Lenie était toujours assise sur la chaise dans le couloir, non loin des portes du bloc opératoire. Ses jambes ne cessaient de trembler. Elle avait l'impression d'être ici depuis des jours, attendant le médecin pour avoir des nouvelles d'Helena, savoir si elle s'en était sortie et si tout irait bien.
Quelques minutes plus tôt, elle avait téléphoné aux parents de la belge. Ils étaient effondrés et avaient prévenu qu'ils arriveraient le plus vite possible.Lenie avait décidé de sortir son téléphone et ses yeux étaient fixés sur la photo de son fond d'écran. Les larmes se remirent à couler et elle les essuyait avec le revers de sa manche. C'était une photo d'elle et Helena qu'elles avaient prise toutes les deux quelques jours après s'être remise ensemble. On pouvait apercevoir le sourire radieux de la blonde, ainsi que celui de Lenie. Elles étaient si heureuses de s'être enfin retrouvées et de pouvoir vivre leurs rêves à deux. Ensuite, elle déverrouillait son portable et décidait de se connecter un peu sur ses réseaux sociaux. Lenie constatait qu'elle avait reçu des milliers et des milliers de messages. Sur le coup, elle ne comprenait pas pour quelle raison, puis, elle réalisait. La nouvelle de l'accident s'était répandue très rapidement puisque des gens autour du lieu avaient filmés. Ils avaient reconnu Helena et les comptes d'informations avaient relayés l'information. Lenie se trouvaient également sur les vidéos et les photos. Les fans avaient bombardées les réseaux avec des messages de soutien et d'amour envers Helena, mais aussi envers Lenie. En voyant son visage partout, elle se laissait aller de nouveau et pleurait.
Soudain, une voix qu'elle ne connaissait que trop bien résonnait dans le couloir. Elle essuyait ses larmes à l'aide de la manche de son pull et tournait la tête. Candice arrivait tout à coup en courant, suivit de Djebril, Pierre et Marie-Maud. La jeune femme sautait dans les bras de la benjamine et la serrait fort dans ses bras. Lenie s'effondrait de nouveau, ne s'arrêtant plus.
-Nous sommes là maintenant, murmurait Candice à son oreille en lui caressant les cheveux.
Lenie s'écartait de la jeune femme et prit les autres dans ses bras.
-Merci... merci d'être venus les amis.
Lenie les regardait un par un et ses amis lui souriaient tout en ayant un regard triste. Eux aussi étaient très inquiets de la situation et essayaient de tout faire pour le cacher, afin de ne pas plus inquiéter la brune qu'elle ne l'était déjà.
-Comment cela est arrivé...?
Pierre avait brisé le silence en posant cette question. Les autres lui jetaient un regard pour lui faire comprendre que ce n'était pas le moment, mais Lenie avait posé ses yeux bruns sur lui et s'était assise à sa place. Elle prit son visage entre ses mains puis quelques mots sortirent de sa bouche :
-Tout est de ma faute...
Lenie avait relevé les yeux sur eux, mais c'était un regard vide et anéanti à la fois qui se reflétait. Candice s'était avancée près de la jeune fille et posait une main sur son épaule.
-Si je n'avais pas traversé sur le passage sans l'attendre, tout cela ne serait jamais arrivé... Elle...
Sa voix commençait à trembler et une de ses jambes également, signe d'anxiété soudaine.
-Elle a voulu empêché la voiture de me renverser mais ce fut elle... C'est moi qui devrait être au bloc à sa place... Ou qui aurait dû mourir...
Les quatre amis ne trouvaient pas les mots tout de suite pour rassurer Lenie. Ils l'écoutaient pleurer. Ses pleurs qui résonnaient comme une mélodie de désespoir. Puis, après quelques instants, Pierre vint s'agenouiller devant la jeune brune et prit ses mains dans les siennes.
-Regarde moi...
Sa voix était si douce que Lenie s'arrêtait de pleurer, laissant ses larmes couler le long de ses joues jusque sur son pantalon.
-En aucun cas ce qui est arrivé est de ta faute tu m'entends? Helena ne te laisserait jamais dire ça. Le seul fautif est le conducteur qui roulait excessivement trop vite et tu le sais au fond de toi. Tu n'es en rien responsable.
Il détachait une de ses mains pour venir poser le bout de ses doigts près des yeux de Lenie et essuyait ce qu'il restait de larmes.
-Il faut que tu restes forte pour elle. Nous sommes là pour te tenir afin que tu ne tombes pas. Pierre se tournait vers les autres pour avoir un signe de leur part et ils hochèrent tous les trois la tête. Elle va s'en sortir, je te le promets. Nous te le promettons.
Lenie le prenait d'un coup dans ses bras et le serrait fort, comme si sa vie en dépendait.
Depuis qu'Helena et elle s'étaient mises ensemble et l'avaient annoncé à leurs amis, Pierre fût le premier heureux. La brune et lui avaient beaucoup discuté et rattrapé le temps perdu. Il était devenu comme le grand-frère qu'elle n'avait jamais eu.Le temps passait et toujours aucune nouvelle. Lenie était là, à attendre, depuis près de deux heures. Djebril, Pierre, ainsi que Candice, avaient décidé d'aller chercher des cafés car ils savaient qu'ils allaient devoir attendre encore longtemps. Quant à Marie-Maud, elle était restée auprès de Lenie. Le silence s'était installée entre les deux jeunes femmes. Aucune des deux ne prononçaient le moindre mot, mais cela suffisait à comprendre qu'elles étaient toutes deux dans l'inquiétude et l'incertitude de ce qu'il se passait derrière les grandes portes lourdes et automatiques du bloc.
Marie-Maud se tournait vers Lenie qui fixait le mur du couloir, perdue dans ses pensées. La jeune femme vint poser une main sur sa cuisse, et la brune se tournait vers elle.
-Helena est une femme forte, elle va s'en sortir, je le sais, essayait de rassurer Marie-Maud.
Lenie regardait son amie et elle apercevait un petit sourire se dessiner sur ses lèvres. Elle savait que Marie-Maud était aussi inquiète qu'elle mais essayait de faire bonne figurine devant elle.
-Je me souviendrais toujours de la fois où Helena m'a avoué qu'elle était tombée amoureuse de toi, commençait à narrer la jeune femme aux cheveux noirs de jais dans un voix qui prenait un ton nostalgique, ravivant des souvenirs heureux. Elle ne me l'a pas dit directement que c'était de toi dont elle me parlait, mais je l'avais compris. À vrai dire, je le savais déjà. Même un aveugle pouvait le voir.
Elle laissait échapper un petit rire et elle fut rejointe par Lenie.
-Elle avait un sourire jusqu'aux oreilles quand elle me disait tout ce qu'elle aimait chez toi, reprit Marie-Maud, et j'étais contente de la voir ainsi. Je sais que ça n'a pas été de tout repos entre vous par la suite, mais aujourd'hui, vous avez une relation si belle et solide. Alors je tenais vraiment à te remercier de la rendre aussi heureuse qu'elle ne l'est aujourd'hui.
Marie-Maud caressait la joue de Lenie qui était touchée par les mots de la jeune femme. Toutes deux s'étaient beaucoup rapprochées durant cette année et Lenie était contente de l'avoir retrouvée.
Les trois autres amis revenaient avec les cafés et Djebril en tendit un à Lenie qui se levait ensuite pour lui laisser la place.
-Oh non Lenie, reste assise, vraiment, fit Djebril.
-Non, j'ai besoin de me dégourdir les jambes. Cela fait près de deux heures que je suis assise.
Lenie prenait une gorgée de son café et d'un coup, le petit verre en carton tombait de ses mains.
-Lenie ça va? Tu es toute pâle, demandait Pierre avec une voix paniquée.
Tous trois se tenaient face à Lenie qui mît sa main devant eux pour leur faire comprendre que tout allait bien. Pourtant, la benjamine était prise tout à coup de vertiges et posait sa main sur son front.
-Lenie... ton nez... tu saignes...
Candice avait dit cela avec une inquiétude dans la voix et la brune avait passé ses doigts sur son nez et vit du sang dessus.
Des maux de tête faisaient leur apparition et le sol lui semblait bouger. Elle s'écartait un peu plus d'eux et essayait de se tenir au mur du couloir. Elle vit une goutte de sang tomber à même sur le carrelage de l'hôpital et elle tombait, inerte sur le sol.

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Pas sans toi
Narrativa generaleTrois ans s'étaient écoulés depuis la fin de l'aventure Star Academy. Lenie et Helena ne s'étaient pas revues et avaient pris toutes deux des chemins différents. La vie réserve toujours des surprises.