Chapitre 13

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Lenie ouvrait petit à petit les yeux et une lumière forte l'aveuglait. Un monsieur lui ouvrait les paupières et passait une petite lampe torche pour l'examiner.

-Mademoiselle, ne vous inquiétez pas. Tout va bien. Disait une voix masculine très calmement. Essayez de vous redresser.

Lenie exécutait ce que l'homme lui demandait de faire et les souvenirs des événements récents lui remontaient peu à peu. Elle se trouvait dans une chambre d'hôpital, non loin de là où elle se trouvait peu de temps avant. Elle remarquait alors que le monsieur qui se dressait face à elle était un aide soignant.

-Suivez mon doigt.

Il plaçait son index face à Lenie et le bougeait doucement de droite à gauche en faisant en sorte à ce que la brune suive le mouvement. Il s'arrêtait et demandait ensuite :

-Vous souvenez-vous de ce qu'il vous ait arrivé?

-J'étais dans le couloir, non loin du bloc opératoire, avec mes amis. J'étais entrain de boire mon café quand soudain, j'ai senti des vertiges et des maux de tête. Mon nez a commencé à saigner. Puis, le trou noir total. Et me voilà ici...

L'aide soignant l'écoutait attentivement et lui répondit :

-Vous avez eu un contre-choc de votre chute. Je suis au courant de ce qu'il s'est passé pour votre amie. Je suis désolé.

Lenie baissait la tête en repensant à Helena et le monsieur continuait :

-Quand vous êtes tombée sur la tête, vous avez eu un léger traumatisme crânien. Et puis, avec tous les événements récents, ceci n'a pas aidé. Reposez-vous un peu, vous en avez besoin. Je vais prévenir vos amis.

L'aide soignant commençait à partir quand Lenie l'interpella :

-Avez-vous des nouvelles d'Helena...?

Elle demandait cela avec de la peur dans la voix. Elle était effrayée à l'idée d'avoir sûrement loupé une information pendant qu'elle était inconsciente. Le monsieur se retournait vers elle alors qu'il allait franchir le seuil de la porte de la chambre.

-Je suis navrée mais non.

Lenie sentait qu'il était désolé et il sortait de la chambre. Elle se rallongeait dans son lit, sentant qu'elle avait besoin de repos. Mais il en était impossible. Son cœur battait très vite. Plus le temps avançait, plus elle avait peur de la mauvaise nouvelle qui pouvait arriver d'un moment à l'autre. Elle secouait subitement la tête, essayant de chasser cette idée de son esprit. Helena lui manquait. Elle avait besoin d'être auprès d'elle. Elle avait besoin à ce qu'elle la rassure, lui dire que tout irait bien, et surtout, qu'elle allait bien. Toutefois, les images de l'accident refaisaient surface. Elle posait ses mains sur son visage et commençait à gesticuler ses jambes sur son lit et à pousser un cri. Un cri de désespoir.

-Lenie, tout va bien, nous sommes là.

Djebril était arrivé le premier dans la chambre et avait accouru auprès de Lenie, lui attrapant ses bras pour la calmer.

-Je n'en peux plus Djebril... je n'en peux plus! Je la veux près de moi!

Lenie avait dit cela dans un cri qui appelait à l'aide et qui s'essoufflait au fur et à mesure des mots prononcés. Il l'a pris dans ses bras et essayait de la calmer en la berçant. Pierre, Marie-Maud et Candice étaient arrivés à l'instant et avait compris que Lenie commençait à perdre patience.

-Nous sommes là. Avait rassuré Pierre.

Candice s'était assise au bord du lit et caressait le bras de la brune en signe d'affection et pour la rassurer.

-Comment te sens-tu? Demandait Marie-Maud qui se trouvait au bout du lit.

Lenie se retirait des bras de Djebril et se redressait.

-J'irai mieux quand nous aurons des nouvelles d'Helena...

Un silence s'était alors installé dans la pièce. Tous les quatre faisaient leur possible pour que Lenie soit un peu plus calme dans l'attente du retour du médecin qui s'occupait de la jeune belge depuis près de trois heures. Mais plus les heures avançaient, plus Lenie perdait patience.

-Mademoiselle Vacher?

Une femme se trouvait à l'entrée de la chambre et tous les cinq se tournaient en même temps en direction de l'infirmière.
Lenie se levait brusquement du lit et, d'un pas rapide, la rejoignait. Le médecin qui se trouvait sur le lieu de l'accident était dans le couloir, attendant la jeune brune. Le cœur de Lenie s'accélérait et elle sentit une vague de froid parcourir tout son corps. Pierre, Candice, Djebril et Marie-Maud avait suivi la benjamine mais étaient restés un peu à l'écart.

-Nous avons pu l'opérer. Une minute de plus et nous la perdions...

Le cœur de Lenie explosait dans sa poitrine. Helena allait s'en sortir. Elle se rendait compte à quel point la vie ne tenait qu'à un fil et que ce soir, elle avait eu une chance inouïe. Les mots du médecin résonnaient dans sa tête et elle essayait de se concentrer sur la suite.

-Nous l'avons opéré au crâne et à l'abdomen. Comme vous avez pu l'entendre en arrivant ici, elle a eu une fracture du crâne dû au choc de la voiture, mais aussi une perforation de l'abdomen. Ce sont des opérations très lourdes qui peuvent laisser des séquelles comme la perte d'équilibre, une difficulté de coordination des membres, des troubles de la vision...

Le médecin fit une pause et regardait Lenie droit dans les yeux. Elle sentait que quelque chose de grave allait être annoncée. Elle fermait les yeux une demi-seconde, espérant que ce ne soit qu'une mauvaise impression.

-Nous espérons fortement qu'elle n'ait rien de tout ça si elle se réveille.

Lenie crût tomber de la plus haute tour du monde. Elle restait figée. Il était impossible pour elle de bouger n'importe quel membre de son corps. Le monde s'acharnait sur elle et elle ne pouvait rien faire pour lutter contre tout ça. Helena ne s'était pas réveillée et elle ne savait pas quand elle allait le faire.

-Je suis désolée mademoiselle. Votre amie est tombée dans le coma.

Pas sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant