pourquoi...?

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Jordan était étonné ; Marine ne lui avait jamais donné de rendez-vous aussi tôt dans une journée. « Cela doit être assez important » pensa Jordan. L’homme embrassa alors son fiancé avant de lui dire :
- Je vais devoir partir tôt demain, Marine me demande.
- D’accord, on se retrouve un peu avant l’interview ? Vers 16 heures ?
- Je serais là.
Les deux hommes s’endormirent rapidement, le poids des événements de la journée encore présent, mais l’épuisement les emportant.
Le lendemain, Jordan quitta le domicile à pas de loup, ne souhaitant pas réveiller Gaby. Le soleil était debout depuis quelques heures et baignait Paris d’une douce lumière dorée, illuminait les rues encore calmes. Il arriva peu à peu à l’adresse que Marine lui avait envoyée. Un café vieillot apparut devant lui, avec une devanture bleue et des volets à moitié cassés, évoquant une époque révolue. Jordan entra d’un pas assuré. Un homme se tenait derrière un long bar en bois nettoyant un verre d’air air nonchalant. Il leva les yeux vers Jordan, qui demanda où se trouvait la pièce privatisée.
…….
Il était 8h15 quand Gaby ouvrit les yeux. Il se retourna et vit un petit mot sur l’oreiller de Jordan.
« Passe une bonne journée mon amour. A tantôt. Je t’aime. PS : Je t’ai fait des pancakes, ils sont au frigo »
Un sourire se dessina sur le visage de Gaby alors qu’il se levait pour commencer sa journée.
……..
L’homme derrière le bar ne répondit pas mais fit signe à Jordan de le suivre. Ils passèrent une porte avant d’arriver dans un petit couloir sombre. L’endroit ne lui inspirait pas confiance, mais pour être discret, ce lieu s’y prêtait parfaitement. Il toqua et poussa la porte au fond. Il arriva dans une sorte de petit salon, Marine était assise sur un fauteuil, un café à moitié plein devant elle, qui ne semblait avoir été oublié depuis un moment. Jordan regarda Marine et s’approcha d’elle, tentant de sourire.
- Marine, vous allez bien ? Vous avez l’air livide.
Marine leva les yeux vers Jordan, et des larmes commencèrent à couler sur ses joues.
- Je suis désolée…désolée, Jordan, je n’ai pas eu le choix…désolée.
Un bruit sourd résonna dans la pièce, la porte avait été brutalement refermée. Jordan se retourna brusquement, son cœur battant à tout rompre.
- Ça faisait longtemps, Jordan, n’est-ce pas ?
Une femme ricana dans la pénombre de la pièce. On ne distinguait que le canon d’une arme qui se reflétait à la lumière, braqué vers Jordan. Sa voix était glaciale, empreinte d’une malveillance palpable.
- Tu pensais que toute cette histoire était terminée, mais tu n’es pas ma cible principale. Ne t’inquiète pas, ria-t-elle d’une voix machiavélique, comme si elle était devenue folle, un rire qui pourrait très bien être celui d’une psychopathe dans les films d’horreur.
Jordan, le souffle court, tenta de garder son calme. Ses pensées tourbillonnaient alors qu’il essayait de comprendre la situation. Marine sanglotait, incapable de lever les yeux, tandis que la femme dans la pénombre avançait lentement, son sourire sinistre visible sous la faible lumière. La tension dans la pièce était palpable, chaque seconde s’étirant interminablement.
La femme continuait de braquer son pistolet sur Jordan, poursuivant son monologue avec une vois stridente :
- Tu as cru que tu pouvais te fiancer et te marier après tout ce que tu m’as fait ? Tu m’étais destinée !
Elle s’avança davantage, émergeant de la pénombre. Jordan sentit une vague de terreur le submerger en reconnaissant son visage. Ce n’était pas celui d’une inconnue. Son cœur se serra alors qu’il réalisait l’ampleur de la menace qui pesait sur lui et Marine.
- Nolwenn, pose cette arme. On peut discuter calmement, il n’y a pas de besoin d’en arriver là. Tu ne devrais pas avoir une mort sur la conscience…
- Tais-toi ! Tu ne sais pas de quoi tu parles…
Le pistolet était à présent à quelques centimètres du crâne de Jordan. La sueur perlait sur son front alors qu’il essayait de contenir sa panique.
- Tu dis que je ne devrais pas avoir une mort sur la conscience, pourtant toi, tu en a bien une, celle de mon bébé.
Jordan grimaça tandis que Nolwenn ricanait.
- Tu ne comprends pas, je n’en doute pas… Après ton cinéma à l’hôpital… à cause de toi, je me suis retrouvée toute seule. Tu m’as abandonnée, le père de mon enfant m’a abandonnée. Je ne suis retrouvée toute seule, j’ai fait une dépression, j’ai dû accoucher en urgence avant terme et…je l’ai perdu.
Nolwenn reprit son souffle, les larmes coulant de ses yeux, mais son visage restait dur et implacable.
- Mon bébé est mort à cause de vous deux. Alors vous allez payer pour le crime que vous avez commis. Assieds-toi et tends tes mains !
L’homme s’exécuta et tendit les mains, la jeune femme attacha ses poignets et ses chevilles au siège avec des colsons serrant le plus fort possible. La douleur était intense, mais Jordan savait qu’il devait rester calme.
…..
Il était 15h30, Gaby était déjà dans les studios de la chaîne de télévision. Il avait déjà envoyé plusieurs messages à Jordan qui étaient restés sans réponse. Anne-Claire s’approcha de Gaby, l’air préoccupé.
- Excusez-moi, Monsieur Attal. Est-ce que Monsieur Bardella est en route ? Les maquilleuses auraient besoin d’un peu de temps pour pouvoir le maquiller.
- Non, il devrait déjà être arrivé, mais je suppose que sa réunion avec Marine Le Pen a prit plus de temps que prévu. Je vais lui envoyer un message.
« Chéri, tu es où ? L’interview va bientôt commencer, on va devoir annulé si tu n’arrives pas rapidement »
Les minutes passèrent et Gabriel n’avait toujours aucune réponse. Son anxiété augmentait, chaque vibration de son téléphone le faisant sursauté d’espoir, pour être suivi par une déception.
…..
Nolwenn tournait en rond dans la pièce depuis des heures, personne n’osant parler. Elle s’était emparée du téléphone de Jordan et avait allumé la vielle télévision, mettant la chaine TF1. La lumière bleue de l’écran ajoutait une ambiance encore plus sinistre à la scène. Les nouvelles défilaient, parlant de l’interview imminente de Gabriel Attal et Jordan Bardella, augmentant encore plus la tension.

Et si on reprenait au début Où les histoires vivent. Découvrez maintenant