Pas sans toi

Chapitre 5

Lenie s'était levée brusquement, faisant face à Helena qui ne bougeait pas d'un pouce.

-Qu'est-ce que tu fais chez moi?! Avait demandé la brune d'un ton surpris et brusque.

Helena, ne s'attendant pas à ce que Lenie se réveille maintenant, poussa un soupir et se leva, la faisant face.

-Lenie... on doit parler.

Elle s'avançait d'un pas mais la brune reculait, essayant d'éviter tout contact avec Helena. Elle lui tournait le dos et croisait ses bras, s'approchant de la fenêtre du salon et constatait qu'il faisait déjà nuit. Helena, se trouvant toujours au même endroit, cherchait ses mots. Elle ne comptait pas partir de l'appartement sans avoir eu de réponses.

-Pourquoi es-tu partie? Demanda la blonde d'une voix assez calme. Pourquoi as-tu fui encore une fois?

Lenie, toujours le dos tourné face à la fenêtre, ne répondit pas. Les secondes passèrent et aucune des deux ne prononcèrent le moindre mot. Seul le bruit des voitures se firent entendre dans la pénombre de la nuit qui s'était installée dans Paris. Helena, voyant que la benjamine ne réagissait pas, continua :

-Lenie...

La blonde marquait une pause. Elle essayait de trouver les bons mots qui permettraient d'avouer tout ce qu'elle avait pu ressentir lorsqu'elles étaient loin l'une de l'autre.

-Je n'aime pas être loin de toi... Je déteste l'idée de ne pas être près de toi, de rire avec toi, d'avoir des discussions jusque tard le soir avec toi...

En prononçant ces mots, Helena commençait à s'approcher de Lenie mais cette dernière l'arrêta net en disant :

-Et avec Pierre, tout va bien?

Lenie tournait son visage en direction de la blonde. Pour la première fois depuis de longues minutes, elle plongeait son regard dans les yeux bleus océan qui lui faisaient toujours tant d'effets. Elle voyait dans le regard de la jeune fille, se tenant debout face à elle, une incompréhension totale.

-De quoi parles-tu?

-Pierre est ton petit ami non? Tout va bien entre lui et toi?

Helena secouait sa tête de droite à gauche, essayant de recouvrir ses esprits face à ce que Lenie lui demandait.

-Mais Lenie... Il ne se passe rien entre lui et moi et il ne s'est jamais rien passé. Pierre est simplement mon meilleur ami, il est comme un frère pour moi. Je sais que durant ces trois ans, les gens n'arrêtent pas de nous prêter une relation, mais nous n'arrêtons pas de nier.

Helena s'approchait de Lenie et, une fois qu'elle fut assez proche d'elle, posait sa main sur sa joue.

-Je t'assure qu'il n'y a rien entre lui et moi. J'ai toujours eu quelqu'un en tête et il le sait.

Le cœur de Lenie fit un bond dans sa poitrine à l'entente des dernières paroles d'Helena. Elle se ressaisit un instant et enlevait la main de la blonde et s'éloignait à nouveau d'elle.

-Tu devrais t'en aller à présent.

-Non.

Lenie se retournait de nouveau et voyait le regard d'Helena changer, plein d'assurance.

-Je ne partirai pas Lenie. Même si c'est ce que tu souhaites, je ne m'en irai pas.

-Helena... s'il-te-plaît...

Lenie sentait les larmes monter mais se retenait de les laisser couler.

-Pourquoi veux-tu autant être loin de moi? Pourquoi veux-tu tant me fuir? Qu'est-ce que je t'ai fait? Cela fait trois ans que j'essaye de comprendre, d'avoir des réponses. Ton comportement a changé du tout au tout depuis la fin de la tournée. Je n'ai eu plus aucune nouvelles de toi, seulement par le biais de Djebril et Candice. Tous les jours je leur parle de toi. Tous les jours je n'ai cessé de penser à toi.

Lenie recevait les paroles d'Helena en pleine face, sans s'y attendre. Cette dernière avait haussé le ton et déballait tout ce qu'elle avait sur le cœur. La brune ne savait plus quoi faire, à part écouter tout ce qu'elle avait à lui dire.

-Je suis désolée si je t'ai fait quelque chose que je n'aurais dû. Je suis désolée si tu as souffert à cause de moi, ce qui expliquerait ton éloignement. Mais tu sais quoi? S'il y a bien une chose pour laquelle je ne suis pas désolée c'est d'être tombée amoureuse de toi, avoua Helena sans vraiment y avoir réfléchit, sous le coup de l'énervement et de l'émotion.

Les larmes coulaient sur ses joues qui devenaient chaudes. Lenie, quant à elle, restait figée d'un coup. La blonde venait de lui avouer ses sentiments. Elle en avait rêvé, depuis des années et le moment était arrivé. Pourtant, elle ne bougeait plus.

-Je t'aime Lenie... Je t'aime.

Helena prononçait ses trois mots dans un souffle en s'avançant d'un pas assuré et rapide en direction de Lenie et lui attrapait le visage pour sceller leurs lèvres dans un baiser doux et passionné. La brune s'écartait un instant et plongeait son regard dans celui d'Helena. Elle réalisait peu à peu ce qui était entrain de se passer et se jetait sur la blonde pour poser ses lèvres de nouveau. Elle se laissait emporter dans ce baiser qui lui semblait irréel. Pourtant, tout ceci était vrai.

Elle passait ses bras autour du cou d'Helena et approfondissait le baiser. Elle ne voulait pas que ce moment s'arrête. Tout devenait plus chaud et passionnel et les deux jeunes femmes se laissaient emporter par cette fougue. Helena poussait Lenie contre le mur qui se trouvait derrière elle et descendit vers le creux de son cou pour l'embrasser. La brune poussait quelques soupirs de plaisir et échangeait les rôles. Cette fois-ci, ce fut la jeune belge qui se retrouvait plaquée, dos au mur, et vint l'embrasser de nouveau, tout en descendant vers son cou.

Helena et Lenie rattrapaient le temps perdu dans ce moment qui leur semblait comme un rêve éveillé. Tous les sentiments étaient présents et refaisaient surface. Helena faisait reculer Lenie un instant et la regardait avec tendresse comme la brune ne l'avait jamais vu. Elle lui sourit et lui caressa le visage, se rapprochant d'elle pour l'embrasser encore une fois. Helena voulait graver cet instant à jamais, car elle se disait que, ce qu'elles s'apprêtaient sûrement à faire, Lenie le regretterait sûrement le lendemain et l'abandonnerai à nouveau. Lenie séparait leurs lèvres et plongea son regard dans celui d'Helena.

-Tes yeux me font toujours le même effet.
Lui avait-elle dit dans un murmur.

Helena souriait en sachant qu'elle avait ce don de faire craquer la brune rien qu'avec ses yeux.

-Tu es toujours aussi belle tu sais? Rajoutait Lenie entre deux baisers.

Helena sentait son cœur chavirer à ce moment là. Elle n'avait jamais eu confiance en elle à cause de son corps qui ne lui plaisait pas car il ne rentrait pas dans les critères standard de la société.

-Et j'aime ton corps.

La blonde avait l'impression qu'elle lisait à travers elle. Elle était toujours dos au mur, Lenie collée à elle. Leur respiration était haletante et leur regard exprimait tout l'amour qu'elles ressentaient l'une pour l'autre, mais aussi tous les regrets. Lenie prit la main d'Helena dans la sienne et l'emmenait dans la chambre. Elle s'assied sur son lit, tenant la main de la blonde et croisait son regard bleu océan avec, pour seule lumière, celle de la nuit qui éclairait la pièce. Helena s'asseyait sur Lenie, passait ses bras autour de son cou et elles s'embrassèrent de nouveau, se laissant aller dans une passion encore plus forte que la précédente. Lenie passait ses bras dans le dos d'Helena pour ensuite se retrouver sous sa veste et sous son t-shirt. Helena décidait de les enlever et se retrouvait avec son haut de sous-vêtements.

C'était la première fois qu'elle se dévoilait ainsi devant Lenie, et c'était aussi la première fois qu'elle se sentit à l'aise avec elle-même. La jeune brune admirait son corps et se dit que c'était le plus beau corps qu'elle n'avait jamais vu. Elle enlevait aussi son haut et, au fur et à mesure du temps qui passait, elles se retrouvèrent nues, faisant l'amour pour la première fois, comme si c'était une nécessité et la dernière fois de leur vie. Lenie se trouvait sur Helena et s'approchait de son oreille pour lui chuchoter les trois mots qu'elle rêvait d'enfin de lui dire :

-Je t'aime.