Romance fortuite

SIXTEEN

Le destin est un rendez-vous obligatoire. Elle n'a ni d'échappatoire, ni de report. On le subit juste de façon résignée. C'est la vie...

Aujourd'hui, grand-mère est morte, c'est si bizarre de le dire.

Si éphémère, la vie peut parfois être comparée à une vallée sombre et profonde, où l'on se sent perdu et désespéré. Chaque pas en avant semble être un effort insurmontable, et l'obscurité semble ne jamais se dissiper. C'est une lutte constante contre les épreuves et les douleurs qui nous entourent, nous laissant avec un sentiment de tristesse et de désespoir.
Je ne m'étais toujours pas remise de cette mort soudaine de cet être si cher pour moi.

L'atmosphère de ce matin du 14 janvier , se révèlait pesant, triste et insipide.

"La mort ne prévient pas" , insistait toujours papa après la prière d'ischa.
Je venais de comprendre réellement le sens profond de ces mots.

Un à un, famille, amis ou quelques proches commençaient à remplir le domicile familiale.

Quelques fois, des personnes entraient dans notre chambre pour nous présenter leurs condoléances. " Siguilèn ndigalë" appuaient-ils...

"Siguil sa waleu" ronronnai-je tout doucement.

Dans la chambre avec ma sœur et Jamila, je m'étais assise sur le lit en me recroquevillant.

La mort d'un être cher, ce chagrin est considéré comme supportable jusqu'au moment où ça vous frappe brutalement tel l'atterrissage soudaine d'une chute libre dans un trou vide,vive, atroce...seront quelques parmi les mots qui le qualifie.

Quelqu'un toqua à la porte. Sûrement des proches. Me disais-je...Quand la porte s'ouvrit sur les 2M Malal et Malick

Je ne pu m'en m'empêcher de leurs sauter dessus avant d'éclater en sanglot. Je ne pouvais plus me retenir, je le voulais mais c'était impossible.

Ils me tinrent pour me ramener au lit.

- Ina-lillahi wa ina 'alheyi raja3oun( C'est à Allah que nous appartenons et vers lui(azzawajel) nous retournerons.) Dit Malick en me serrant fort contre lui.

-On nous a dit que t'as rien avalé depuis hier... Aïcha une bonne musulmane doit être patiente et endurante et surtout être toujours en accord avec tout ce que notre Dieu exalté soit-il décide. Susurra Malal entre deux souffles.

Je levai mes paupières difficilement pour le regarder.

-Mais- Répondis-je avant qu'il m'interrompt .

- Il n'y a pas de mais qui tienne. Retorqua Malal d'un ton on ne peut plus sévère.

- Ça suffit Malal je gère. Dit Malick d'un ton un tantinet énervé.

- Je suis dehors. Rajouta Malal en sortant de la chambre.

- Tchipp man dall ki mako diépi rek(il m'énerve lui.) Lança Mariem agacée.

- Mariem eh c'est ton grand-frère. Dit Jamila.

-De quoi je me mêle ioe, sheytan. Répliqua-t-elle en sortant de la chambre à son tour.

Cette petite altercation rendu l'atmosphère plus glauque qu'elle ne l'était déjà.

- Tu sais comment est Malal, il est très direct et ne sais pas comment s'en prendre dans ce genre de situation mais il te veut que du bien.

- Je sais grand-frère. Dis-je d'une voix quasi-inaudible avant de me blottir plus fort contre lui.

Enfin un soupçon de douceur pour assaisonner l'atmosphère sinistre ambiante...