Prologue

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13 ans auparavant

J'observais les arbres qui commençaient à fleurir. Le printemps approchait et on pouvait déjà sentir les premiers rayons de soleil de l'année. J'adorais le printemps, c'était ma saison préférée. Le fait de voir les oiseaux voler dans le ciel et les papillons se poser sur les fleurs fraichement fleuries me rendait heureux. Ma maman adorait les fleurs.

J'étais dans la voiture, la tête collée à la fenêtre, étant émerveillé par le paysage. Néanmoins malgré ces beaux décors, j'avais hâte d'arriver à la maison. Je me tournais donc vers mon père et croisais son regard dans le rétroviseur. Il me sourit en me voyant. Je décidais donc de lui poser la question :

-Papa, c'est quand qu'on arrive à la maison ? murmurais-je pour la troisième fois.

-Leandro tu me l'as déjà demandé il n'y a même pas 5 minutes. Me répondit-il sur le ton de la réprimande. Je t'ai déjà dit que l'on arrivait bientôt.

Je poussais donc un soupir de mécontentement. Du haut de mes 9 ans, j'étais plutôt un enfant sage et calme. Mais aujourd'hui j'étais particulièrement excité. J'étais heureux à l'idée de revoir mon frère.

Je n'avais pas vu mon frère depuis plus de 3 jours, il avait une mission importante. Papa envoyait souvent mon frère, Milo, pour diverses missions. Il travaillait pour l'entreprise de papa.

Papa et Milo ne voulaient pas me dire en quoi consistait l'entreprise familiale. Ils disaient que j'étais trop petit et que je saurais tout à l'âge de mes 13 ans. J'avais tellement hâte d'avoir 13 ans pour pouvoir passer plus de moments avec eux et les aider. J'aimais tellement mon frère mais il était tout le temps occupé pour le travail de papa. Dès qu'il pouvait, il passait du temps avec moi.

Je sentis la voiture commencer à ralentir.

Dès qu'elle fut arrêtée complètement, j'ouvris la portière et sautais de la voiture. Je courus vers la maison et ouvris la porte à la volée. J'observais les alentours et voyais mon frère sur le canapé. Il était en train de pianoter un message sur son téléphone.

Je me dirigeais discrètement vers le canapé et décidais de lui cacher les yeux avec mes mains.

-Devine c'est qui ? le questionnais-je.

-Heuuu... fit-il mine de réfléchir un sourire aux lèvres ... c'est le père Noël ?

-Mais non, c'est moi, Leandro ! m'exclamais-je en enlevant mes mains de son visage et faisant mine d'être contrarié qu'il ne m'ait pas reconnu. Je croisais les bras en faisant semblant de bouder.

Il se retourna vers moi, un sourire moqueur aux lèvres. Il me prit par la taille et me coucha sur le canapé, commençant à me faire des chatouilles.

-ahah ! Non...ahah... arrête Milo ! rigolais-je de plus en plus fort.

J'essayais de me débattre mais je ne faisais clairement pas le poids. Heureusement, papa arriva derrière Milo et le décala pour qu'il arrête de m'embêter. Je lui tirais la langue discrètement pour pas que papa me voit.

-Milo, ça a été ta mission ? Tu n'as rencontré aucun problème ? questionna mon père en regardant Milo.

Milo acquiesça puis reporta son attention sur moi. Mon père partit dans son bureau nous laissant seuls.

-Leandro, est-ce que ça te dirait qu'on regarde un film ?

Je sautais de joie face à sa question. J'adorais regarder des films.

-OUI ! Mais à condition qu'on regarde un film de super héros.

Il hocha la tête et commença à mettre en route le film.

******

Je me réveillais par des coups toqués à la porte. J'étais toujours sur le canapé, la tête sur les genoux de mon frère. Il faisait des petits mouvements circulaires en caressant mes cheveux bruns. Je remarquais que le film était encore en route. Je me tournais une nouvelle fois vers la porte car les coups recommençaient.

Je vis mon père arriver et il me fit signe de ne faire aucun bruit.

-Leandro, monte dans ta chambre s'il te plait. Chuchota-il calmement.

-Mais je... commençais-je à dire.

-Leandro écoute papa et va dans ta chambre. Me coupa Milo, il me fit tout de même un sourire pour me rassurer.

Je constatais qu'ils n'étaient pas comme d'habitude. Ils semblaient inquiets.

Je me levais et parti en direction de ma chambre. Mais je m'arrêtais net en décidant de me cacher derrière une commode pour les écouter. La commode était assez grande pour que je ne sois pas vu.

D'où j'étais, je pouvais voir l'intégralité du salon.

Je vis papa revenir dans le salon suivit d'un homme qui m'était inconnu. L'inconnu portait une tenue entièrement noire composée d'un jean et d'un t-shirt. On pouvait voir sur son avant-bras le tatouage d'une rose noire. Il semblait stressé.

Milo, quant à lui, était encore assis sur le canapé. Je n'entendais pas bien ce qu'ils se disaient, j'étais trop éloigné pour entendre quoique ce soit.

Je voyais que leur discussion commençait à dégénérer. J'observais papa et vu qu'il semblait surpris et en colère. Mais plus leur discussion avançait plus le ton montait.

Soudain l'homme sortit une arme de son pantalon et la pointa vers Milo. Tout s'enchaina, il tira sur mon frère. Puis dirigea son pistolet vers la tête de mon père et lui tira une balle en pleine tête. Je retenais mon souffle, une main sur la bouche, m'empêchant de crier. Je laissais couler silencieusement mes larmes le long de mon visage.

L'inconnu regarda autour de lui puis parti vers la sortie.

J'attendis quelques minutes qui me paraissaient des heures. Je voulais être sûr que l'inconnu ne comptait pas revenir me tuer moi aussi.

Après que je sois sûr qu'il soit parti, je sortis de ma cachette et me dirigea vers mon père. J'avais beau l'appeler, il ne répondait pas. Mais soudainement j'entendis des gémissements de douleur derrière moi.

Je courrais vers l'endroit d'où provenait les gémissements et m'aperçut que ces plaintes étaient émises par mon frère.

-Milo ! Où as-tu mal ? Qu'est-ce que je dois faire ? pleurais-je en m'accroupissant à ses côtés.

-...Lean-dro... Bafouilla Milo une appuyant une main sur son abdomen là où était logé la balle. Ne t'en – fais pas...pour moi. Je...Je voulais que...tu saches...que...je t'ai-aime.

-Moi aussi, mais tu vas t'en sortir ? Pas vrai ? le suppliais-je.

Il reprit son souffle puis continua.

-Leandro...prends...la lett-re dans ...le bu-bureau de papa... venge...n-nous. Murmura-t-il à bout de force avant de fermer les paupières.

-Milo... tu... tu m'avais promis de toujours veiller sur moi...ouvre les yeux... s'il-te-plait...

Pendant une bonne dizaine de minutes j'essayais tant bien que mal de le réveiller mais il ne bougeait pas. Il était mort. Je décidais donc de faire ce qu'il m'avait dit. Je me dirigeais vers le bureau de papa et fouilla partout dans le but de trouver cette fameuse lettre.

J'avais beau chercher. Je ne trouvais rien, aucune trace de la lettre. Elle était introuvable, comme si elle n'avait jamais existé. Le fait de ne pas trouver cette lettre me rendait fou.

Mes yeux devinrent de plus en plus sombres, la haine commençait à envahir mon esprit.

A cet instant, je me fis une seule et unique promesse : je devais venger la mort de papa et Milo, venger mon âme d'enfant brisé. J'irais jusqu'à traverser les enfers s'il le fallait, j'irais même avec plaisir.

Souvenir voléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant