Chapitre 10 - Discussion entre filles (Apolline)

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— Qui est Léon ? demande Zoé.

Eh merde !

— Personne ! m'empressé-je de répondre. Juste... un bénévole rencontré pendant les JO.

— Tu as été bénévole durant les JO ?

Oups, j'ai aussi oublié de lui parler de ça ? Je mesure à quel point je me suis peu confiée auprès de mes amis de l'INSPE. Je suis restée très secrète sur ma vie, me concentrant uniquement sur le concours, mes études et oubliant le reste. À force de vouloir vivre ma relation avec Léon en toute intimité, j'ai tout simplement oublié de la partager et de me confier, même à mes proches amis.

— Euh... oui.

— Pourquoi tu ne l'as pas dit ?

Très bonne question.

Parce que les jeux olympiques ont été une parenthèse enchantée et que j'avais envie de conserver « l'effet Marchand » rien que pour moi ? Je pourrai trouver des excuses, mais je n'en ai pas.

— Je ne sais pas, avoué-je. J'ai été pris par le concours et j'ai zappé.

— T'as zappé que t'avais été bénévole sur les JO et que t'avais rencontré un mec qui s'appelait Léon ?

Elle me regarde d'un air sceptique. Je me sens rougir. OK, c'est vrai que dit comme ça. À côté, Sophie éclate de rire et je la foudroie du regard.

— Désolée meuf, mais elle a raison.

— Et donc, poursuit Zoé sans me laisser répondre. Le fameux Léon, c'était juste un bénévole ?

— Eh bien...

— Qui s'appelait exactement comme Léon Marchand ? Drôle de coïncidence.

— La vie est pleine de surprise, philosophe Sophie.

Elle termine sa crêpe et essuie le chocolat sur sa bouche pendant que je lève les yeux au ciel. OK, j'ai compris. Autant avouer...

— Ça va, c'est bon.

Je me tourne vers Zoé.

— Je sors bien avec Léon Marchand. On sait rencontrer lors de sa première compétition.

— Apolline a vu ses fesses, ricane Sophie.

Je lui jette ma serviette en papier sur la tête. Elle cri et se protège avec les mains.

— Je n'ai pas vu ses fesses ! me défend-je.

— Bien sûr que si. Elles sont comment d'ailleurs ? Vous en êtes où vis à vis de ça ?

Là, je pique carrément un fard. Genre, je deviens rouge vif et secoue la tête en me cachant de mes mains.

— Nulle part, ça fait huit mois que je ne l'ai pas vu.

— Mais il revient bientôt à Paris non ?

Je hoche la tête. Et à cette pensée, mon cœur s'emballe. Il est bientôt l'heure que je lui téléphone en principe, mais il avait un entraînement. Bob n'arrête pas de lui ajouter des entraînements en ce moment.

— Oui, il arrive la semaine prochaine.

— Et tu comptais me dire quand que tu sortais avec Léon Marchand ? me demande Zoé.

Je me mordille la lèvre. Demain ? Dans une semaine ? Un jour ? Quand on serait marié ? Suis-je vraiment obligé d'en parler à tout le monde ? En soi, le souci n'est pas seulement de dire que j'ai un petit ami. C'est juste que c'est Léon Marchand et que j'ai déjà vu ce que c'était lorsqu'on nous a pris en photo lors des JO. Avec la distance, les gens ont arrêté de parler de moi (la preuve, certains pensent maintenant qu'il sort avec cette Axana), mais je crains que si je fais une annonce, ou si on dit officiellement qu'on sort ensemble, je ne sais pas...

Qu'une catastrophe arrive ?

(Oui, je sais, mon frère Jacks a raison : je suis légèrement dramatique).

Sophie suit mon regard. Elle semble comprendre et pose une main amicale sur mon épaule avant d'expliquer à Zoé :

— Apolline flippe à cause des médias et des réseaux sociaux. Ni lui ni elle n'aime être exposé et vu que Léon est un peu la grande célébrité...

— Ça va ! N'exagère pas non plus.

— Meuf ! LÉON MARCHAND ! s'exclame Zoé. Il est trop beau. Je n'arrive pas à y croire. Mais du coup, c'était faux cette vidéo ?

Je pousse un soupir. Sophie demande de quelle vidéo parle Zoé. Je m'étonne qu'elle n'en ait pas été informé. Le dénommé Bryan n'ayant pas supprimé cette vidéo, je la retrouve facilement. Puis je lui montre celle postée par Axana pour démentir, avant d'expliquer la version de Léon.

— Et tu le crois ? demande Sophie.

— Oui.

Même si un doute persiste.

Je ne dois pas écouter mon cerveau.

« J'ai confiance en Leon » me répété-je. Surtout que cette fille l'a embrassé sans lui demander la permission.

— Et c'est une pote a lui ? poursuit Sophie.

— Oui.

— Elle a l'air chelou.

— Apparemment elle faisait ça pour rendre son mec jaloux.

— Ça a marché j'espère ?

— Léon m'a dit qu'ils s'étaient remis ensemble.

Pour preuve, je montre la photo de la fille avec son petit copain, Jordan Cruz. Le mec porte le même nom de famille de Tom Cruz, le voleur de drapeau olympique. Je n'avais même pas remarqué. En plus d'avoir le profil parfait du type de Dark Romance, il faut en plus que son nom soit un mixte entre Michael Jordan et Tom Cruz.

Je préfère largement mon Léon. Mon parfait Bookboyfriend. ❤️

— OK, déclare Sophie en tapant dans ses mains. Moi je crois Léon. Il n'a jamais menti jusqu'ici, je ne vois pas pourquoi il tromperait Apolline. Ce type est un sucre d'orge.

— Un sucre d'orge ? répète Zoé.

— Un gentil quoi. Et ils étaient trop mignons ensembles, tu aurais dû les voir au bord de la piscine à se tourner autour. Je suis sûr que Léon ne ferait jamais de mal à Apolline.

Je hoche la tête en souriant. Les mots de Sophie me remontent le moral.

— Par contre, l'autre est hyper chelou. Une vrai sangsue. Leon ferait mieux de s'éloigner. Heureusement qu'il rentre à Paris.

— Grave, commente Zoé.

C'est vrai que cette fille est particulière. Elle m'a d'ailleurs envoyé un message hier avec écrit : « Salut Apolline. C'est Axana, l'amie de Léon. [...]. Tout cela est un affreux malentendu, tout est de ma faute. ». Un malentendu ! Mouais... Je crois, Léon, mais elle, je ne la sens pas !

Elle a de la chance que Léon vienne à Paris et que ce ne soit pas moi qui aille en Arizona. Je ne suis pas du genre violente, mais si je la croise, je crois que je pourrai l'étrangler ! Ou la jeter dans une piscine tiens !

— Tu crois qu'elle est juste chelou ou qu'elle crush en secret sur Léon ? continue Sophie.

— Soso...

— Bah quoi ! Tout le monde crush sur Léon, non?

— Pas moi, déclare Zoe. Moi je kiffe Florent Manaudou.

— Il est vieux !

— On dit « mature ». Et ne critique pas Florent. D'ailleurs Apolline, tu peux m'obtenir un autographe ?

Je lève les yeux au ciel, sans pouvoir m'empêcher de sourire.

J'adore ces filles, être avec elles me fait un bien fou.

Et puis...

Léon va bientôt revenir. On va se retrouver. Et toute cette histoire sera oubliée (et l'autre Axana restera bien sagement de l'autre côté de l'ocean).

L'océan qui nous sépare : Léon Marchand et Apolline, la bénévoleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant