I am the Luna

17

SEBASTIAN.

Le voyage de retour est flou et je n'arrive pas à me concentrer sur autre chose que ce qui s'est passé. La scène se répète dans mon esprit comme une bobine qui bugge, bloquée sur la même scène... encore et encore.

J'ai la tête embrouillée et rien n'a de sens. C'est comme si j'écoutais tout à travers une vitre épaisse.

J'ai passé mes doigts dans mes cheveux des milliers de fois et même maintenant, alors que Jai me dit de faire demi-tour et de la ramener à la maison, je n'arrive pas à l'entendre correctement.

Annalise est silencieuse, son bras est maintenant bandé et Valérie est assise là, les lèvres serrées.

La tension dans la voiture après que j'ai dit à Jai d'arrêter de parler d'elle a été putain d'intense.

Plus qu'eux, je veux qu'elle revienne... voir ce feu dans ses yeux m'a rappelé la femme qui a toujours attiré mon attention... la reine ardente que j'ai laissée partir...

Les voitures qui passent sont floues, et le bruit de mon cœur qui bat la chamade est fort dans mes oreilles.

"Arrête, Jai", dit froidement Valérie. "Il ne veut pas d'elle !

"Je sais, je suis juste..."

"Laisse tomber", grogne-t-elle en guise d'avertissement.

Je regarde par la fenêtre, repassant ces derniers instants encore et encore.

Je Zaia Toussaint te rejette... Je ferme les yeux, essayant de stabiliser ma respiration. L'agonie dans ma poitrine est presque suffocante...

Je l'ai vraiment perdue.

Que suis-je sans elle ?

Un Alpha sans cœur, un homme stupide... un fou...

Où me suis-je trompé ?

Les ténèbres de mes pensées m'aspirent jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que moi et ces pensées...

"Nous sommes rentrés."

Mes yeux s'ouvrent brusquement et il me faut une seconde pour assimiler les mots de Jai.

Je jette un coup d'œil autour de moi. Je suis toujours dans la voiture, il fait encore nuit dehors... J'ai dû m'endormir sans m'en rendre compte.

C'est quelque chose que je semble faire souvent ces derniers temps, que ce soit en me saoulant et en m'écroulant ou en étant tellement absorbé par mes pensées que je m'endors... mais encore une fois, c'est ce qui arriverait si je passais mes nuits à me retourner en me demandant et en pensant à la femme que j'ai stupidement repoussée.

Je sais que je suis un désastre, mais ce soir... ce soir, j'ai l'impression de l'avoir perdue à nouveau.

Je jette un coup d'œil à l'arrière pour voir qu'Annalise et Valérie sont parties.

"Où sont..." Je me masse les tempes.

" Je les ai déposées à la maison en premier ", dit Jai en soupirant. "Qu'est-ce qui se passe, Seb ? Qu'est-ce que tu veux ? Je veux dire, tu l'as rejetée, puis tu l'as trouvée, tu as couru après elle, et puis tu es parti si soudainement, non pas pour faire de l'argent, mais pour faire de l'argent. Je n'ai pas envie d'y passer une minute de plus. Je ne suis pas Zaia, mais même moi, j'ai un putain de coup de fouet."

Moi aussi... moi aussi, putain...

"Il nous a ordonné de quitter sa meute immédiatement et c'est ce que nous avons fait", répondis-je sèchement. "Même avec les hommes que nous avons pris, nous étions sur son territoire, et je ne pouvais pas me permettre de tout risquer, nous étions en infériorité numérique", marmonne-je en fixant le manoir.