SEVENTEEN

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La matinée c'est passé tellement vite qu'on ne l'a même pas remarqué.
Maman et papa étaient eux arrivés juste avant la prière de dhor.

- Salam aleycoum gane nieuwna nelen ko bismillah. Articula quelqu'un qui venait d'entrer dans la pièce.

De bijoux ostentatoires à l'habillement fantaisiste il m'étais impossible de confondre Tata Aïda. Cette silhouette bien mise en évidence facilitait encore plus la tâche.

Tata Aïda était la femme du cadet de la famille Diallo, notre défunt oncle Malick, père de Jamila et l'homonyme de mon frère Malick

- Oumpagne Aïda dimbali niou rek dagno nek thi nakar.( Tata s'il te plaît epargne-nous de ce petit numéro de bizutage, grand-mère est morte! )

-Ah dom ya seytane ki dem sam goro la gueuno ma nek thi nakar.( Ta grand-mère, c'est ma belle-mère donc sache que tu n'es pas plus triste que moi gamine.)

- Setsi yalla ioe tamit oumpagne itakoulah! meusso beug sama mame( craint Dieu tante! Tu n'as jamais aimé Grand-mère.)

Elle s'arrêta un moment sûrement choquée par cette vérité pimentée mais vrai. Comme le dit le célèbre adage sénégalais "deug kani la beut boko touf mou tokhoniou " la vérité est aussi piquante que le piment dans les yeux ".

- Jeh Astou sama dom djou yarou dji no def(Jeh Astou, ma polie fille, comment vas-tu ? Répliqua-t-elle en faisant fi de cette piquante vérité.

- Je vais bien alhamdulilah. Répondis-je à peine d'une voix fébrile.

- Ki dei dei na ba parei dioyii doyna( Grand-mère n'est plus et ce n'est pas tes pleurs qui vont la ramener) Dit-elle d'un ton qui se voulait doux.

Je ne daignai même pas répondre, j'avais plutôt recouvert mes cheveux d'un foulard puis me couchai.

- Salam aleycoum fit quelqu'un devant la porte.

- waleycoum salam répondit Aïda, aksi lën(entrez donc! ).

Wa ta Aïda mi ken waxouko fouy metii dei weuh


Je ramenai rapidement la couverture sur moi puisque c'était la voix d'un homme.

-Non merci. On voulait juste présenter nos condoléances à Aïchatou dit l'un d'eux et je reconnu directement la voix d'Houssama.

Je fit volte-face puis tombai sur Mùstafa, Saliou et Houssama. Mon cœur fit un bond, ce qui devenait une habitude à chaque fois que je voyais Mùstafa. Je leurs fit un geste de la main pour leur saluer puis me re-couchai.

Mùstafa avança puis tendis une enveloppe que s'empressa Tata Aïda de récupérer.

- Siguilèn sen waleu way diakhal sakh ken douko dieul lokho ak lokho mais nak bilë enweloppe mom dafa nek en état de grossesse très avancée motakh.( A l'accoutumance, personne ne prend l'argent donné lors des funérailles avec la main mais cette somme par contre est très conséquente.) Dit-elle en souriant tout en tapotant l'enveloppe

J'étais là inactive devant cette scène, inaction causée par le choc...

Tata Aïda est-ce que ça va?!!

- On va y aller nek lën si diam dit Houssama pour se sortir de cette gênante situation.

Mariam, de nature très impulsive, voulait s'en mêler et remettre Tata Aïda à sa place mais je lui en ai empêché fermement par des regards qui en disaient beaucoup.

Je ne pouvais tout de même pas laisser se passer une quelconque altercation.
Que penseront-ils de nous ?
Peut-être qu'on est une famille cupide, affamée de sous.

Dés qu'ils aient tourné le dos et fermé la porte de la chambre je me lèvai directement du lit.

- Tata Aïda que ça soit la première et dernière fois que tu me fasses ça. Lancai-je furax

- Moh io domou Coura yi rëw negnou di ( Les enfants de Coura sont impolis dei ! )

- Ta Aïda eh mo tay yako gueun rëw io ken wakhou la deug nak eupeul nga torop( Tata Aïda, t'es plus impolie qu'elle. Il est grand temps de remettre les points sur les i parce que tu commences à vraiment dépasser les bornes ! )

- Sama yaye doyna warr ms waro wakhë ak mom ni Mariem ya rëw ! (Que t'es impolie toi! Je sais que ma mère est insupportable mais tu n'as pas à parler avec elle de cette manière !)

- Io koy wakhal ( Tu parles à qui là) Répondit Mariem en haussant le ton tout en se redressant.

Malal, alerté par les bruits fit brusquement son apparition dans la pièce, puis Oumar, puis Houssama et Mùstafa, puis...
Quelques instants plus tard la chambre était bondée.

Ce n'est pas possible ! Je vais y rester !..

Romance fortuite Où les histoires vivent. Découvrez maintenant