NINETEEN

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M.Djigo est encore revenu chez nous pour me supplier de venir continuer le projet de publicité que j'avais commencé avec eux. Il avait l'art de convaincre ou peut-être c'était moi qui voulais y retourner. Dans tous les cas, c'était comme prêcher un convaincu car je m'étais déjà décidé à terminer ce que j'avais commencé. C'était mes idées pas celles d'Amina et je ne lui donnerai jamais cette joie de s'en approprier, me disais-je.

Il était tellement posé, courtois et gentil.
C'était la première fois que je m'attardai un peu sur son visage, mais qu'il était beau ! Il avait de gros yeux, de longs cils et des sourcils bien fournis.

Il lui arrivait au cours de son monologue de faire des blagues vraiment rigolo puis explosait de rire ce qui creusait ses joues et laisser apparaître ses belles fossettes.
Je m'étais surprise à admirer le beau visage de M.Djigo quand tout à coup Tata Aïda entra en trombe dans le salon suivie de Jamila.

- Salam aleycoum Aladji bi nodeff

- Waleycoum Salam Sokhna ci magui fi rek Alhamdoulilah ( Je vais bien Alhamdoulilah) Dit-il un peu gêné.

- Danio nieuwone pour ballou silèn akeu(On voulait vous présenter nos excuses) ce qui s'était passé l'autre jour ne reflète en aucun cas mon comportement ni celui de ma fille qui est d'ailleurs toujours traumatisée. On ne connaît pas les disputes. Lança-t-elle tandis que Jamila écarquillait les yeux en me regardant.

Je restai silencieuse tout le long du monologue et me contentait d'observer.
Je ne lui donnerai en aucun cas ce qu'elle veut : la dispute ! Je le jurai au fond de moi.

Après la calomnieuse, place à l'entre-metteuse...

Elle commença les présentations avec M.Djigo et Jamila le tout sous mon champ de vision et demanda même après son contact. M.Djigo me regardait fixement pour peut-être me demander la permission mais je ne daignai le regarder. Il finit alors par le lui donner.
À la fin de leur discussion, Tata Aida me Lança un " Niouguilèn di bayi ngen agualei" machiavélique.

Un silence pesant se sentait dans la pièce, je ne parlais pas, M.Djigo non plus.

- Madame Diallo je vais m'en aller. Dit-il en brisant le silence. Il se leva puis arpenta le chemin de la porte de sortie et je le suivai de justesse sans piper mot jusqu'à sa voiture.
Devant sa voiture, il s'arrêta puis fit volte-face et recommença à me regarder fixement, ce qui commençait à vraiment me gêner.

- Bon bah à un de ces quatre ! Finit-il par laisser entendre.

- In cha Allah. Je répliquai simplement puis tournai les talons.

Il se plaça aussitôt face à moi puis recommença à me regarder.

- Qu'y a-t-il M.Djigo ? Demandai-je en sursautant.

- Tu ne parles pas ? Demanda-t-il d'un ton qui se voulait doux, toujours le regard fixé sur moi

- Que voulez-vous entendre M.Djigo ?

- Je sais que vous n'êtes pas comme ça, c'est elle qui avait déclenché la dispute l'autre jour. Et je sais très bien ce qu'elle veut faire mais je ne lui en donnerai jamais l'occasion. C'est vous que j'aime vous et vous seulement depuis le premier jour que je vous ai rencontré à l'entreprise et je sais aussi que ce jour-là Amina Ba vous a volé votre idée, je vous ai vu sursauter et écarquiller vos beaux yeux. Ah que vous étiez belle ! Dit-il d'un ton songeur. Vous êtes un mystère Aïchatou, un délicieux énigme que je prends plaisir à résoudre tous les jours. Depuis ce jour vous pouvez plus sortir de ma tête. Je ne sais pas si il y'a quelque chose entre vous et Mùstapha mais je sais que vous vous connaissez bien avant votre arrivée dans l'entreprise, car oui je vous ai vu vous regarder, vous baisser puis recommencer mais je n'abandonnerai pas. Sachez que depuis ce jour je scrute chacun de vos faits et gestes, vous me rendez complètement paranoïaque Aïchatou. Lâche-t-il d'un trait, les yeux toujours concentrés sur ma personne.

-...

- Vous ne dites rien Mme.Diallo

- A demain...a lundi... in cha Allah balbutiai-je tout en marchant nonchalamment vers la porte.

Que venait-il de se passer ? Me Demandai-je confuse

Je courai dans ma chambre m'enfermer puis sanglotai. A vrai dire j'étais très susceptible depuis le décès de ma grand-mère, un simple "Aïchatou t'es belle " pouvait me faire pleurer et là on venait de me faire une déclaration digne d'un film netflix.
M.Djigo ? Cela me faisait bizarre. Il n'avait rien laissé paraître depuis tout ce temps ou peut-être étais-je la conne qui ne comprenais absolument rien.

Je dormais jusqu'au crépuscule puis sortis pour boire du café. J'avais un mal de tête atroce. En allant à la cuisine j'entendis malgré moi une discussion entre Tata Aida et Jamila.

- Tu feras tout ce que je te dis tu m'entends ?

- Maman, c'est mon ami, ma sœur. Tu t'entends parler ?

- Je m'en fous ! Disait-elle puis j'entendis une gifle retentissante 

Je partis vite me cacher quand je vis le poignet s'aviser.

Tata Aida guetta les environs puis s'en alla suivi de justesse par sa fille.

Pauvre Jamila...

Je ne sais pas ce que voulait Tata Aida mais j'avais peur pour moi et ma sœur.

J'étais en train de siroter mon délicieux café jusqu'à ce petit monstre de Zakaria
vînt me déranger.

- Ay way coco menthe namnala ( Tu m'avais manqué ma chérie)

- Bizarrement tu me manques aussi. Disais-je d'un ton choquée.

- Avoues que tu m'aime bien ma chérie. Avec ce clin d'œil de charo qui me fit rigoler.

Ainsi commença une très longue discussion. Il avait ce don de me faire sentir mieux même dans le chagrin.

- Mais Aïchatou, c'est qui le gars qui était là aujourd'hui ? Mon rival ? Le regard inquisiteur

- Tu fatigues Zakaria...Disais-je en soufflant

- Tu ne m'as pas répondu chérie.

- Zakaria ta tête. Répliquai-je en quittant la cuisine.

Il se mit à me courser en montant les escaliers.

Quel gamin !

Je ratai une marche et manquai de tomber quand il m'attrapa et tout d'un coup m'attira vers lui. On se regardait, nos respirations saccadées et nos visages étaient très proches, trop proches à mon goût. Il rapprochait son visage petit à petit quand je lui poussai violemment, aussi violemment qu'il tomba des escaliers.

Qu'ai-je fait!

Tata Aïda qui était en bas des escaliers poussa un cri des plus stridents.

- JEH ASTOU RAY NA ZAKARIA ( JEH ASTOU A TUÉ ZAKARIA)
Alertant ainsi toute la maison

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 28 ⏰

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Romance fortuite Où les histoires vivent. Découvrez maintenant