Chapitre 12 - Il me désire, je le sais 🌶️ (Gabriel)

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Jordan Bardella me désire.
Je le sais, je le sens, j'en suis sûr.

Et quand je vois la façon dont Manu s'est comporté avec moi, sa manière de me chasser de son bureau, comme si je n'étais rien qu'un vide couille dans lequel il peut se soulager, ça me rend fou. Je ne suis pas son jouet. Je ne suis pas là que pour du sexe. On s'aime, c'est lui qui refuse de voir nos sentiments partagés parce qu'il flippe. Donc maintenant, je n'ai plus qu'une seule solution : le rendre jaloux. Si je veux qu'Emmanuel se rende compte que nous sommes faits l'un pour l'autre et qu'il m'aime autant que je l'aime, il faut qu'il me désire plus que je ne le désire.

Et pour cela, quoi de mieux que de pousser Jordan Bardella à bout. D'une part, cela m'assure une ascendance sur le RN. D'autre part, je vois le désir dans ses yeux, ce désir qu'il refoule parce qu'il est incapable d'assumer ses vis cachés, à cause de ses discours intolérants et radicaux. Si, au lieu de recracher ces phrases bourrées de haine et d'intolérance, il ouvrait son cœur, ses yeux et son pantalon, il se rendrait compte qu'il bande pour un homme. Et que je ne dois pas être le premier.

Même si l'idée de l'être me plaît bien. Cela me fait bander rien qu'à cette pensée.

Quand j'aperçois Bardella quitter la foule pour se rendre aux toilettes du Fouquet's, je décide de le suivre. Ce n'est pas la première fois que je viens ici. Ce lieu est réputé pour accueillir bon nombre d'événements mondains et politiques et même si nous sommes souvent épinglés par les médias pour être allé faire la fête dans un lieu luxueux, nous n'allons pas nous priver de le faire. L'argent est le nerf de la guerre, et pour mener une campagne électorale : il en faut.

– Monsieur le Premier Ministre, puis-je vous parler ? m'interpelle Gérald Darmanin. C'est au sujet de...

– Plus tard, le coupé-je.

J'ai autre chose à faire, dans l'immédiat, que de taper la discute avec le Ministre de l'Intérieur. Il va encore vouloir me parler de cette plainte qui lui colle au cul, et pour l'heure, je suis intéressé par un autre derrière que le sien (enfin, par une autre personne, je veux dire, n'allez pas croire que j'ai aussi des vues sur Darmanin !).

Saluant une ou deux personnes sur mon passage, je promets de répondre aux interviews et de débattre sur certains sujets juste après, car je dois d'abord me rafraîchir. Ou plutôt : me réchauffer. Et j'ai une petite idée de la personne avec qui je pourrai faire ça.

Quand je débarque dans les toilettes du restaurant, je trouve Jordan, le visage dégoulinant d'eau, au-dessus de la vasque. À travers le miroir, je lui souris. Un mélange de peur et de colère s'allume dans ses yeux sombres.

– Putain ! s'agace-t-il. T'as rien de mieux à faire que de me suivre jusqu'ici ?

Objectivement : si. Subjectivement : non.

Je m'avance, toujours un sourire aux lèvres, l'air aguicheur.

– Je fais ça pour toi, Jordan. Je peux t'aider à t'affirmer, si tu le souhaites. Je suis passé par là, tu sais.

– Va te faire foutre.

– Par toi ? Volontiers.

Oups ! Je n'aurais peut-être pas dû dire ça. L'instant d'après, je me retrouve plaqué contre le mur, le torse du chef du RN collé contre le mien, son poing à quelques centimètres de mon visage. Je ne devrais pas le provoquer, je le sais. Mais je sais aussi qu'à part grogner et menacer, il ne peut rien contre moi. S'il me cogne, il se grille. Le Pen n'acceptera jamais une incartade comme celle-ci. S'ils veulent redorer le blason de leur parti, frapper le Premier Ministre n'est pas la solution.

– Tu veux vraiment que je t'en mette une, Attal ? T'as maso en plus d'être PD ?

– Ça te plairait ?

Ses yeux s'allument d'une lueur d'intérêt. Je rapproche mon corps du sien, frottant ma cuisse contre lui, puis glisse mes doigts dans son dos pour le rapprocher. Je sens son sexe gonfler dans son pantalon. Il me veut, je le sens. Mes doigts glissent, je me presse un peu plus contre son torse. Nos visages ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, je sens son souffle imprégner de champagne, son parfum d'homme viril. J'ai une furieuse envie de l'embrasser.

– Qu'est-ce que tu attends ? chuchoté-je à son oreille. Tu en as envie... Je le sais...

Je le sens. Elle gonfle dans son pantalon : cette envie bestiale, irrépressible, contre laquelle il ne peut pas lutter. Ses lèvres s'approchent des miennes.

Va-t-il céder à la tentation que je représente?

Nos bouches ne sont plus qu'à quelques centimètres.

Et soudain, la porte s'ouvre.

D'un même mouvement, nous nous détachons l'un de l'autre, dans un geste si vif et rapide que je me retrouve presque plaqué contre la porte des toilettes, dans lesquelles je cours m'enfermer. J'espère que personne ne nous a vu. Ou qu'il ou elle n'a pas eu le temps d'interpréter nos mouvements. Avec un peu de chance, cette personne pensera seulement à une altercation entre nous. Rien de plus.

Debout dans les toilettes, contre la porte fermée, je repense au souffle chaud de Jordan dans le creux de mon cou. Je baisse les yeux. Mon pantalon est gonflé d'excitation.

Je ne peux pas retourner au restaurant dans cet état.

Gabriel & Jordan - Une romance politique et interdite [Fanfiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant