Les problèmes arrivent

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L’inspecteur prit encore quelques notes, les remercia, puis laissa le corps médical faire les derniers examens. Jordan et Gaby sortirent de l’hôpital, heureux de pouvoir enfin respirer l’air de Paris à défaut des odeurs de désinfectant.
- Tu es sûr de vouloir partir à pied, tu ne veux pas un fauteuil roulant ?
- Je vais bien, mon amour, je peux marcher. Je suis plus jeune que toi, rigola Jordan.
- Oui, mais quand même, tu as été poignarder, tu as eu une grosse opération…
- Je te rassure, tout va bien, sourit-t-il en lui posant une main sur l’épaule.
Au loin, un passant prenait une photo à l’insu du couple.
- Viens chez moi, je t’héberge le temps de ta convalescence, proposa Gaby en rentrant dans le taxi.
Jordan acquiesça, heureux que la proposition vienne de Gaby car il n’avait pas envie de rester seule chez lui après tous ces événements.
Ils arrivèrent devant la maison de Gaby, heureux de revoir la bâtisse qui lui avait manqué ces quelques jours. Gaby ouvrit la porte, Jordan lui emboîta le pas. Ils se posèrent sur le canapé, Gaby prépara quelques boissons fraîches. Ils burent quelques gorgées. Jordan posa son verre et prit un air sérieux :
- Gaby, je peux te parler de quelque chose ?
- Oui, bien sûr. Tu me fais peur, c’est grave ?
- Non, non, rassure-toi, rien de méchant. Tu sais quand tu as disparu de l’hôpital, cette nuit-là, je me suis senti tellement seul que j’ai pensé à te demander quelque chose de fou.
- Je t’écoute.
- Je me suis rendu compte qu’être seul, sans toi, loin de toi, m’était insupportable. Je sais que notre histoire n’a quelques jours mais je sens au plus profond de moi que c’est du sérieux, que nous recherchons tous les deux une relation stable et durable.
Jordan marqua une pause et prit une grande inspiration.
- Est-ce que tu accepterais que nous emménagions ensemble ?
Gaby était sous le choc de la demande. Il fit une pause dans sa tête et regarda Jordan.
- On se connaît à peine…mais nous avons déjà traversé tellement de chose ensemble, bien plus que certains couples…toutes ces épreuves n’ont fait que renforcer nos liens… honnêtement, ça me parait évident de vivre ensemble. Je t’aime, Jordan. Je veux passer le reste de ma vie avec toi.
Gaby se leva et manqua de se jeter sur Jordan. Il lui offrit un tendre baiser.
- Vas-y doucement quand même, ria Jordan.
Gaby profita de faire le tour de l’appartement à Jordan, lui montrant chaque petit recoin de leur futur cocon.
Le lendemain matin, Gaby se réveilla et, par habitude, regarda son téléphone. Plusieurs notifications de nouvelles et des messages de Manu.
- Tiens Manu m’a envoyé une quarantaine de messages.
Jordan, qui se réveilla également, prit Gaby dans ses bras.
- Qu’est-ce qu’il te veut un dimanche ?
- Je ne sais pas, ça doit être important.
Il ouvrit la conversation et lut les derniers messages.
« Gabriel, réponds à ton téléphone »
« Tu fous quoi ? »
« C’est quoi ton problème ? »
« C’est quoi cet article »
« Dis-moi que c’est faux »
« Tu sais que je pourrais te virer pour ça ! »
« Tu fais quoi avec l’ennemi ?! »
- Je ne comprends pas, il me parle d’un article.
- Attends, je vais regarder.
Jordan ouvrit à peine Google qu’une floppée d’articles apparut :
« Scandale : Jordan Bardella agressé par Stéphane Séjourné, ex-conjoint de Gabriel Attal »
« Jordan Bardella et Gabriel Attal vus en sortant de l’hôpital ensemble, quelle est leur relation ? »
« Violences conjugales : Stéphane Séjourné incriminé »
- Eh merde, lâcha Jordan.
- Alors, ça dit quoi ?
- C’est la presse, quelqu’un nous a pris en photo en sortant de l’hôpital et ils ont découvert pour Stéphane.
- Fait chier, je voulais attendre la fin des élections pour en parler à Emmanuel.
- Pareil pour Marine, je ne sais pas comment elle va réagir, ça me fait peur.
Leurs téléphones sonnèrent en même temps.
- Allô, Emmanuel ?
- Ah, la belle au bois dormant s’est enfin réveillée, ricana-t-il. Ramène-toi à Matignon, il faut qu’on parle Gabriel !
- J’arrive immédiatement.
- Bonjour, Monsieur le Secrétaire d’État.
- Bonjour, Monsieur Bardella, vous êtes convoqué séance tenante à Matignon.
- Très bien, je serai là.
Les deux garçons s’habillèrent rapidement et prirent des véhicules différents afin d’éviter tous soupçons. Ils arrivèrent à l’Hôtel de Matignon, où une foule de journalistes les attendaient, armés de micros et d’appareils photo.
- Monsieur Attal, avez-vous réellement subi toutes ces atrocités ?
- Monsieur Bardella, êtes-vous en couple avec le Premier ministre ?
- N’est-ce pas une trahison envers vos partis respectifs ?
- Allez-vous porter plainte contre Monsieur Séjourné ?
- Est-ce que vos jours à Matignon sont comptés ?
Ni Gaby, ni Jordan écoutaient les questions. Gabriel serra les points, ne voulant pas entrer dans le jeu des journalistes, tandis que Jordan essayait de se maîtriser afin de paraître impassible aux yeux de la foule.

Et si on reprenait au début Où les histoires vivent. Découvrez maintenant