Prologue 1.2

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Je décide de m'excuser à ma mère pour lui avoir parlé comme ça hier. Elle accepte, heureusement, et me rassure en disant que c'est normal de ne pas réussir à gérer ses émotions, mais qu'elle ne veut pas que ça se reproduise, que je sorte de la maison sans la prévenir.

Arrivée à l'école, je ne peux m'empêcher de chercher son visage parmi les élèves. Il hante mes pensées, ne veut pas en sortir. Je revois son regard posé sur moi, je veux le revoir encore une fois. Le revoir pour toujours.

J'arrive tant bien que mal à me concentrer pendant les cours, mais dès que la dernière cloche sonne, je me précipite dehors et me dirige vers le parc, tentant de ne pas courir.

Là-bas, je m'assois sur un banc et espère secrètement qu'il repassera encore aujourd'hui. Je ne sais pas ce que je lui dirait. Je veux juste le voir. Je ne sais pas pourquoi.

Est-ce que...c'est ça l'amour ? Pourtant, je ne le connais pas.

Dix-sept heure trente. Toujours aucun signe. Je vais bientôt devoir rentrer.

Alors que je fais demi-tour, tête basse, je sens quelqu'un me retenir. Je me retourne et me retrouve nez à nez avec un garçon aux yeux orageux.

Celui de la veille !

Malgré que je ne veuille pas lui montrer que je l'attendais, j'esquisse un sourire timide. Il me sourit en retour et me demande :

- Tu es libre pour aller boire un verre ?

- Je...euh... j'ai pas d'argent sur moi, je bafouille, le rouge aux joues.

- T'inquiètes, je paye.

Je ne sais pas si je peux lui faire confiance, ma mère ne serait pas contente si je partais avec lui alors que je ne le connais pas. Mais je sens que je peux lui faire confiance, alors j'acquiesce et me laisse entrainer.

Il nous commande à boire et en attendant d'être servi, il me détaille de la tête aux pieds, un sourire sur les lèvres.

- Alors, tu m'attendais ? me demande-t-il, rompant ainsi le silence qui s'était installé.

- Je... Je voulais te remercier, je ne l'ai pas fait hier, dis-je rapidement en espérant qu'il me croie.

Il hoche la tête et j'apprends au fur et à mesure de la discussion qu'il a deux ans de plus que moi, soit seize ans.

Plus il parle, plus je lui donne ma confiance. Il n'a pas de mauvaises intentions, ça se sent à sa voix décontracté.

Au moment où il paye, j'en profite pour le détailler. Plus grand que moi d'une demi-tête, voir une tête, les yeux gris foncé, les cheveux bruns en bataille, des abdos qui ressortent à travers son tee-shirt.

Gentil, amical, drôle et charmeur. C'est la touche finale. Sans trop le connaitre, je l'aime déjà. J'en suis tombée amoureuse.

Je ne saurais dire si c'est vraiment de l'amour, mon cœur et mon esprit n'en ont jamais vécu, mais j'espère que c'est ça. Si c'est le cas, c'est magique. Ça procure tellement de sensations en moi, je me sens aussi légère qu'un nuage, capable de tout faire. Pour lui.

Il me raccompagne jusqu'au parc et arrivé à l'endroit où on s'était retrouvé, il s'arrête puis sort un papier de sa poche.

- Tiens. Pour qu'on garde contact et qu'on se revoie, me dit-il avec un sourire qui me fait fondre.

Il finit par faire demi-tour pour rentrer chez lui. Quant à moi, je me dirige vers la boulangerie pour ramener un gâteau à mes parents pour m'excuser de mon retard.

En arrivant à la maison, ma mère me sourit et me remercie. Elle ne me parle pas de mon absence et je lui en suis reconnaissante, car j'aurais bien du mal à lui expliquer où j'étais pendant une heure.

Après le repas, je m'empresse d'enregistrer le numéro de Yan et de lui écrire.

Salut ! C'est Lessy.

Sa réponse ne se fait pas attendre, à croire qu'il attendait que je lui écrive. Je souris en l'imaginant derrière son téléphone. Est-ce qu'il ressent la même chose que moi ? Est-ce qu'il pense à moi souvent ?

Coucou ! Je te manque 😊 ?

Un peu, j'avoue.

On se revoit quand ?

La semaine prochaine, je suis libre, si tu veux, viens chez moi ?

Mon cœur rate un battement. Il veut que je rencontre ses parents. Ça doit vouloir dire que je compte quand même beaucoup, non ?

Je demande à mes parents demain et je te donnerai des nouvelles !

Bonne nuit.

Bonne nuit.

Princesse.

Ce dernier mot me fait de l'effet. Plus aucun doute, je lui plait, c'est sûr.

C'est sur cette pensée que je m'endors, le sourire aux lèvres.

La faute au silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant