les deux hommes, elle se hissa sur l'alezan.

Fixant un point devant elle, elle se força d'ignorer son corps contre son dos. Malgré son état, Hienna lui fit une tête qui ressembla méchamment à un sourire narquois. Pestant intérieurement, la jeune fille regarda les rênes dans ses mains. La sensation, même qu'elle soit ressemblante, n'est pas la même que quand elle était sur Hienna. De plus, se cheval ci n'avait pas la faculter de parler. En galère avec les rênes, elle grimaca et tira dans tout les sens, ce qui ne plut pas trop au cheval. Il s'arrêta, et baissa la tête pour se libérer de son contact.

- Tu tires trop. Intervient la voix d'Edmund derrière elle.

Elle eut l'impression que sa voix était plus rauque que d'habitude, mais elle ne s'y attarda pas trop. Sans comprendre elle tourna la tête vers lui. Il eut un sourire au coin, et plongea son regard brun dans ses yeux bleus.

- Comme ça.

Ses mains se refermerent gentiment sur les siennes, et elle reporta son attention sur le devant de la selle. Son cœur s'emballa quand il se pencha vers elle, et elle sentit son souffle chaud sur sa nuque. N'osant plus bouger, l'adolescente regarda ses mains guider les siennes. Son torse était tout contre son dos. A chaque respiration qu'il prenait, son torse sabaissait contre elle, et son souffle effleura sa nuque.

Très vite, le hongre se relaxa, arrêta de tirer vers le bas. Écartant sa main droite, il fit tourner l'alezan, suivant la trajectoire de Caspian avant de reposer leur main sur la selle. Trop vite, il la lâcha et se redressa. Une vague de déception l'envahit quand son souffle quitta sa nuque mais elle ne dit rien.

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