Chapitre 18 - Mauvaise surprise (Apolline)

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Je passe l'une des meilleures semaines de ma vie. Léon et moi sommes officiellement en couple, et même si cela faisait bizarre au départ de recevoir des messages sur les réseaux pour nous féliciter, j'avoue y prendre du plaisir. Bon, il y a aussi quelques jalouses (et même des jaloux), mais c'est gérable. En tout cas, personne n'est venu m'insulter, ni m'accuser de quoi que ce soit comme lors des JO.

Ouf.

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Léon va bientôt devoir me quitter. Il va partir à Toulouse dans deux jours pour rejoindre ses parents. En attendant, on profite du beau temps pour aller faire un tour au Louvres. Comme je sors avec Léon Marchand, et qu'il n'est pas vraiment facile d'être discret, je lui ai fait mettre des lunettes et une casquette. Habillé ainsi, on dirait qu'il bosse au FBI, ou qu'il est mon garde du corps.

Ça lui va bien en vrai, ce petit côté incognito !

Accrochée à son bras, je déambule au milieu des peintres italiens en lui présentant mes œuvres préférées. J'ai une affinité toute particulière pour Le radeau de la Méduse. À l'inverse, La Joconde m'a toujours laissé totalement indifférente. OK, elle sourit, mais objectivement, elle n'a rien d'exceptionnelle (désolé Leonard de Vinci, mais c'est vrai).

— Ça te dit d'aller voir les statues grecques ? proposé-je.

Léon lève le pouce et lance :

— Yes.

Je continue de m'agripper à son bras. J'apprécie sa musculature, ses bras fermes de nageur, et ce petit sourire en coin qui ne le quitte jamais. L'avantage du Louvres, c'est qu'il y a tellement de touristes étrangers, que personne ne le reconnaît. Surtout avec ses lunettes !

Nous arrivons enfin au niveau des statues. Léon va aussitôt se placer à côté de l'une d'entre elles et prends la pause, façon athlète grec en plein compétition.

— Prends une photo ! m'intime-t-il.

En bonne copine, je m'exécute. Léon s'amuse à reproduire les pauses de toutes les statues qu'il croise. Il est trop mignon. C'est vrai qu'avec son corps taillé comme ses athlètes, il concurrence les statues.

— Tiens. Regarde celui-ci.

Léon pointe la statue d'Éros du doigt, le dieu de l'amour. Je rougis lorsque mes yeux tombent sur son anatomie. Les grecs sont tout sauf pudiques. Léon s'avance, amusé.

— Est ce que je lui ressemble ?

— Ça dépend quelle partie, répond-je avec un demi-sourire.

— Toutes les parties !

— Mmmm... Voyons voir.

Je fais le tour de la statue. Mettons de côté le fait qu'Éros a des ailes - et pas Léon - il est vrai qu'il y a un petit air (surtout au niveau des fesses 🫣), mais je ne vais quand même pas lui avouer ça). Je reviens me placer face à Léon et Éros, puis secoue la tête :

— Pas vraiment, en fait !

— Apo !!!! Quand même.

Il pointe son doigt sur Éros, puis sur lui et j'éclate de rire.

— OK, un tout petit peu. Mais ne prends pas la grosse tête.

— Jamais.

Il m'agrippe par la taille et me vole un baiser avant de lancer :

— Je suis aussi beau qu'Éros. Je suis le dieu de l'amour et j'ai charmé une jolie parisienne.

Pfff ! Les mecs, j'vous jure. Je lève les yeux au ciel, puis l'entraîne vers la sortie. Nous débarquons devant la pyramide du Louvre, et je glisse ma main dans la sienne en l'entraînant vers le jardin des Tuileries.

— J'ai envie d'une glace, déclaré-je.

Grand prince, Léon inspecte le jardin du doigt avant de désigner un vendeur ambulant.

— Glaces en vue !

Il court presque vers celui-ci. C'est trop mignon. J'ai l'impression d'avoir un gamin avec moi. Cela change du Léon sérieux que j'ai rencontré lors des jeux. Je pense que cette semaine de vacances lui fait du bien. Il a moins de pression. Je le rejoins vite et il me désigne les parfums.

— Lequel tu veux ?

— Chocolat et noix de coco, désigné-je. Et toi ?

— Mmmm... Framboise et mangue.

Une minute plus tard, nous repartons avec nos glaces pour aller nous asseoir au bord de la fontaine. Très vite, Léon a de la glace à la framboise sur le nez, je viens lui essuyer par un baiser et il rit avant de voler un morceau de ma glace.

— Eh ! Voleur.

Le pire, c'est que ça le fait rire. Nous sommes gaiement en train de profiter de ce doux moment intime quand je sens son portable vibrer dans sa poche. Tout en tachant de ne pas faire tomber sa glace (ce n'est pas une chose facile), Léon l'extirpe de son pantalon et fronce les sourcils.

Et là, j'ai un mauvais pressentiment.

— Allo.

Je n'entends pas la réponse de la personne au téléphone, mais les sourcils de Léon se fronce un peu plus et il répond sur un ton agressif :

— Je t'avais dit non... On n'est pas dispo... Non, n'insiste pas... Quoi ? Attends tu deconnes ?... Purée ! Mais... Où ça ?

Il tourne la tête.

Mon cœur bat trop fort dans ma poitrine.

Je le sens vraiment, vraiment mal.

Soudain, Léon se lève. Il retire ses lunettes de soleil et je vois clairement l'expression de panique sur son visage.

Mais qu'est-ce qu'il se passe ?

— SURPRISE !

Je sursaute.

Puis me retourne.

Lentement.

Devant moi se trouve une fille. La vingtaine, parfaitement maquillée, bien coiffée, avec une poitrine beaucoup plus imposante que la mienne et un immense sourire sur les lèvres.

Une fille que je reconnaîtrais entre mille pour avoir vu, vu et revu la vidéo sur laquelle elle apparaissait.

Une vidéo dans laquelle elle embrassait MON MEC !

— Tu m'as manqué, mon chou. Ça fait plaisir de te voir.

Et là, Axana plante un baiser sur la joue de Léon.

Comme si de rien n'était.

L'océan qui nous sépare : Léon Marchand et Apolline, la bénévoleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant