Chapitre 10 -Seule la France compte (Gabriel)

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La queue du président s'enfonce dans ma gorge. Et moi, docile, habitué, je la suce avec avidité, laissant Manu donner la cadence. Il frappe contre ma gorge, accélérant ses va-et-vient qui s'ajoutent à ses râles de plaisir. J'adore les sons qu'il produit, comme j'aime son caractère entreprenant. Dans ces moments-là, je retrouve l'homme que j'admire : le chef de l'État, l'homme viril, à la tête de notre pays. Pas le petit chien soumis à sa prof de théâtre, cette conne de Brigitte que je ne peux pas me voir en peinture, et à qui je dois sourire avec hypocrisie.

– Oh, Gaby !

Me reconcentrant sur Emmanuel, je glisse ma langue sur toute sa longueur, suçote son gland, puis l'enfonce de nouveau. Ses mains sont agrippées à mes cheveux, il donne des coups brutaux, accélère, puis diminue.

– Tu es si bon.

J'aimerais qu'il me frappe. J'aimerais qu'il me fasse mal. Mais Manu se contente d'accélérer, de soupirer, puis de jouir avec un cri de plaisir, avant de se retirer. Le sperme coule le long de mon menton, je passe ma langue dessus pour tout essuyer. J'en veux plus. J'ai toujours été gourmand et aimé cela, qu'importe ce que les gens en disent. La queue du président pend entre ses jambes et je suis toujours aussi affamé.

– Je dois retourner travailler, déclare-t-il.

Quoi ? Déjà ?

Emmanuel se rhabille et alors qu'il reboutonne son pantalon, je ne peux m'empêcher de penser : celle de Jordan est plus grosse. Cette idée n'a pas quitté mon esprit pendant toute la fellation. Quand ma main s'est posée sur la queue du chef du RN et que j'ai découvert sa virilité, je n'ai pas osé lui dire combien il me faisait bander plus encore qu'Emmanuel. Le président est mon amant, je l'aime, et je suis prêt à tout lui pardonner, mais il faut quand même avouer que par moment, je suis frustré. Mon ex, Stéphane, avait un sexe plus gros que le président. Je me suis habitué à son chibre, mais je ne serai pas contre sucer celle de Jordan.

Non mais qu'est-ce que je raconte !

Suis-je vraiment en train de comparer la verge du président, de mon ex et celle du premier représentant du RN !? Quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans mon esprit.

– Tu es prêt pour le débat de ce soir ?

Je rêve où Manu souhaite parler politique, là, maintenant. Je me redresse, le regard toujours posé sur lui, dans l'attente d'autre chose. Un mot doux ? Une promesse d'un autre rendez-vous ? N'importe quoi, sauf les dossiers qu'il me tend sur lesquels son écrit : École, Santé, Justice. Il a des ministres spécialisés pour ça, non ?

– On va vraiment parler boulot, là ? m'agacé-je en me relevant.

– De quoi d'autre ? demande-t-il, l'air de rien.

– De nous, par exemple ?

Manu soupire, puis son regard se pose sur moi. Ses yeux expriment tout ce qu'il cache. J'aimerais lui dire qu'il n'a pas à avoir peur, que je le protégerai toujours, qu'on peut s'aimer, même caché. Encore une fois, je me prends une douche froide :

– Il n'y a pas de nous, Gabriel. Il y a juste du sexe. Brigitte est OK pour ça, mais pas plus.

– Qu'est-ce que je suis censé comprendre ?

– C'est ma femme.

Et il ne peut rien lui refuser. J'ai compris.

Quoi qu'il arrive, elle aura toujours gain de cause à ses yeux, et je resterai juste son sous-fifre. Sa petite salope, toujours prête à s'agenouiller, à répondre à ses besoins, quand il le veut, avant qu'il ne me rejette comme un malpropre. Malgré moi, une larme coule au coin de mes yeux. Je suis un faible. Mon cœur saigne de ce rejet, alors que j'y suis habitué. Pourquoi je m'accroche au président comme ça ? Pourquoi ?

– Tu ne m'aimes pas ?

Emmanuel coule vers moi un regard plein de tendresse. Ou de tristesse ? Ou d'autre chose ? Je me demande si ce n'est pas moi qui interprète tout, uniquement pour voir ce que j'aimerais trouver dans ses yeux.

– L'amour n'a rien à avoir là-dedans, Gabriel. Je suis le président de la République, seule la France compte.

Seule la France compte.

Et dire que j'ai toujours tout fait pour lui, que je me suis toujours sacrifié.

– C'est bon, j'ai compris.

J'agrippe les dossiers. Je n'aurais jamais dû venir ici. J'aurais mieux fait de retenir Jordan et de tout faire pour qu'il me supplie de le sucer, lui. 

Gabriel & Jordan - Une romance politique et interdite [Fanfiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant