Chapitre 8 - Fuite et présidence 🌶️ (Gabriel)

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Il s'est enfui.

À l'instant où mes lèvres allaient se glisser sur son gland imbibé de fluide, gorgé de désir, Jordan Bardella a flippé et détalé comme un lapin, me laissant fiévreux, à l'étroit dans mon pantalon que j'aurais plus que tout souhaité qu'il me retire.

Est-ce que j'ai vraiment failli sucer Jordan Bardella ?

Oui, et je dois même avouer que j'en avais envie. Le jeu a dépassé mes attentes, j'ai été pris à mon propre piège. C'était tellement facile de le chauffer, tellement facile de le faire monter en tension, d'accentuer son envie, de lui susurrer des mots crus à l'oreille. Il allait me céder. Je le sentais. Tout son corps hurlait son envie de le posséder, mais comme un jeune premier, incapable d'assumer ses désirs et sa sexualité refoulée, il a fait machine arrière et fui.

Accoudé contre le comptoir de la cuisine, ma tasse de café refroidissant dans la main, je continue de fixer la porte par laquelle Jordan s'est enfui, un sourire aux lèvres. Au moins, maintenant, je suis sûr qu'il ne publiera pas la vidéo, car j'aurais aussi les moyens de le faire chanter. Bardella n'apprécierait sûrement pas de voir étaler sa sexualité dans la presse. Evidemment, n'étant pas comme le RN - j'ai une éthique et des valeurs, moi - je ne ferai jamais cela. Outer quelqu'un n'est pas dans mes habitudes, mais il n'est pas obligé de le savoir.

Je pourrais m'arrêter là, jouir de cette victoire - et d'autre chose aussi, car je bande si fort que ça me fait mal dans mon pantalon -, mais le plaisir de l'avoir emporté est si profond que j'en viens à me saisir de mon portable pour lui écrire :

Gabriel :

Si t'en veux encore, tu sais où me trouver.

Pas de réponse. L'aurais-je choqué ?

Gabriel :

Je n'aime pas qu'on me laisse un vu, Jordan.

Celle-là, elle était facile, j'avoue. Pour accentuer mes propos, et qu'il conserve un petit souvenir, j'envoie une photo de mon pantalon étiré, lui faisant clairement comprendre l'état dans lequel il m'a laissé. Toujours pas de réponse. Tant pis pour lui. Je m'apprête à ranger mon portable et partir me soulager quand celui-ci vibre dans ma main (le portable, hein ! N'allez pas vous imaginer autre chose, bande de pervers !). C'est un appel d'Emmanuel. Face à son prénom affiché, mon angoisse remonte en flèche et la culpabilité m'assaille.

Qu'est-ce que j'ai fait ? Ou plutôt : qu'est-ce que j'allais faire ? Trahir le président ? M'avilir auprès de la nouvelle tête d'affiche du RN, uniquement pour préserver l'intégrité de mon amant ? Oui, certainement, mais il ne faut pas que Manu le sache. Je dois le préserver. S'il me répète sans cesse que je dois me sacrifier pour le pays, je sais qu'il n'aimerait pas l'idée que je me donne à un autre que lui. C'est qu'il est possessif et jaloux, le président de la République, même quand il me quitte. Fébrile, je finis par décrocher à la troisième sonnerie :

– Allo ?

– Gaby...

Sa voix est douce. Mon cœur effectue un battement et le manque de lui se fait sentir. 

– Manu...

– Tu me manques.

Je le savais. Il panique toujours quand Brigitte lui fait la leçon, revenant à ses pieds, dans le droit chemin, comme l'élève qu'il était jadis. Mais une fois la crise passée et la leçon de morale effectuée, il me revient. Nous sommes faits l'un pour l'autre, c'est ainsi.

– Viens à l'Élysée, j'ai besoin de toi, me supplie-t-il.

– Pour ?

J'espère que ce n'est pas seulement une histoire de politique. J'ai un autre débat à préparer, des conférences de presse, des dossiers qui s'entassent sur mon bureau, la future réforme de l'Éducation Nationale à mettre en place (les profs sont des réac' révolutionnaire qui ne comprennent pas mon génie), et je devrais me concentrer sur la campagne électorale plutôt que sur les désirs d'Emmanuel, mais...

– Tu veux que je vienne pour le travail ? insisté-je.

– Tu sais pour quoi je te veux.

Un sourire étire mes lèvres. Je sens mon entrejambe gonfler d'impatience à l'idée de retrouver les bras de mon amant. Mon corps ne sait plus où donner de la tête, entre mon petit jeu de provocation avec Jordan et les mots de Manu. Je lui promets d'arriver au plus vite et appelle aussitôt mon chauffeur. Le temps de me changer, me parfumer, me faire beau, le chauffeur est là, garé devant l'hôtel Matignon. La voiture me conduit jusqu'à l'Élysée, dans son habitacle noir et lustré, et me laisse devant les portes protégées par la garde républicaine. Je salue quelques personnes, puis rejoint le bureau du président en quelques enjambées. À peine ai-je refermé la porte que Manu se jette sur moi.

Ses mains se font empressées, elles parcourent mon corps, glissent sous ma chemise, défont mes boutons. Sa bouche rejoint la mienne, la langue me pénètre, comme s'il voulait me dévorer.

c Tu m'as quitté, lui reproché-je entre deux respirations.

– Brigitte m'y a obligé, mais tu savais je reviendrai.

Oui, parce qu'il revient toujours. Pour autant, je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de colère. Parfois, j'aimerais qu'il arrête de dire oui à Brigitte comme un petit chien et qu'il s'affirme comme il le fait avec moi. Dans notre duo, il sait très bien donner les ordres, comme lorsqu'il conduit le pays. Alors pourquoi pas avec elle ?

– Agenouille-toi ! m'ordonne-t-il.

– Et si Brigitte nous surprend?

– Elle est passée à autre chose, ne t'en fais pas. Maintenant à genoux, Gaby.

La façon dont il prononce mon nom me fait aussitôt bander. Je suis faible face au président. Il le sait. Il peut tout exiger de moi, je répondrai toujours oui. Joyce a beau dire qu'il m'est toxique, c'est une toxicité que je recherche et dont je m'abreuve. Quand il déboutonne son pantalon pour se saisir de sa verge déjà dressée, j'ouvre la bouche, avide et impatient.

Gabriel & Jordan - Une romance politique et interdite [Fanfiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant