Les révélations d'Apolline sur sa mère me touchent beaucoup. C'était bien ce que je craignais, mais j'espérais me tromper. Apolline s'efforce de réprimer ses larmes et nous nous mettons à manger notre entrée. Ce sont des coquilles St Jacques, très bien cuisinée. Apolline continue de me parler de sa passion pour la littérature et pour l'enseignement. Cela me rappelle la mienne, pour la natation. Nous sommes tous les deux passionnés, à notre façon.Quand arrive le plat principal, elle est en train de me parler de sa dernière lecture - une histoire avec un prince charmant - et je ne peux m'empêcher de lancer :
— Tu crois que je suis un prince, moi aussi ?
« Ton prince » ai-je presque envie d'ajouter.
— Toi, tu es un dauphin, rétorque-t-elle. Ce n'est pas vraiment la même chose.
J'éclate de rire. C'est pourtant la vérité. Je suis plus proche de l'animal aquatique que du prince. Ou alors je suis un sirein ! ?
— Faux ! répliqué-je. Je suis un sirein !
— C'est donc ça, le secret de Léon Marchand ? lance Apolline.
— Exactement, je suis issu du peuple des sirènes.
Si le comité le savait ça, m'auraient-ils autorisé à participer aux jeux ? Joueuse, Apolline poursuit en me tirant la langue.
— Est ce que les sireins sont aussi charmants que les sirènes ?
— Encore plus même.
— Et ils envoûtent aussi les gens ?
— Oui, surtout les jolies filles qui distribuent des bouteilles d'eau et des serviettes chaudes.
— Frimeur.
Je ris. Apolline aussi. Elle est tellement jolie quand elle sourit. Même si nous avons été obligés de rendre les costumes prêtés durant la séance photo, nous sommes toujours coiffés et maquillés, et son regard bleu pétille dans la lumière de la cour. On a vraiment de la chance avec la météo ces derniers jours, pas comme l'été dernier quand il n'a fait que pleuvoir durant les JO.
— Au fait, je me demandais...
Je m'interromps, ne sachant pas comment aborder le sujet. Apolline suspend sa fourchette entre sa bouche et le vide.
— Oui ?
— Et si on l'annonçait officiellement ? Pour nous deux ? proposé-je.
Elle arque un sourcil.
— Et comment tu veux qu'on fasse ? On balance une publication sur Instagram et on indique #LéonMarchandetApollinelabénévole ?
— Pourquoi pas ?
Nous échangeons un sourire complice.
Pourquoi pas, oui ?
Alors, je sors mon portable. Nous choisissons ensemble la photo de nous deux que nous préférons. Je la poste sur mon compte insta, qui compte plus d'un million d'abonnés. J'imagine qu'elle ne tardera pas à être partagée.
Et justement, une minute à peine plus tard, mon portable se met à vibrer. Celui d'Apolline aussi. Elle l'attrape, les mains tremblantes et jettent un regard rapide sur les commentaires avant de me les montrer :
« Mais, c'est la fille des JO !!!!!!!»
« La bénévole ? »
« Je croyais que ça n'avait pas duré entre eux ?! »
« Celle qui l'a drogué ? »
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L'océan qui nous sépare : Léon Marchand et Apolline, la bénévole
FanfictionRésumé : Les jeux olympiques de Paris sont terminés. Six mois sont passés, et malgré la distance, Apolline Estanguet et Léon Marchand sont bien décidés à poursuivre leur relation amoureuse. Loin des paparazzis et des journalistes, ils s'écrivent...