inquiétude

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- Vous pouvez me poser toutes les questions que vous souhaitez, je n’ai rien à cacher.
Marie prit une grande inspiration, cherchant ses mots. Elle regarda son futur beau-fils droit dans les yeux.
- Très bien, tout d’abord, est ce que, sous la colère, tu deviens violant ?
Gabriel choqué, s’offusqua immédiatement.
- Maman, enfin, c’est quoi cette question ?
- Excuse-moi, mon chéri, mais il est grand et fort. Il pourrait très bien te tuer à main nues s’il le voulait. Et avec ce qui t’es déjà arrivé, je ne veux pas courir ce risque….
Jordan l’interrompit d’un ton calme et rassurant.
- Je vous assure, Madame, que jamais je ne ferais du mal à qui que ce soit, encore moins à Gaby. Je tiens profondément à lui. Je veux le protéger et l’aimer de tout mon cœur. Nous avons tous les deux vécus des moments difficiles, mais nous sommes prêts à affronter l’avenir ensemble. Si je devais devenir violant, ce ne serait que pour le défendre. Je préférerais encore mourir que de lever la main sur votre fils.
Le silence s’installa alors que Marie pesait les paroles de Jordan. Puis, lentement, elle esquissa un sourire. Jordan avait pris la main de Gaby, reprenant un peu son souffle.
- J’apprécie ton honnêteté, Jordan. Je vois que tu es sincère. Est-ce que tu veux des enfants ? C’est le rêve de Gaby d’en avoir.
- Oui, je souhaite également avoir des enfants, Madame. Je viens d’une famille déchirée. Je n’ai quasiment pas connu mon père, ma mère ne se préoccupait pas beaucoup de moi, et je suis fils unique. Alors oui, c’est aussi mon rêve d’avoir des enfants, de préférence, une fille et un garçon. Enfin ce n’est pas encore un sujet que nous avons vraiment abordé.
Les deux garçons se regardèrent tendrement et Gaby déposa un baiser sur les lèvres de Jordan.
- Je veux créer ma famille avec Gaby. Et si vous m’acceptez à vos côtés je serais très heureux de faire partie de la vôtre. J’adore vos filles et vos garçons et cela me plairait de créer de nouveaux souvenir avec vous tous.
Marie hocha la tête, satisfaite.
- Je suis contente de l’apprendre. Parlons un peu de vos fiançailles, nous n’avons pas vu de photos.
Jordan resta muet quelques secondes. Gaby prit la parole avant lui.
- Nous n’avons pas photos, parce que la situation était compliquée. Jordan a dû improviser sa demande, entre les journalistes et…
- Pardon, comment ça ? Comment lui as-tu demandé sa main ?
- Il est vrai que je n’ai pas fait une demande très grandiose. J’ai dû lui demandé sa main devant le Président de la République, dans son bureau.
- Dans le bureau du Président !! Non mais franchement.
Jordan agacé, se leva brusquement de sa chaise et haussa le ton.
- Oui, Madame, je sais que ma demande n’était pas glorieuse mais j’ai dû la faire dans la précipitation pour aider votre fils. On le menaçait de perdre son poste, c’était la seule solution…
- Quand bien même, mon fils a le droit d’avoir le meilleur.
- Vous croyez que je ne le souhaitais pas ? J’avais prévu de faire une demande magnifique, dans le calme, après les législatives. Le temps a joué contre nous…
Gabriel, en avait assez de cette situation, se leva et frappa violemment la table.
- Maman, cela ne te regarde pas. Je n’ai besoin de rien d’autre. Jordan est une personne merveilleuse, il m’a sauvé la vie, il est gentil, tu n’as pas le droit de le juger sur cela.
Un lourd silence s’installa dans la pièce. Tous regardaient avec surprise Gaby. D’habitude calme, il était rare de le voir dans un état pareil. Jordan brisa le silence.
- Je crois que je vais y aller. J’ai besoin de me retrouver seul pour repenser à tout ça. Jordan présenta ses excuses et prit son manteau. Gaby jeta un regard noir à sa mère, puis rattrapa Jordan sur le perron de la maison.
- Jordan, attend, s’il te plaît. Tu vas où ? Ils annoncent des orages violents pour ce soir. Reviens, s’il te plaît. Je suis désolé pour ma mère, elle a dépassé les bornes, elle n’est pas comme ça d’habitude.
- Je ne peux pas rester, j’ai besoin de faire le point sur cette soirée. Mais ne t’inquiète pas, je ne t’en veux pas, ce n’est pas ta faute. Je t’enverrai un message quand je serais rentré. Rentre te mettre à l’abri, tu vas attraper froid.
Gaby regarda tristement son fiancé, qui le prit dans ses bras, le serrant de toutes ses forces. Il l’embrassa puis entra dans la voiture et s’éloigna. Au loin, on pouvait voir les éclairs zébrer le ciel. La pluie commença à tomber.
Gaby rentra en larmes. Noémie s’approcha de son petit frère.
- Qu’est-ce qu’il a dit ?
- Il est parti réfléchir à ce qu’il s’est passé… Nono, imagine qu’il ne revienne pas, qu’il rompe les fiançailles. Je vais devenir quoi ? Je ne le supportais pas, je l’aime, c’est l’homme de ma vie.

Et si on reprenait au début Où les histoires vivent. Découvrez maintenant