Chapitre 6 - C'est qui le maître, maintenant 🌶️ ? (Gabriel)

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La situation a changé.

    En une fraction de seconde, je vois le visage de Jordan se liquéfier, alors que ma main effleure son entrejambe, puis s'y pose carrément. Le pire, dans tout cela, c'est que je le sens durcir. Pauvre petit Jordan qui refoule ce qu'il est, ce qu'il désire, et qui se met à bander dès l'instant où il reçoit une sextape anonyme. Au fond, c'est presque trop facile. Ce qui m'effrayait encore la veille au soir devient subitement un jeu palpitant. Grisant même. Je dois dire que ses petites tactiques et coups bas m'ont excité. J'étais inquiet jusqu'à ce qu'il arrive, mais lorsqu'il a commencé à sous-entendre que j'étais une salope soumise au président, quelque chose s'est éveillé en moi.

    Appelez ça comme vous voulez : instinct primaire, besoin viscéral de me soulager, envie de jouir entre les mains d'un homme dominateur.

Peu importe. J'ai renoncé depuis longtemps à comprendre pourquoi les ordres m'excitent, et pour contrôler mes fantasmes, j'ai choisi la politique. En politique, je prends le lead, c'est moi qui maîtrise le jeu, mais quand je me retrouve face au président, il me rappelle qui est le maître. Et là, Jordan vient de faire exactement pareil qu'Emmanuel. À une exception près : il ne sait pas ce qu'il vient de déclencher. Manu le savait, lui. Quand il m'a nommé Ministre, puis Premier Ministre, c'était toujours avec une contrepartie que j'étais ravi de pouvoir lui offrir. Je suis même très demandeur, jamais rassasié, et c'est la raison pour laquelle je me retrouve à caresser, avec de plus en plus d'empressement et d'envie, l'entrejambe de ce cher Jordan.

    Il ne bouge pas.

    Pourtant, il lui suffirait d'un rien pour me repousser. Hurler. Me dire tout ce qu'il pense de moi, comme il le faisait l'instant précédent. Me rappeler que c'est soit-disant à cause des gens comme moi que notre pays se retrouve en insécurité. Comme si, l'ouverture d'esprit et l'inclusivité menaçaient la patrie.

    Amusé, je me penche à son oreille, le torse bientôt collé contre le sien, la main toujours sur son pantalon, contre ce sexe prisonnier que je sens durcir.

    – Tu n'es toujours pas intéressé?

    Il souffle. Je le vois ouvrir la bouche, mais aucun mot en sort. C'est jouissif.

    – Quand on joue les dominateurs, mon chou, il ne faut pas oublier une chose...

    Ma langue effleure son oreille :

    – C'est le soumis qui a le contrôle.

    – Gabriel...

    Oh ! Voyez-vous cela. On en est déjà à l'échange de prénom maintenant ? Jordan ne tente pas de me repousser. C'est incroyable, Jordan Bardella, la belle gueule du RN, fraîchement débarqué de nulle part, qui se targue de lutter contre le wokisme et tout ceux qui sont "différents", est en fait un homo refoulé.

    – Tu peux le dire, tu sais, chuchoté-je, tout en le caressant avec de plus en plus d'avidité. Tu peux tout m'avouer. Elle t'a plu, cette vidéo, pas vrai ? C'est pour ça que tu es venu me voir ce matin ? Tu jalouses ce que je partage avec le président ? Tu aimeras que je te fasse la même chose.

    – Arrête...

    Sa voix n'est qu'un murmure.

    – Il va falloir parler un peu plus fort, Jordan, si tu veux vraiment que j'arrête. Décidément, tu n'es pas prêt à devenir ministre.

    – Ta gueule, Attal.

    – Oui, continue. Ça me plaît quand tu es comme ça.

    Son regard devient vif, rouge, violent. J'attends qu'il me repousse, qu'il m'insulte. Il ne fait rien de tout cela.

    – Quand on joue, il faut s'attendre à perdre.

    Et ça, Marine a sûrement oublié de le lui dire. Il ne peut pas gagner. Son électorat est peut-être crédule, mais tous les partis se ligueront toujours contre lui, faisant barrage à tout ce qu'il représente. Je méprise cet homme, aussi sûrement que je déteste tout ce que représente le fascisme qu'il incarne. Il croit que son charisme et ses mensonges, enrobées d'une com' imparable, feront oublier ce qu'ils sont vraiment : des perdants.

    – Je gagne à chaque fois, Jordan. Alors tu ferais mieux d'arrêter de jouer. Quand on est un novice dans le milieu, on observe les plus expérimentés et on s'incline.

    Ma phrase contient bon nombre de sous-entendus. Je me demande s'il les perçoit.

    – Arrête de parler ! me somme-t-il.

– Je comprends, tu préfères quand j'ai la bouche pleine. Je peux le faire, si tu veux ? 

    Je m'attends à une réplique cinglante face à ma proposition salace. À la place, ses yeux se font plus avides, son souffle plus rauque, ses bras restent figés contre ses hanches, mais il me laisse le caresser. Collé contre la table, sa tasse de café abandonné, je m'amuse de toutes ces sensations que je lui provoque et de le sentir gonfler. Galvanisé, je décide de m'agenouiller, près à lui offrir ma langue, pour son bon plaisir. Après cela, il ne pourra plus s'amuser à me faire chanter, parce que moi aussi, j'aurais une carte à jouer.

    "Je l'ai déjà", ne puis-je m'empêcher de penser. Désormais Jordan, même durant un débat, chaque fois que tu poseras les yeux sur moi, je saurais que tu me désires en secret.

    À genoux devant lui, le visage à hauteur de son entrejambe, je commence à défaire doucement les boutons de son pantalon pour le soulager.

    – Je te promets, Jordan. Je protégerai ton secret.

    J'extirpe son sexe, prisonnier de l'étroitesse de son pantalon, et le prends entre mes mains. Il est chaud, dur. J'avance mon visage vers lui, prêt à le goûter quand...

Gabriel & Jordan - Une romance politique et interdite [Fanfiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant