Finalement, le temps que je cherche, trouve et commence une recette sympathique (délice vanille, pêches et éclats d'amandes), Baji a eu le temps de rentrer. Je l'entends ouvrir la porte alors que je verse la pâte dans un moule, et même si je ne cherche pas à faire de surprise, cela m'envoie un accès de stress et j'ai l'impulsion de me dépêcher avant qu'il n'arrive. N'importe quoi.
Je réprime cet affolement ridicule et glisse le plat rond dans le four tandis qu'il retire vraisemblablement ses chaussures à l'entrée. Une fois le four refermé, j'entreprends de ranger les quelques ingrédients qui traînent encore çà-et-là. Baji me rejoint tandis que je passe un coup d'éponge sur la table.
- Qu'est-ce que tu fais ? me demande-t-il.
Il ne m'a pas vu faire, mais m'entendre ouvrir et fermer ses placards en rangeant a dû l'interpeller. Puis le four est allumé et je nettoie la table, il voit aisément que j'ai préparé quelque chose. Aussi, je réponds tout en me séchant les mains :
- Je fais un gâteau. T'as déjà vu un anniversaire sans gâteau, toi ?
- Hm, ouais, quelques-uns. T'avais une tarte pour tes quatorze ans, j'crois.
- Oui, bon, t'as compris ce que je voulais dire.
Je m'éloigne de l'évier et vais poser les mains sur le dossier d'une chaise derrière moi, face à Baji.
- Je me donne l'impression de te faire un cadeau, comme ça.
- T'as un problème avec ça, toi. Y a pas mort d'homme, c'est juste la coutume qui veut qu'on s'offre un truc. J'tiens pas à ce que tu me files un cadeau.
Je ne cherche même pas à lutter, je sais qu'il n'en démordra pas. Et moi non plus. Je tiens à fêter son anniversaire dignement, quoi.
- J'aime bien les présents, ça fait partie de ce qui fait qu'un anniversaire est un anniversaire. Tu sais quoi, Baji, tu devrais me dire quoi t'offrir à l'avance, je serais beaucoup moins stressé.
- Tu passes ta vie à te stresser pour des conneries, chaton, ça changerait rien. Tu serais capable de stresser pour cinq minutes de retard ici.
Je roule des yeux.
- Pas à ce point, quand même. T'es pas en position de commenter, de toute manière, t'es en retard une fois sur trois au Valhalla.
Il se contente de hausser les épaules, puis s'approche d'un pas.
- Tiens, tu peux m'offrir un truc, lance-t-il sur un ton de constat.
- Ah ? Autre chose que mon corps, tu veux dire ?
- Hm, en soi, pas vraiment...
Une idée me traverse l'esprit, je recule sensiblement contre la chaise à laquelle je me tiens.
- Si tu veux un pipe, je te préviens, c'est mort de chez mort.
Baji semble surpris de ma réaction.
- Quoi ? Mais relax, chaton, j'vais pas te demander d'me sucer. T'es un malade, toi.
Plutôt que m'excuser et passer à autre chose, je préfère m'enfoncer dans mon erreur en rétorquant :
- Mieux vaut prévenir que guérir, t'es capable de tout.
- Chifuyu, tu crains. J'voulais juste un câlin.
- Un câlin ?
- Quoi, une pipe ça t'étonne pas et un câlin ça t'dérange ? Faut vraiment qu'tu revoies tes priorités.
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Une vie animée | Baji x Chifuyu
FanfictionʻʻJe l'entends souffler dans un sourire. Ses lèvres se collent à mon oreille et un murmure presque menaçant vient s'y perdre. - Tu risques de tomber amoureux de moi, chaton. J'ai l'impression que le sol se dérobe sous mes pieds et que je tombe dans...