chapitre 16

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L'après-midi qui suivit, ce fut de nouveau un mélange d'adrénaline et de sueur. Cette fois-ci, ses mouvements furent moins hesitants. A chaque fois qu'elle s'arrêtait, elle voyait ses yeux verts, et se sourire mauvais. Un frisson la parcouru à nouveau. La vision d'Edmund blessé lui revint en tête, à chaque fois que celui-ci esquivait ses attaques.

Alayne n'avait aucune idée de comment, mais elle eut l'impression de progresser. A un moment, avec un mouvement rapide elle parvint à le désarmer. Essoufflée, elle posa sa lame contre son bras, haletante.

- Je penses avoir gagner. Arriva-t-elle a souffler.

A sa grande surprise il haussa un sourcil, un sourire narquois au coin des lèvres. La jeune fille sursauta au contact de sa main qui se refermait délicatement autour de son poignet. Têtue, elle refusa pour autant de bouger. Sa propre main se ressera autour de l'épée qu'elle lui avait prit. Mais il ne fit rien. A la place, il la tira vers lui.

Ses yeux s'équarcillent lorsqu'elle titibua, pour se retrouver contre lui. Il ne bougea pas, se contentant de garder sa main sur son poignet. Tout son corps se tendit quand elle put sentir son odeur forestière. Son torse se souleva à un rythme régulier contre sa poitrine dans sa blouse. Son autre main vint doucement effleurer sa joue. Sans faire le moindre mouvement, elle se décida à lever la tête vers lui. Ses yeux bruns la fixèrent avec une douceur inhabituelle. Son pouce traça sa mâchoire, avant de glisser sur sa lèvre inférieure, ses yeux suivant les mouvements qu'il fit.

Ce simple geste suffit à ce qu'une chaleur inconnu se propage dans le ventre de l'adolescente. Le regard du brun fut maintenant sur ses lèvres, qu'il touchait avec son pouce. Elle eut l'impression de voir une hésitation dans ses prunelles brunes. Ses lèvres s'entrouvrèrent, et il se pencha vers elle. Son cœur se mit à accélérer quand elle le vit se rapprocher, mais avant qu'il puisse briser la distance, un hennisement les ramena au moment présent.

- C'est comme ça que vous vous entraînez ? Se moqua Hienna.

Flûte. Elle avait complètement oublier sa prescence. Edmund se raidit également, et recula immédiatement. Avant qu'elle comprenne, quelque chose de froid lui toucha la nuque. Tournant la tête, elle vit qu'il avait récupérer son épée. Il a du profiter du moment d'inattention.

- Ne baise jamais ta garde, princesse. Murmura-t-il.

De la frustration mêlé à de la honte montèrent en elle. Ce n'était qu'une simple distraction. Rien de plus. Pourtant, sur le moment il lui avait semblé qu'il comptait vraiment l'embrasser. Mais peut-être que Ça faisait partie du jeu.

Dorénavant, elle serra toujours montée. Elle répliqua sèchement, essayant désespérément de ne pas montrer sa déception.

Il eut un regard surpris, ne comprenant sans doute pas sa réaction. Ses lèvres se pincerent et il lança un regard a la jument. Elle profita de cette opportunité pour tourner les talons, plus blessée qu'elle ne voudrait l'admettre.

Allongée sur le dos de Hienna, elle leve le regard vers le ciel étoilé.

- J'y ai vraiment cru. Finit-elle par avouer à voix basse.

Hienna souffla, baissant la tête pour attraper un morceau de buisson qu'elle mâcha tout en marchant.

- Si je serrais pas intervenu, ça aurait dérapé, crois-moi. Répondit la jument.

Sans y croire, elle ricana amerement. C'était simplement une distraction. Elle laissa Hienna se balader, sans un mot. Mais soudainement, la jument s'arrêta. Surprise, elle se sentit glisser de son dos pour atterir sur le sol. Se relevant, elle se figea également en voyant ce que Hienna voyait.

La mort. C'est ce qui était devant elles. La forêt, n'était plus. Les arbres, mort, sans feuille étaient immobiles. Alayne se tendit en repensant a son rêve de l'autre nuit. Le doute s'installa en elle. Et si ce n'était pas qu'un simple rêve ? Les paroles d'Aslan lui revienrent en tête.

"Il faut que vous acceptiez ce qui se passe entre vous."

De quoi parlait-il ? Hésitante, elle vint poser sa main sur l'arbre le plus proche. L'écorce était vide. Les yeux pleins de regrets elle leva la tête vers les branches, exposées sans leur feuilles.

- Ils... Ils sont mort. Murmura-t-elle.

- Regarde.

Suivant le mouvement de tête de la jument vers les racines, elle le vit. La couleur noire se propageait lentement.

- Il faut agir. Continua-t-elle, posant son naseau contre le bois froid.

Bien que la jeune fille hocha la tête, elle n'en fut pas moins perdue. Aslan avait été clair. Le destin de se monde reposait sur ses épaules. Comme si elles prenaient conscience de se poid, ses épaules s'affaisèrent.

Sur le retour, elle marcha à côté de la jument. Toutes les deux furent silencieuse. Le mal se propageait. Alayne se demanda si Nyx y était pour quelque chose, ou si elle n'était qu'un personnage de son rêve.

Le campement devint visible, les flammes du feu trahissant sa position. Une silhouette se dressa devant eux, faisant son sang battre dans ses veines.

Mais elle se relâcha quand elle vit le minotaure. Il était toujours imposant, mais l'adolescente s'habitua a sa présence.

- Vous voilà. Dit-il, secartant pour la laisser passer.

Hienna entre eux, elle passa après l'avoir salué d'un hochement de tête et se dirigea vers la tente qu'elle partagea avec Lucy. Les garçons dormirent dans celle à côté, et elle dut se forcer à ne pas passer sa tête. Hors de question qu'elle pardonne aussi vite. Se détournant de la tente voisine, elle caressa le chanfrein doré de la jument avant de poser un baiser sur son naseau.

- Soit prudente. Souffla-t-elle.

Si elle était seule en arrivant, enfermée dans sa souffrance, elle a apprit une chose. S'ouvrir, peut soulager cette souffrance. Bien qu'elle ne s'est pas ouverte au nouvelles personnes qui l'entoure, le faite d'être entourée l'aida. Une boule de culpabilité se forma dans sa gorge à l'idée qu'elle gardait autant de secrets. Et elle redouta le moment où ils se verront révélés. Car tout secret, aussi enfuit soit-il, revient à la surface à un moment donné.

Hienna hocha la tête et lui donna un coup de tête affectueux avant de trottiner plus loin. Mais alors qu'elle ouvrit la tente, un mouvement attira son attention. Quelqu'un se faufilla en dehors du camp. Les flammes, dans l'envie de partager l'identité de la figure, l'illuminèrent.

Son souffle se bloqua quand elle vit l'identité du fugueur. Maximus.

Ma ForceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant