horreur en direct

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- Quel est ton but, Nolwenn ? Tu sais très bien que tu ne pourras pas rester ici indéfiniment. On va bien se rendre compte que quelque chose cloche.
Nolwenn habilla un sourire malsain, un rictus qui glaçait le sang.
- Tu parles de qui ? Lucas ? C’est mon frère. Je ne sais pas si tu es bête ou si tu as une confiance aveugle envers Marine, mais toute personne normale se serait rendu compte dès le départ que quelque chose n’allait pas.
Jordan se sentit piégé, la terreur s’emparant de lui. Pendant ce temps, dans les studios de la chaîne de télévision, l’émission allait commencer d’ici quelques minutes et Jordan navait toujours pas montré signe de vie.
- Je suis désolée Monsieur Attal, mais nous allons devoir commencer l’émission sans lui, annonça la journaliste, visiblement nerveuse.
- Je comprends, pas de soucis. Je ne sais vraiment pas ce qu’il se passe, répondit Gabriel, essayant de dissimuler son inquiétude face aux caméras
L’émission commença, Gabriel effaçant son angoisse pour se concentrer sur les échanges avec la présentatrice. Le but était de démentir certains faits.
- Nous savons que c’est un sujet que Monsieur Bardella évite de révéler au grand public. Il est assez discret sur sa vie privée. Comment est-il hors des caméras ? demanda la Anne-Claire.
- Eh bien, Jordan est quelqu’un de très doux, romantique. Il est protecteur et assez drôle. On ne va pas se mentir, mais je pense que ça plus grande qualité, c’est qu’il a toujours les bons mots pour vous rassurer. On le voit lors des débats ou lors de ses discours, mais il reste le même dans le privé. C’est un très bon orateur. De plus, avec mon passé assez lourd, je n’arrivais plus à faire confiance. Jordan à su trouver mots justes pour me rassurer, m’apaiser.
Le téléphone de Gaby vibra au même moment. On l’appelait. Il regarda discrètement et vit que c’était un appel vidéo de Jordan.
- Ah ben quand on parle du loup, c’est lui m’appelle en vidéo, dit-il avait un sourire forcé.
Gaby décrocha son téléphone, l’image étant diffusée en gros plan derrière lui. D’abord, un écran noir apparut, puis le visage de Jordan, ensanglantée, comme s’il s’était battu. On voyait le bout d’une arme sur sa tempe. Le corps entier de Gaby se crispa instantanément à la vue de cette image horrifique.
- Écoute-moi chéri. Je sais qu’en ce moment tu as peur mais ça va aller. Alors quoi qu’elle te dise, ne le fais pas…
La caméra dévia et on entendit une voix de femme hurler.
- Ce n’est pas ce que j’ai dit de dire ! Tu veux vraiment mourir, en fait.
L’image revient et on vit le visage de Nolwenn, son expression déformée par la rage.
- Écoute-moi bien Gabriel. Si tu veux revoir ton chéri en vie une dernière fois, tu as intérêt à bien suivre mes instructions à la lettre. Viens rapidement à l’adresse que je t’ai envoyée. Si j’entends ne serait-ce qu’une sirène de police, je te jure que la première balle ira directement se loger dans son crâne. Et je ne m’arrêtai pas là. Je tuerai toute ta famille, en commençant pas ton petit frère.
L’appel se coupa brusquement, laissant un silence glacial sur le plateau. Les visages étaient figés, encore sous le choc de ce qu’ils venaient de voir. Gabriel fut le premier à reprendre ses esprits. Il se leva précipitamment de sa chaise, attrapa ses affaires et courut hors du plateau. Son garde du corps, marc, l’arrêta à la sortie.
- Monsieur, vous ne pouvez pas y aller. La police s’en chargera, ou bien Marine Le Pen, vu que c’est sa nièce. Mais n’allez pas au front tout seul.
- Vous êtes stupide ou quoi ? Vous n’avez pas entendu ? Si la police s’en mêle, elle n’hésitera pas à le tuer. Marine est hors d’état de faire quoi que ce soit. On l’a vue derrière Jordan, complétement inconsciente ou morte, je ne sais pas. Peut-être qu’elle tient d’autres personnes en otage. Je ne peux pas la laisser commettre de telles atrocités. Je ne veux pas le perdre, pas encore…
Gaby s’écoula dans les bras du marc, le serrant désespérément, comme un naufragé s’accrochant à une bouée.
- Je ne peux le laisser mourir, Marc. Tu devrais me comprendre. Toi qui as perdu ta femme pendant le Covid… Je ne peux pas vivre sans lui. Il est tous ce qu’il me reste…
Quelques secondes plus tard, la police arriva dans les studios. Un officier s’approcha de Gaby, le regard sérieux.
- Bonjour, Monsieur le Premier ministre. Nous avons réussi à tracer l’appel de Monsieur Bardella. La situation est critique. Nous ne pouvons approcher de la zone car nous serons repérés à des centaines de mètre. Vous ne pouvez pas y aller comme ça, il nous faut un plan.

Et si on reprenait au début Où les histoires vivent. Découvrez maintenant