Énième petit mot de l'auteur :
Bonjour, bonsoir, bonne nuit, bref. Je vous souhaite une bonne période de vie, en tout cas. :-)
Je laisse ce petit mot en début de chat-pitre afin de vous prévenir que celui-ci sera plus long que la moyenne. En effet, je n'ai vraiment pas trouvé d'endroit correct où le couper sans rompre la fluidité de l'histoire, ce qui fait qu'au lieu de contenir entre 4500 et 5500 mots, il en contient presque 10 000. C'est un genre de double chat-pitre, en fin de compte. Prenez ça comme un extra ;-)
C'est tout pour moi, bonne lecture !
____________________________________________________________
La lumière aveuglante et douloureuse de la vérité se fit quinze minutes plus tard, alors que je me brossais les dents dans ma salle de bain. J'ai jeté un œil à mon reflet par mégarde, en réfléchissant. Je me suis pris la réalité bien en face, en plein dans la gueule, plus fort encore que le jour où j'ai appris pour le mythe du Père Noël, ou bien lorsque ma mère est décédée.
Eh oui. Bah oui, pauvre con. Ça aurait été trop simple, hein ?
Les.
Suçons.
Ces petites saloperies rouges et violettes qui me bouffaient littéralement la moitié de la gorge. J'ai complètement bugué en les voyant, j'en ai avalé la moitié de mon dentifrice qui est allé me brûler la muqueuse bien comme il faut.
Alors c'était ça, le regard fuyant. C'était ça, le malaise. C'était ça qu'Eléanor avait vu en moi juste après avoir croisé Baji. C'était ça.
Salaud, enculé de Baji. Ma vie amoureuse foutue en l'air pour quelque secondes de plaisir charnel. Tout en m'étouffant sans aucune élégance avec le dentifrice, je maudis Baji. Tout était toujours SA putain de faute. Les suçons, la morsure qui me lançait, mes soucis émotionnels, mon retard au boulot, ma moto en panne, l'intoxication alimentaire en quatrième, TOUT.
J'en ai pleuré de rage, je ne me souviens même plus si j'ai pensé à nettoyer mon miroir après mon étouffement. En tout cas, à l'heure où j'y repense, je me sens juste dépité. Je suis à l'animalerie, je dépoussière tristement un terrarium vide dans la réserve. Eléanor m'a évité toute la journée, je n'ai même pas pu lui parler avant qu'elle ne rentre chez elle. Mais quand je pense à sa vision des choses, ce matin, je n'arrive pas à lui en vouloir.
Elle a vu un Baji en vêtements froissés par une nuit sur le plancher sortir de chez moi le matin, puis m'a ensuite vu paniquer à sa vue, des suçons dans le cou. Je me dégoûte moi-même, je m'en veux terriblement. Elle doit penser que je ne suis qu'un connard qui s'est joué d'elle, ou pire, un obsédé qui ne voulait que l'attirer dans son lit. Ça me donne envie de pleurer. Je suis en froid et avec Baji, et avec Eléanor. Je me sens rejeté de tous, avec raison pour certaines. Je suis un gros nul.
Je vais ranger le terrarium propre, je le laisse accidentellement glisser et il explose joliment au sol. Joliment, façon de parler. C'est juste pour dire qu'il a bien pété en dix mille morceaux minuscules que je vais m'emmerder à balayer pour finalement me faire mal avec un éclat passé inaperçu la semaine prochaine.
Je hais ma vie, tout est tout le temps compliqué. J'aimerais me blottir contre mes amours de félins et dormir jusqu'à ce que les choses s'arrangent. Je regarde le massacre, je sens les larmes de trop-plein monter. Putain de terrarium de merde, salaud de karma sadique. J'ai presque envie d'insulter des mères inexistantes.
VOUS LISEZ
Une vie animée | Baji x Chifuyu
Fiksi PenggemarʻʻJe l'entends souffler dans un sourire. Ses lèvres se collent à mon oreille et un murmure presque menaçant vient s'y perdre. - Tu risques de tomber amoureux de moi, chaton. J'ai l'impression que le sol se dérobe sous mes pieds et que je tombe dans...