Chapitre 11

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Lenie reprenait peu à peu ses esprits et sa respiration, se redressant doucement et elle se retournait. Ses yeux, qui reflétaient une lueur de joie quelques instant plus tôt, virent en une lueur d'effroi face à la scène qui se déroulait devant elle. La voiture s'était arrêtée nette et le corps d'Helena gisait au sol, ne bougeant plus, totalement inconsciente. Du sang coulait sur le visage de la jeune blonde ainsi que près de son corps. Le conducteur descendit de la voiture et s'approchait de la jeune blonde. Lenie n'arrivait plus à bouger. Le monde venait de s'écrouler autour d'elle en l'espace d'une fraction de secondes.

-Helena...?

Sa voix tremblait et des larmes commençaient à couler sur ses joues sans qu'elle ne puisse contrôler quoi que ce soit. Voyant que sa petite-amie ne répondait pas à son appel, elle trouvait, dans un regain d'énergie, la force de se relever et de s'approcher de son corps inerte.

-Helena... je t'en prie, réponds moi! Disait-elle en posant ses mains sur les épaules de la jeune femme et la secouait doucement. 

Helena ne répondait pas aux appels de Lenie, qui la secouait de plus en plus fort, et les larmes de la brune lui tombaient sur son visage, couvert de sang qui coulaient du haut de son crâne.
Le conducteur était toujours présent près des deux femmes et les passants s'étaient arrêtés pour voir ce qu'il se passait. Une femme s'était approchée et avait appelé les secours ainsi que la police.

Lenie, complètement secouée, ne cessait d'essayer d'avoir ne serait-ce qu'une petite réaction d'Helena. Mais il en était impossible. Puis, elle réalisait que le conducteur de la voiture était toujours là. Elle se relevait d'un coup et lui fit face, un regard noir comme elle n'en a jamais eu.

-Qu'avez-vous fait espèce de salaud?!

Lenie allait se jeter sur lui pour le frapper mais une femme la retint.

-Mademoiselle, calmez-vous s'il-vous-plaît. Les secours vont arriver d'une minute à l'autre. La police aussi. Ils vont s'occuper de tout.

Lenie essayait de se débattre du mieux qu'elle pouvait mais la femme la serrait si fort qu'elle se résignait de continuer. Puis, les sirènes retentissaient et le SAMU se garait près du lieu de l'accident. Deux hommes, ainsi qu'une femme descendirent du véhicule et se dirigèrent vers eux avec un brancard et des matériaux d'hôpitaux.
Ils examinèrent Helena afin de s'assurer que son pouls battait toujours et Lenie sentit une vague de soulagement quand l'un des médecins lui faisait un signe positif de la tête. La femme s'approchait de Lenie pour prendre toutes les informations nécessaires sur les événements ainsi que sur Helena. Plus loin, la police était également arrivée et arrêtèrent l'homme responsable de l'accident. La médecin urgentiste s'éloignait ensuite pour faire un rapport à la police.

-Mademoiselle, nous allons emmener votre amie d'urgence à l'hôpital le plus proche d'ici. Elle a besoin de soin très rapidement.

Le corps de Lenie se raidit et des larmes recommençaient à perler sur ses joues.

-Va-t-elle s'en sortir? Demandait-t-elle tremblotante.

-Je ne peux vous l'affirmer.

Le monsieur commençait à se diriger vers le véhicule du SAMU avec le brancard où Helena était allongée et branchée, mais Lenie lui attrapait le bras.

-Puis-je vous accompagner? J'ai besoin d'être auprès d'elle... s'il-vous-plaît...

-Montez avec nous.

Lenie se dirigeait à son tour et montait dans le véhicule, auprès d'Helena. Elle lui attrapait sa main et la serrait fort dans la sienne.

-Je suis là mon amour, je ne t'abandonne pas. Sois forte, je t'en prie...

Lenie avait murmuré ses mots et portait la main de sa petite amie près de ses lèvres et y déposait un tendre baiser.

Arrivés à l'hôpital, les portes du véhicule s'ouvrirent précipitamment et les médecins faisaient descendre le brancard. Lenie les suivit à son tour.

-Quels sont les informations, Docteur Richard?

-Helena Bailly, 26 ans, victime d'un accident de voiture, piéton. Fracture du crâne et perforation de l'abdomen. Pouls en dessous de soixante. Il faut vite l'emmener au bloc opératoire et l'opérer sur le champs. Sinon, on risque de la perdre.

À l'entente des analyses du médecin, le cœur de Lenie s'accélérait et elle crût faire un malaise sur place. Elle voyait Helena entrer au bloc et une infirmière arrivait près de la brune pour l'aider à s'installer sur une des chaises du couloir. Elle lui apportait ensuite un verre d'eau de la fontaine se trouvant juste à côté d'elle.

-Tenez mademoiselle, buvez de l'eau.

Lenie prit le verre que lui tendait la jeune femme et bu d'une traite. Elle essayait de reprendre un souffle régulier mais c'était compliqué car elle ne cessait de pleurer.

-Votre amie va s'en sortir, j'en suis sûre. Elle est forte. Elle sait que vous êtes près d'elle.

L'infirmière posait une main sur l'épaule de Lenie et demandait :

-Voulez-vous que j'appelle sa famille?

Lenie relevait la tête et répondit :

-Non, ne vous inquiétez pas. Je vais le faire.

La jeune femme restait encore quelques instants et partie. Mais avant de s'éloigner encore plus, elle rajoutait :

-Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas. Nous sommes là.

Et elle s'en allait. Lenie poussait un soupir et prit sa tête dans ses mains. Elle lâchait toutes les larmes qu'elle contenait et pleurait durant des minutes à n'en plus finir. Elle ne réalisait toujours pas tous les événements qui venaient de se produire. Cet après-midi encore, elle était avec Helena, chez elles, dans leur appartement, à parler de ce qu'elles avaient envie de faire ce soir. Elles avaient mangé ensemble, elle l'avait écouté parler de ses différents projets futurs, de sa tournée, de son excitation à partir faire les routes de France, de Belgique et de Suisse. Helena lui avait même proposé de partir avec elle, lui avait promis qu'elles iraient en voyage ensemble et la voilà à l'hôpital, entre la vie et la mort. Le monde de Lenie avait viré au cauchemar en l'espace de quelques secondes. Soudain, le respiration de Lenie se fit de plus en plus forte et sentie qu'elle était tout à coup essoufflée. Son rythme cardiaque s'accélérait et avait l'impression qu'elle allait s'évanouir. Elle sentait des douleurs thoraciques et commençait à trembler. Lenie faisait tout pour se concentrer sur sa respiration. Elle était en pleine crise d'angoisse et la seule qui réussissait à la calmer dans ce moment qui lui paraissait une éternité était Helena. Elle essayait de se rappeler de ses mots qui l'aidait à l'apaiser. Puis, quelques minutes plus tard, Lenie respirait à un rythme plus régulier.

-Helena... Avait-elle chuchoté.

La brune sortit ensuite son téléphone et composait le numéro de Candice. Elle avait besoin d'elle dans ce moment cauchemardesque. Elle savait qu'en l'appelant, elle préviendrait immédiatement Djebril, Pierre et Marie-Maud.
Le répondeur du téléphone sonnait et Lenie entendait enfin la voix de la jeune femme.

-Lenie? Pourquoi m'appelles-tu à cette heure si tardive? Vous avez eu une dispute avec Helena?

-Candice... Helena... elle...

Candice entendait tout à coup Lenie pleurer à chaude larmes.

-Lenie, calme toi, s'il-te-plaît... respire... dis moi ce qu'il ne va pas? Qu'est-ce qu'il s'est passé?

-Helena... je ne sais pas si elle va survivre... je suis à l'hôpital... elle s'est faite renverser par une voiture... tout est de ma faute...

À l'entente des explications de Lenie, Candice crue qu'un coup de tonnerre s'abattait sur elle. Elle essayait de rester le plus calme possible. Pour son amie.

-Écoute, donne-moi l'adresse de l'hôpital. Je préviens les autres. Nous arrivons vite.

-Merci ma Candice... Merci d'avoir toujours été là...

-Je serai toujours là.

Et elles raccrochèrent. Lenie crût attendre des heures tellement le temps lui paraissait interminable.

Pas sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant