Chapitre 15

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Deux jours s'était écoulés depuis l'accident. Lenie n'avait pas quitté une seule fois l'hôpital et était restée auprès du chevet de sa petite-amie. Les parents de cette dernière étaient arrivés hier, au petit matin et étaient effondrés. Ils avaient pris une chambre d'hôtel non loin de l'hôpital et restaient toute la journée auprès de leur fille avant de rentrer pour se reposer. Brigitte avait insisté pour que Lenie rentre se reposer mais celle-ci préférait rester dormir dans la petite chambre près de la blonde, sur le petit fauteuil sur lequel elle était assise du matin au soir. Leurs amis étaient venus lui rendre visite plusieurs fois dans la même journée, et cela aidait beaucoup Lenie à tenir le coup et ne pas s'effondrer une nouvelle fois.

Le coucher du soleil venait taper la fenêtre de la chambre et le rose éclairait le ciel. La jeune brune s'était levée pour l'admirer et elle se tournait vers Helena en lui disant :

-Regarde mon amour, le coucher de soleil d'aujourd'hui est resplendissant. Je suis sûre que tu serais émerveillée en le voyant.

Lenie avait laissé échapper un petit sourire, mais elle réalisait subitement que la belge ne répondrait jamais à ce qu'elle venait de dire. Le seul bruit qu'elle pouvait entendre était le respirateur qui l'aidait à respirer, relié au tuyau dans sa gorge et celui de l'électrocardiogramme mesurant les battements de son cœur.
La benjamine avait toujours cette peur qu'il se déclenche d'une minute à l'autre.

Elle regardait le coucher du soleil une dernière fois puis lui tournait le dos pour retourner s'asseoir sur le fauteuil face à Helena.

-J'aimerais tant que tu te réveilles, murmurait Lenie en caressant le dos de la main de sa bien aimée. Tu me manques tellement. La vie n'a plus aucun sens sans toi. Tout paraît si vide et fade...

La porte s'ouvrait soudainement et Lenie vit Brigitte ainsi que son mari.

-Ma petite Lenie, tu devrais rentrer te reposer. Tu en as besoin. Cela fait deux jours que tu es ici. Nous allons prendre le relai. Disait la mère d'Helena en venant prendre la jeune fille dans ses bras.

-Mais Brigitte je... commençait Lenie mais elle fut coupée par cette dernière.

-Il n'y a pas de mais qui tienne. Candice t'attend à l'entrée.

Lenie n'avait plus le choix. Elle poussait un soupir et se rapprochait d'Helena pour venir lui caresser la joue.

-Je reviens vite, je te le promets.

Et elle quittait la chambre, jetant un dernier coup d'œil à sa petite-amie. Elle souriait aux parents d'Helena et s'en allait en refermant la porte derrière elle. Elle marchait dans le couloir du service de réanimation et franchissait la porte de sortie. Candice l'attendait et lui faisait signe au loin. Lenie arrivait près d'elle et la prenait dans ses bras.

-Tu viens chez moi ce soir, et ne discute pas, je te vois venir.

Lenie fut surprise mais ne pouvait s'empêcher de sourire face a la spontanéité de son amie. Elle sortaient toutes les deux de l'hôpital et elles se dirigeaient vers la voiture de la jeune métisse. Lenie s'installait côté passager, mît sa ceinture et Candice démarrait le moteur. Au début, le trajet était assez calme et la benjamine avait le regard fixé sur le paysage de la ville de Paris qui défilait devant ses yeux. Candice lui lançait des petits coups d'œil de temps en temps, voulant s'assurer de comment se sentait son amie. Le trajet continuait ainsi, dans le silence et elles arrivaient devant l'immeuble où elle habitait. Lenie descendait de la voiture et allait jusqu'à la porte d'entrée, attendant Candice. Puis, elles montaient jusqu'à l'appartement et la plus âgée ouvrait la porte, laissant la brune franchir le seuil la première.

Pas sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant