Pas sans toi

Chapitre 18

Après avoir claqué la porte de l'appartement, Lenie était partie, et se trouvait dans les rues de Paris. Elle était en larmes, ne réalisant toujours pas les mots qu'Helena lui avait balancés. Après des minutes à longer les trottoirs de la ville, elle décidait de prendre le métro, pour prendre la route qui l'emmènerait vers la personne chez qui elle avait envie de voir. Dans le métro, elle allait s'installer sur l'un des sièges, redressant la capuche de sa veste sous son manteau sur sa tête et la posait contre la vitre. Elle voyait le paysage de la capitale du métro de la ligne 6 défilé devant ses yeux et tout lui paraissait si paisible tout à coup. Arrivée à destination, elle descendait et sortait de la station. Elle prenait ensuite une rue pour se diriger en bas de chez son amie. La brune appelait Marie-Maud sur son téléphone. Elle ne voulait pas embêter Djebril et Candice qui avaient déjà fait énormément ces dernières années pour elle. Le répondeur sonnait et une voix douce se faisait enfin entendre à l'autre bout du fil :

-Allô Lenie? Tout va bien?

Lenie prenait une profonde inspiration, essayant de ne pas pleurer.

- MM... Est-ce que je peux venir chez toi...?

À l'autre bout du téléphone, la jeune femme fut surprise par la demande de son amie. Elle comprit subitement qu'il s'était passé quelque chose entre Helena et elle.

-Bien sûr que tu peux. Dis moi quand tu arrives.

-À vrai dire, je suis déjà en bas de chez toi...

-J'arrive, je descends.

La jeune femme raccrochait et Lenie attendait dehors, devant la porte. Quelques instants plus tard, Marie-Maud arrivait et ouvrait la porte de l'immeuble.

-Ma Lenie... disait-elle en voyant qu'elle commençait à pleurer. Viens, entre.

Elle prenait la main de la benjamine et la faisait entrer dans l'immeuble. Elles se dirigeaient vers l'ascenseur et montèrent jusqu'au troisième étage. Puis, elles arrivaient devant chez la jeune femme et Lenie entrait dans l'appartement après que Marie-Maud lui laissait le passage en premier. La jeune fille enlevait ses chaussures et attendait que son amie aille dans le salon pour la suivre. Ce qu'elle fit.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé? Demandait Marie-Maud en faisant signe à son amie de venir s'assoir près d'elle.

Lenie eut le cœur serré en repensant à la scène qui s'était déroulée plus tôt.

-Helena m'a dit des choses blessantes... très blessantes... commençait à expliquer la jeune fille. Pierre était à la maison et m'aidait à préparer le déjeuner. Il était allé voir si elle allait bien car elle était toute seule dans le salon. Je suis revenue ensuite avec le repas. Puis, au moment de passer à table, elle avait eu des vertiges et j'ai accouru vers elle pour l'aider. Et...

Lenie s'arrêtait un instant pour ne pas verser de larmes. Les images des événements qu'elle était entrain de raconter défilaient dans sa tête et cela la rendait de plus en plus mal. Marie-Maud posait alors une main sur sa jambe pour la rassurer et lui faire comprendre qu'elle était là. Lenie prit une grande inspiration et continuait son explication :

-Je l'ai retenu mais elle a vite enlevé son bras qui était tenu par une de mes mains et m'a parlé très sèchement. À table, c'était pire. Plus je parlais, plus elle était agacée... Et là, elle m'a dit des choses horribles que je pensais ne jamais entendre sortir de sa bouche... Elle m'a dit que je l'énervais, que je l'envahissais...

Lenie ne put contenir ses larmes et les laissait couler. Marie-Maud se rapprochait et la prit dans ses bras, lui caressant l'arrière de la tête. Elle ne disait rien et laissait son amie extérioriser toutes ses émotions. La benjamine s'écartait ensuite d'elle et essuyait ses larmes du revers de la manche de sa veste.