le choc

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Marine dévisagea Jordan, essayant par tous les moyens de le déstabiliser.
- Depuis quand es-tu devenu comme ça ? Il n’y a pas si longtemps, tu me parlais te ton dégout pour ces relations contre-nature.
- Je ne te permets pas de nous appeler comme ainsi. Depuis que j’ai rencontré Gabriel, j’ai découvert un homme merveilleux qui me fait sentir à ma juste valeur, bien différent des relations que j’ai eues par le passé avec des femmes. Bref, ce n’est pas le sujet, crache le morceau, Marine !
- Tu ne peux pas l’épouser à cause de Nolwenn.
- Oh, je t’en prie ! Nous en avons déjà parlé. Nolwenn et moi, c’est du passé. Ni elle ni moi ne souhaitons raviver cette relation ; nous ne nous aimons plus. Il me semble que nous avions été clairs à ce sujet avec toi.
- Je sais, et je savais aussi que je ne pouvais pas vous faire changer d’avis. Mais il y a une chose que tu ignores. Nolwenn est enceinte.
- C’est impossible, elle serait venue m’en parler. Et puis, nous avons rompu il y a 7 mois, je m’en serais rendu compte vu que nous nous croisons régulièrement.
- Elle a fait un déni de grossesse, elle est enceinte de 8 mois. Tu ne peux être que le père.
Gaby sentit le monde s’écrouler sous ses pieds. Les dernières paroles de Marine résonnaient encore et encore en lui « Avait-il réellement mis enceinte cette femme ? » Gaby lança un regard vers Jordan, toujours en colère après Marine. « Je ne peux pas me mettre de briser une famille. Je ne peux pas laisser cette femme élever un enfant toute seule. Je ne peux pas laisser Jordan m’épouser. Je le rendrais malheureux et je ne veux que son bonheur », conclut-il dans sa tête.
- Je peux te prouver que je ne suis pas le père de cet enfant. Faisons des tests de paternité et voyons les résultats. Je veux mettre fin à ces calomnies.
- Très bien, s’il faut en arriver là pour prouvez ta légitimité sur cet enfant, allons-y.
Manu et Brigitte les libérèrent silencieusement. Ils ne voulaient plus être mêlés à cette histoire et considéraient que ce n’était plus leur affaire.
Jordan ouvrit la marche, suivi de Marin et Gaby, dont les sentiments étaient toujours partagés à la suite des révélations de Le Pen. L’atmosphère était tendue et orageuse. Ils prirent soin de ne pas répondre aux journalistes restés là pour capturer le moindre fait et geste des trois rivaux. Ils s’engouffrèrent dans leurs véhicules respectifs, prenant la direction de l’hôpital le plus proche. Le trajet leur sembla interminable.
Ils arrivèrent dans l’établissement et furent accueillis par Nolwenn, se précipitant vers Jordan, en pleurant, les bras ouverts, cherchant un peu de réconfort auprès de son ex.
- Je suis désolé, mon cœur, de ne pas te l’avoir dit plus tôt, mais…
Jordan la repoussa.
- Ne m’appelle plus jamais « mon cœur », grogna-t-il. Tu n’es plus rien pour moi. Si je suis ici, c’est uniquement pour prouver que je ne suis pas le père et que cela signifiera que tu t’es tapé un autre mec alors que nous étions toujours ensemble.
Nolwenn se tue et baissa son regard. Elle croisa celui de Gabriel, resté légèrement en retrait. Elle entra dans une colère noire et s’avança d’un pas rapide vers celui qui avait volé le cœur de Jordan.
- Toi ! Comment oses-tu venir ici ? Tu n’es qu’un briseur de famille…
Elle s’apprêtait à le gifler mais Jordan lui saisit férocement le poignet.
- Nolwenn, tu dépasses les bornes ! Dois-je te rappeler que si nous avons rompu c’est uniquement à cause de toi ? Tu devrais appeler ton petit Will, je pense qu’il est en droit de savoir qu’il va bientôt être père.
Nolwenn baissa les yeux et balbutia :
- C’est impossible, nous nous sommes protégés à chaque fois.
- Ah, parce que tu ne m’as pas trompé qu’une fois avec lui ? De mieux en mieux ! Et après, tu te permets d’insulter et de vouloir gifler mon fiancé. Tu es vraiment culottée.
- Mais…
Jordan la fixa, sa colère ne désemplissant pas.
- Il n’y a pas de « mais » qui tienne ! Terminons rapidement cette mascarade. Comme tu es à 8 mois de grossesse, tu peux faire un test ADN interne. Pour ma part…
Il chercha le regard de Gaby afin de lui apporter un peu de soutien. Gaby lui fit un sourire, lui donnant un peu de force pour continuer.
- Pour ma part, quand nous étions encore ensemble, j’avais fait un test pour connaître mon taux de fertilité et les résultats étaient sans appel : j’étais stérile à 100%. Mais je veux bien refaire ce test aujourd’hui pour écarter la possibilité d’être le père de l’enfant que tu portes.
Gaby vit que Jordan était mal à l’aise de déclarer publiquement qu’il ne pourrait jamais avoir d’enfant. Il lui saisit la main et lui fit un sourire compatissant et chaleureux.
- Ça va aller, rassura Jordan, tentant de sourire.
Nolwenn s’était calmée à la déclaration de Jordan, comme si elle avait été touchée en plein cœur, comprenant sa tristesse.
- Jordan, est-ce que je peux te poser une question ? Pourquoi avoir fait ce test ?
Je visage de Jordan s’assombrit.
- À l’époque, quand nous étions ensemble, nous avions essayés d’avoir un enfant, mais nous n’y sommes pas parvenus. Je voyais que ces échecs t’épuisaient et tu perdais confiance en toi. Puis, un jour, je suis tombé sur un article sur l’azoospermie et je me suis dit que c’était peut-être moi le problème. Alors, je me suis fait tester et le jour où j’ai eu les résultats…je t’ai trouvé en train de coucher avec un autre.
Des larmes coulaient sur les joues de Jordan. Il se senti d’un coup plus léger, enfin délesté de ce secret qu’il avait enfoui depuis tous ces mois.
- Nolwenn, je crois que tu as assez fait de mal comme ça, intervint Gaby. Faisons ces tests et attendons les résultats.
Quelques heures plus tard, un infirmier se présenta, les bilans en main.
- Monsieur Bardella, vos tests diffèrent de ceux effectués l’année passée. En effet, vous êtes infertile à 80%, donc vous pourriez avoir des enfants. Cependant, l’enfant que Madame Olivier attend n’est pas le vôtre.

Et si on reprenait au début Où les histoires vivent. Découvrez maintenant