L'attaque

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- Ouvre, putain ! Sinon, je défonce la porte !
- Je vais aller voir qui c’est, reste ici, rassura Jordan en déposant un baiser sur les lèvres de Gaby.
Jordan sortit du bain et passa une serviette autour de sa taille. Gaby n’était pas rassuré par la situation ; il arrivait à distinguer la conversation au loin.
- Laisse-moi le voir, putain ! Tu n’as aucun droit ni sur moi ni sur lui, espèce de facho. Je suis sûr que tu le forces ! Laisse-moi passer, putain !
Le ton montait au fur et à mesure de la conversation, Gaby reconnut soudainement la voix de l’homme qui avait fait irruption dans la maison. Il sortit à toute vitesse du bain et passa également une serviette autour de sa taille avant de se précipiter derrière Jordan.
- Gaby, je savais que tu serais ici, souffla Stéphane.
- Que fais-tu ici ?
- Je suis venu te chercher. Viens avec moi, répondit Stéphane d’une voix plus apaisée.
- PUTAIN, STÉPHANE, JE T’AI POSÉ UNE QUESTION ! cria Gabriel.
- Gaby, calme-toi. Pourquoi me cries-tu dessus ? Je suis venu te sauver des griffes de ce monstre. Je suis sûr qu’il te manipule.
- Mais ferme-là Stéphane. Je croyais avoir été clair avec toi. Tu n’es plus rien pour moi, tu n’as plus aucun droit moi ! L’homme que tu traites de monstre, je l’aime comme je n’ai jamais aimé personne.
- Maintenant, tu dégages de chez moi et tu laisses Gaby tranquille, c’est clair ? Si je te revois rôder dans le coin, j’appellerai la police.
Stéphane regarda Gaby avec une mine de chien battu, mais ce dernier lui rendit un regard noir. Il rebroussa chemin. Jordan ferma la porte et se tourna vers Gaby, le prenant dans ses bras.
- Ça va ?
- Oui, ce n’est rien, lâcha-t-il, la voix encore nouée d’émotion.
- Tu es sûr ? Tu ne veux pas m’en parler ?
- Oui, ne t’inquiète pas, je ne veux pas en parler, c’est trop frais et je ne suis pas encore prêt. Allons-nous coucher, la journée a été rude.
La nuit battait son plein quand soudain on entendit taper à la porte.
Ils se réveillèrent apeurés.
- Si c’est à nouveau lui, je te jure que j’appelle la police, râla Jordan. Reste ici, je vais aller voir.
- D’accord, mais fais attention.
Jordan alluma la lampe du salon et ouvrit la porte. Il tomba nez à nez avec Stéphane.
- Je vais appeler la police. Gaby n’a pas été assez clair avec toi, il ne veut plus te voir !
Stéphane dévisagea Jordan, un sourire malveillant se dessinant sur ses lèvres.
- Si j’ai très bien compris, mais si je ne peux pas l’avoir, tu ne pourras pas non plus.
Gaby n’entendit plus aucun bruit.
Il paniqua et sortit précipitamment du lit, appelant dans le couloir.
- Jordan ?
Pas de réponse.
- Jordan ?
Gaby descendit précipitamment les escaliers. Son cœur se serra à l’idée de la scène qui l’attendait.
- A l’aide…
Gaby entendit la voix faible de Jordan qui gisait là, par terre, une entaille béante au ventre, se vidant peu à peu de son sang. Horrifié par la scène, Gaby accourut auprès de son amant. Il composa le numéro des urgences.
- S’il te plaît, Jordan, reste avec moi. Tu n’as pas le droit de partir, pas comme ça.
Des larmes coulaient sur ses joues.
- Gaby… écoute-moi…je t’aime. Ça va aller…même si je ne suis plus là auprès de toi, mon esprit sera toujours là pour te protéger.
- Non, Jordan, s’il te plaît, ne dis pas ça. Tu vas t’en sortir, les secours sont en chemin.
- Gaby…si je meurs, il y a un cadeau pour toi dans mon bureau, prends-le.
Jordan perdit connaissance dans ses bras.
L’ambulance arriva peu de temps après. Ils arrivèrent à l’hôpital et l’emmenèrent rapidement au bloc opératoire. Des heures passèrent, Gabriel faisait les cents pas devant la porte des urgences, désespérant d’heure en heure des nouvelles qu’on lui annonceraient. Finalement, le chirurgien sortit du bloc et s’avança vers lui.
- Monsieur Attal ?
Gabriel hocha la tête, le regard triste.
- Écoutez, on a failli perdre votre compagnon plusieurs fois durant l’opération. Nous avons pu le réanimer, mais il a subi de fortes lésions cérébrales. Il a perdu énormément de sang et on a dû lui retirer un de ses reins car il était beaucoup trop abîmé. Les prochaines heures seront décisives, je suis désolé.
- Vous n’avez pas à vous excuser, vous avez fait tout ce que vous avez pu pour le sauver. Je suis sûr qu’il va s’en sortir.
- Votre compagnon est un homme fort, il va se battre pour s’en sortir.
- Est-ce que je peux aller le voir ?
- Bien sûr, je vous y emmène. Suivez-moi.

Et si on reprenait au début Où les histoires vivent. Découvrez maintenant